Aikoyangi est une île perdue entre l’ancien empire de Corée et celui du Japon. Petit bout de territoire désert, à la découverte des arts maritimes, il est devenu un centre d'intérêt majeur pour les deux puissances. Grande île, idéalement placée pour combattre son rival de toujours, elle avait donc un avantage stratégique certain. Alors forcément, la guerre pour se la procurer fut inévitable. Les premiers à mettre les pieds sur cette île furent les japonais. Ils ont été les premiers à y laisser leurs traces, leur culture et surtout des habitants. Doucement, cette paisible île devenait, pour ceux qui y venaient, un lieu de calme et de paix.

Cependant, la paix n’est pas faite pour durer, tout le monde le sait. Après presque un siècle d’une vie sereine passée sur ce territoire, la Corée attaqua pour le prendre. Une victoire éclaire et l’île était à eux. À leur tour, ils y laissèrent des monuments, symboles de leur culture, des traces indélébiles de leur passage. De nouveaux habitants se mélangèrent aux japonais restés dessus. Jusqu’au début du vingtième siècle, ce ne fut que ça : un territoire convoité par l’une ou l’autre de ces grandes puissances, un territoire secoué pour sa place stratégique entre les deux pays, base militaire ou ennemi à abattre en fonction de qui possédait le contrôle de l’île. Un lieu où les habitants vivaient dans la peur constante de devoir subir un nouveau changement.

Pourtant, ils avaient fini par s’y faire. Au fil du temps et des conquêtes d’un pays puis de l’autre, ceux qui restaient finirent par créer leur propre langage, leur propre culture. Les mariages entre coréens et japonais n’étaient plus choses rares. Le bon vivre ensemble non plus surtout lorsque c’était la dernière chose qu’il fallait pour avoir la paix. Doucement les deux cultures se fondaient en une, à cheval entre tradition japonaise et formalisme coréen. Un mélange, un équilibre que les deux empires asiatiques ne trouvaient pas.

Cet équilibre, les habitants d’AIkoyangi l’aimait et entre la Première et Seconde Guerre mondiale, qui secoua la Terre entière, ils décidèrent de se battre pour lui. Le Japon qui était à ce moment maître de l’île se retrouva chassé par l’envie et la rébellion des habitants. La Corée essaya de se réapproprier le territoire déserté mais s’y heurta de la même façon. Alors l’un comme l’autre, ils abandonnèrent l’île, comprenant qu’ils avaient perdus contre ceux qui y habitaient.

Depuis, Aikoyangi est devenue une sorte de principauté, dont la capitale est Kyul. Son maire est presque considéré comme le chef de l’île, malgré qu’il ne soit que le directeur d’une seule des trois plus grandes villes qui se trouvent sur le territoire. Écartée du monde, elle ne soufra pas de la Seconde guerre mondiale ni de la montée de criminalité qui frappa au début du 21ème siècle. Paisible et calme, elle était un endroit de rêve pour ses habitants qui vivaient entre deux cultures, symbole de l’union de deux anciens ennemis. C’est justement pour cette paix qu’elle fut choisie par le Japon et la Corée du Sud quand ils mirent au point leur sérum.

Aujourd’hui, la paix de l’île risque d’être troublée par ces nouveaux arrivants, ceux qui sont attirés par son calme légendaire, ceux que l’on envoie pour qu’ils oublient tout. Mais son histoire ne fait que continuer et peut-être que la paix ne restera pas éternelle.