Qui lui avait conseillé de se rendre à Kyul par cette route déjà ? Qu’elle puisse poser un nom sur son (ou sa) nouvel ennemi. Parce que cette personne se trouvait bien être la plus stupide qui pouvait exister sur cette terre. On lui avait dit qu’elle mettrait combien de temps ? Une petite heure depuis le petit village qu’elle avait quitté. Une heure … Nan mais n’importe quoi ! Si on avait dit ça pour la rassurer, c’était une très mauvaise blague. Cela faisait maintenant plus de deux heures que Mi Yon essayait de rejoindre désespérément la ville de Kyul, capitale de l’île qu’elle avait rejoint six mois plus tôt, et qu’elle ne voyait pas un seul panneau pouvant lui indiquer le chemin qu’il lui restait encore à parcourir.

Mais le pire dans tout ça n’était pas le fait qu’elle mette du temps, ou soi-disant passant qu’elle se soit possiblement perdue. Non. Le pire, c’était qu’il n’y avait personne, strictement personne. Depuis qu’elle était parti, aucun être humain n’avait croisé son chemin. Elle avait certes fait la rencontre de quelques animaux çà et là sur le bord de la route, mais il ne lui était même pas possible de faire du stop, étant donné qu’aucune voiture ne passait à côté d’elle. Bon, c’est vrai qu’elle avait pu voir filer à toute vitesse une dizaine d’automobile, mais ces dernières ne devaient même pas avoir remarqué la présence de la demoiselle marchant non loin du bitume.

Il commençait à se faire tard, le soleil se couchait, et Mi Yon commençait clairement à stresser. En même temps, c’était compréhensible. Elle avait atteint une forêt dont elle était une parfaite inconnue, et elle ne savait plus du tout où elle en était. Que faire si d’ici la nuit tombée elle ne trouvait personne pour l’aider et la ramener à bon port. Abandonner et se laisser mourir si près du but ? Il n’en était pas question. Lâchant un profond soupir, la blonde marqua une courte pause, pour reposer quelques instants ses jambes. Elle se remerciait elle-même d’avoir, durant son enfance, pratiquer régulièrement du sport, une telle distance à parcourir lui était certes fatigante, mais son corps – et ses muscles particulièrement – ne la faisait pas plus souffrir que ça. C’était alors sans compter sur la voiture qui ralentissait non loin d’elle. Pourquoi était-ce quand elle arrêtait de chercher à ce qu’on vienne la voir que quelqu’un osait enfin s’arrêter ? En même temps, ça ne devait pas être très commun de voir une jeune femme arrêtée comme ça au beau milieu d’une forêt, que traversait l’autoroute. Soulagée, elle n’osait cependant pas bouger. Personne ne savait réellement si on s’arrêtait pour elle.

Un soupir quitta tes lèvres alors que tu montais dans ta voiture. Tu avais réellement hâte de rentrer après deux jours passés loin de chez toi ou, plus précisément loin de Alexander. Certes, ce n’était pas ton petit-ami mais c’était la seule personne avec qui tu pouvais être toi-même et que tu appréciais réellement. Tu en avais marre de devoir porter ce masque H24, que tu faisais sembler d’être intéressé alors qu’en vérité tu t’en fichais royalement. Après tout, tu étais chimiste de base, tu n’avais rien d’un cuisinier même si tu te débrouillais très bien dans ce domaine.
Claquant la porte de la voiture, tu ne perdis pas de temps pour mettre le moteur en marche avant de démarrer. Tu quittas rapidement le parking de l’hôtel saluant d’un signe de la main tes collègues qui rangeaient leurs sacs dans leur coffre.

Rapidement, tu arrivas sur les routes qui te permettraient de rejoindre la capitale de l’île. Elles étaient un peu paumées mais ça ne te dérangeait pas. Tu appréciais cette solitude… Qui fut, néanmoins, de courte durée. En effet, plus tu avançais, plus tu voyais une silhouette se dessiner à l’horizon. Tes sourcils se froncèrent alors que tu te demandais ce qu’une jeune femme pouvait bien faire sur ces routes surtout à cette heure. Tu penchas la tête sur le côté, réfléchissant quelques secondes avant de t’arrêter une fois à sa hauteur et tu ouvris ton carreau côté passager. Faire le bon samaritain n’allait pas te faire de mal.

« Excusez-moi mademoiselle, je peux vous aider ? »

Tu ne savais pas vraiment comment parler aux autres, comment être sociable et, de ce fait, tu ne te rendais pas trop compte que tes paroles pouvaient être mal interprétées. Pour toi, tu lui proposais juste ton aide en te disant que, si tu avais été à sa place, tu aurais apprécié ce genre de geste.

« Vous allez dans quelle direction ? »

Peut-être que cet individu – puisqu’il s’agissait d’un garçon – avait juste besoin de soulager sa vessie … ? Dans le pire des cas, qui ne tente rien n’a rien : Mi Yon irait s’adresser à lui ! Mais avant qu’elle ne puisse dire un mot, voilà que le jeune homme avait pris la parole le premier, après avoir baissé la vitre de sa voiture. Se baissant légèrement pour pouvoir l’entendre et poser son regard sur lui correctement, Mi Yon s’apprêta à lui répondre. Si elle avait besoin d’aide ? Non, bien sûr que non. Elle s’était arrêtée ici pour faire joli, pour regarder le paysage – qui n’était cela dit pas désagréable à regarder, tout comme son interlocuteur. Ce dernier ne devait d’ailleurs pas avoir dépassé les 25 ans, voire même avoir entre la vingtaine et 23 ans, selon son intuition féminine. Il n’était donc pas bien plus âgé qu’elle, et c’était donc un premier point pour elle pour envisager de lui faire confiance pendant quelques instants.

« Je vous avouerai qu’un peu d’aide ne serait pas de refus. » Lâcha-t-elle au bout de quelques longues secondes de réflexion. « Je cherche à rejoindre la capitale. Kyul je crois … ? Mais impossible de savoir où je suis exactement, ni vers où je dois me diriger pour m’y rendre. » Elle marqua un temps d’arrêt avant de reprendre presque aussitôt, après avoir replacé une de ses longues mèches blondes derrière son oreille. « Est-ce que, par le plus grand des hasards, vous ne pourriez pas m’indiquer le chemin ? » Evidemment, il ne fallait pas compter sur elle pour qu’elle lui demande s’il pouvait l’y emmener. Si cet individu était un minimum gentleman, il lui proposerait de lui-même, elle n’avait pas besoin d’en faire la demande. Il fallait juste espérer qu’il soit aussi poli qu’il en avait l’air.

S’arrêter comme cela pour aider les personnes en détresses ce n’était pas vraiment dans tes habitudes parce qu’en ville n’importe qui d’autres que toi pouvait venir à son secours alors que, là, il n’y avait que toi. N’étant pas un monstre et ne pouvant pas l’abandonner dans ce lieu quand même désert, tu t’étais arrêté avant de lui demander si elle avait besoin d’aide. A sa réponse tu retins un sourire trouvant que cela était déplacé dans ce genre de situation. Tu n’étais peut-être pas très sensible -enfin tu n’avouais pas ta sensibilité-, tu vivais avec Xander ou une armoire à glace vivante tant il était insensible mais tu avais appris, au contact des autres à agir de sorte à être vu comme étant dans la norme. Tu te savais assez intelligent pour ne pas te tromper. De ce fait, tu hochas simplement la tête avant de réfléchir quelques secondes pour lui répondre.

« La capitale est bien Kyul oui mais je suis navré de vous apprendre que, par cette route, à pied, vous n’êtes pas arrivée. »

Toi ? Donner des faux-espoirs aux autres ? Ce n’étais pas dans tes habitudes dans ces moments-là puisque cela revenait à mentir et tu détestais les mensonges. Cela ne servait qu’à apporter des ennuis aux autres.
Tu finis par déverrouiller les portières avant de te pencher pour ouvrir à la demoiselle. Tu n’avais aucune mauvaise intention, ton esprit était trop pur, trop chaste pour que tu puisses penser à lui faire du mal.

« Je vous en prie, montez. Je vais justement à Kyul, ça vous évitera de trop marcher, dis-tu en te replaçant normalement. »

Tu lui souris avant de t’incliner légèrement et poliment. Tu essayais d’être le plus chaleureux possible mais ce n’était pas toujours ton fort et, ce, malgré ta bonne volonté.

« Kim Yong Min. »

Vous alliez passer quelques minutes si ce n’est une bonne heure ensemble alors autant qu’elle connaisse ton identité et que tu connaisses la sienne. Cela rendrait, certainement pour elle, le trajet un peu plus convivial et chaleureux. Si, bien entendu, elle acceptait de monter.

« Ah oui … ? Sérieusement … ? On m’avait pourtant dit que j’en avais pour environ une heure … » Même si le point de départ était à prendre en compte. Le jeune homme sorti de sa voiture et ouvrit la portière devant elle, l’invitant à s’installer dans l’automobile. Attendez …Trop marcher avait-il dit ? Quelle ironie du sort. Lui dire ça, à elle ? Alors que cela faisait déjà plus de deux heures qu’elle ne faisait que ça ? … Mi Yon décida de ne rien ajouter, ce serait surement trop déplacé – même si faire une remarque sur ce point-là la démangeait – sachant que l’inconnu venait de gentiment lui proposer de l’accompagner jusqu’à Kyul. Finalement, il était bien comme elle l’espérait : gentleman et agréable avec elle. Au moins, le trajet ne serait pas une contrainte – même si elle pouvait toujours se faire de fausses idées à l’égard du jeune brun.

Le petit sourire qui accompagnait son remerciement n’était plus trop dans ses habitudes, mais cela lui faisait du bien, car il était sincère. C’était un vrai soulagement pour elle de savoir qu’elle allait pouvoir joindre Kyul sans rencontrer d’autres problèmes. Puis si ce qu’il lui disait était vrai, elle maudissait encore plus les habitants du village qu’elle avait rencontré plus tôt et qui lui avaient indiqué la marche à suivre pour rejoindre la grande ville qui paraissait si lointaine. Il s’abaissa respectueusement et comme un automatisme dû à ses origines asiatiques – où était ancrée cette manie – elle fit de même. « Park Mi Yon. » Lui répondit-elle sans hésiter. Il se présentait à elle, autant faire de même, non ? Ainsi, son nom à résonance coréenne lui donnait une nouvelle raison d’accepter sa requête. Elle n’avait rien à craindre de lui, et dans le pire des cas, elle savait se défendre.

Une fois assise, le coréenne attacha sa ceinture, remerciant une nouvelle fois l’inconnu du service qu’il lui rendait en lui ayant proposé de l’y conduire. « Vous venez de Kyul ? »

Tu avais ouvert à la demoiselle pour qu’elle puisse monter puis tu t’étais replacé derrière le volant. Connaissant assez bien les routes menant à Kyul, surtout cette route, tu savais que si elle continuait à pied elle risquait de mettre du temps. Surtout que, vu comme elle semblait bien fatiguée, elle n’allait pas aller vite et allait surement passer la nuit dans la forêt… Ce qui n’était pas une bonne idée ni quelque chose que tu laisserais faire. Par ailleurs, au vu du sourire qu’elle lui offrit, elle semblait vraiment être rassurée qu’il lui propose son aide, ce qui le confortait dans son idée. Il avait bien fait de lui proposer.
Une fois qu’elle fut dans le véhicule, tu te présentas à elle et, en entendant son prénom tu ne pus retenir un petit sourire. Mi Yon. En plus de la consonance coréenne, tu trouvais que c’était vraiment mignon comme prénom.

Tu attendis que la jeune femme soit attachée pour remettre le contact avant de démarrer, répondant à sa question.

« J’ai grandi en Corée mais je suis à Kyul depuis que j’ai 12 ans. Vous avez grandi à Aikoyangi ? Demandas-tu toujours en fixant la route. »

Tu faisais attention à tout ce qui pouvait arriver parce que, sur ce genre de route il pouvait se passer des choses comme un animal qui traverse. Ce fut justement cela qui te fit piler puisqu’un renard sortir de la forêt et pour éviter de donner un coup de volant ou de foncer dans l’animal tu freinas.
Cependant, contrairement à ce que tu pensais, la voiture ne redémarras pas et, contrarié, tu te tournas vers Mi Yon.

« Je crois qu’on a un problème… »

Sérieusement ? Tu n’avais pas mieux à dire ?

Plus Mi Yon se rappelait qu’elle n’aurait jamais atteint la capitale dans la soirée en y allant à pieds, plus elle jurait intérieurement contre ceux qui l’y avait envoyé ainsi. Pensaient-ils vraiment qu’elle abandonnerait de sitôt ? Ou voulaient-ils seulement la tester et voir si un jour elle rejoindrait la grande ville. Il n’était cependant plus question de se morfondre sur son sort, maintenant qu’on lui était venu en aide.

Assise confortablement dans le fond du siège, Mi Yon écoutait son voisin lui répondre en observant chaque recoin de la voiture. Cela lui faisait penser qu’un jour, elle aimerait bien elle aussi avoir sa propre voiture. Certes elle savait conduire pour avoir déjà pris la voiture avec Shin lorsqu’ils étaient plus jeunes, mais elle n’avait jamais eu les sous pour pouvoir ni se payer une voiture, ni se payer le passage du permis. « Ah oui ? Pourquoi avoir quitté la Corée pour cette île ? » Elle ne voyait pas ce qu’on pouvait lui trouver … Puis il faut dire qu’elle n’y était pas non plus depuis très longtemps. Son regard glissa sur le paysage devant elle. « Je n’ai pas grandi ici non. J’ai toute ma vie vécu à Daegu. Vous connaissez ? » Elle n’avait pas grand espoir qu’il connaisse sa ville natale, mais pour avoir vécu en Corée, peut-être avait-il déjà eu l’occasion de s’y rendre …

Retenant une réaction trop importante pour ne pas gêner le conducteur, Mi Yon sentit son cœur s’arrêter quand ce dernier freina soudainement. Son regard suivi l’animal qui finit de traverser la route et à l’entente de la phrase du garçon, elle se mordit légèrement la lèvre. « Je vais croire que je vous porte malheur si la voiture ne démarre plus. » Peut-être était-ce le cas d’ailleurs. Peut-être portait-elle malheur à toutes les personnes qu’elle avait pu rencontrer dans sa vie … Puisqu’elle n’avait désormais presque plus de contact avec personne. « Vous savez à quoi c’est du ? Vous avez peut-être freiné trop fort ? Peut-être plus d’essence ? Ou encore faut-il juste attendre encore un peu ? » Elle ne s’y connaissait pas tant que ça, et ne faisait que suggérer des possibles explications à cet arrêt.

Concentré sur la route, tu te demandais vraiment qui avait eu la riche idée d’envoyer Mi Yon à pied à Kyul. Il fallait vraiment pas être très futé pour avoir ce genre de conseil surtout quand on savait qu’elle avait une valise. Heureusement que tu étais et que tu l’avais vu sinon elle y serait certainement encore. Cependant, dire que tu l’aidais en la conduisant à la capitale c’était peut-être aller trop vite en besogne… La voiture pouvait encore avoir une panne. Néanmoins, pour le moment tout allait bien, il n’y avait pas de raison de s’inquiéter et vous pouviez parler tranquillement. Enfin, pas si tranquille que cela comme elle évoqua le passé ou plus précisément la raison pour laquelle il avait quitté la Corée.  

« Suite à quelques soucis familiaux, je n’ai pas vraiment eu le choix mais maintenant je suis plutôt bien sur cette île, dis-tu sans laisser paraître une quelconque émotion. Je connais oui, j’ai eu l’occasion d’y aller dans le passé, répondis-tu avec un léger sourire. »

Sans rien ajouté tu continuas de rouler mais, une fois dans la forêt, tu dus freiner fortement pour éviter un animal qui sortais d’un bosquet. Cela te fit caler mais bon ce n’était pas encore un problème pour toi qui pensais encore pouvoir redémarrer. La voiture en décida autrement et au bruit tu en déduisis qu’il devait y avoir un problème de batterie. C’était bien ta veine.

« Mais non ne vous inquiétez pas ce sont des choses qui arrivent. Ce n’est pas vous, dis-tu pour la rassurer. »

Pour montrer que tu ne la tenais pas pour responsable tu lui ébouriffas gentiment les cheveux puis tu lui fis un sourire réconfortant. Tu t’en fichais un peu qu’elle se sente responsable ou non mais tu avais une image à tenir.

« C’est un problème électrique, peut-être lié à la batterie ou à autre chose, je saurais pas dire mais… Du coup je crois qu’on va devoir marcher jusque Kyul, à moins que vous vouliez attendre demain qu’on vienne nous dépanner. »

Qui viendrait vous dépanner un dimanche après tout ? Après il y avait bien Alexander mais tu ne voulais pas le déranger pour ça.

Mi Yon était installée dans la voiture, tranquillement, et avait fini par regarder droit devant elle après avoir épié chaque recoin de l’auto. Un peu trop curieuse, la blonde n’avait pas pu s’empêcher de demander un peu plus de détail sur la raison pour laquelle Yong Min avait quitté la Corée. Surtout pour retourner vivre sur cette île qui ne semblait vraiment pas être très extraordinaire – bien que certains paysages lui rappelaient inlassablement ceux qu’elle avait pu voir lors de ses quelques voyages scolaires en dehors de Daegu, ou encore lorsque Yun Ah et elle avaient pu se prendre quelques jours de vacances ailleurs. En y repensant, Mi Yon se sentait légèrement nostalgique, et lâcha un inaudible soupir, rapidement remplacé par un sourire. « Ah oui ? Vraiment ? Et vous aviez apprécié ? La ville n’a pas grand-chose de spécial, en soit, mais quand on y a vécu, et quand on connait même les bas quartiers, on peut apprécier à sa juste valeur tout ce qu’elle propose. Enfin, ce n’est que mon propre avis, vous savez. » Dit-elle, son regard tourné vers le conducteur, qu’elle essayait tout de même de ne pas distraire. Un accident serait bien vite arrivé, sinon. Son sourire disparu assez rapidement, et Mi Yon préféra chasser ces souvenirs qui lui remontaient en tête. Shin, Yun Ah, son frère, ses parents. Elle était bien loin d’eux maintenant, et il n’était plus question de faire marche arrière. Et même dans le pire des cas, elle était dans l’incapacité totale de pouvoir changer quoi que ce soit en revenant dans sa ville natale. Y aurait-elle même une vie meilleure que celle qu’elle vivait aujourd’hui … ?

Un animal passa devant eux et Yong Min eut pour réflexe de freiner, un peu brusquement, mais juste assez pour ne faire aucun blessé. Un soupir de soulagement aurait bien glissé des lèvres de la coréenne si elle n’attendait pas que son cœur accepte de redémarrer. Quelques battements ratés à cause de la stupeur, Mi Yon reprenait ses esprits. La voiture qui ne répondait plus de rien commençait à la faire légèrement stresser. Peut-être ne le montrait-elle pas physiquement, retenant ses réactions et émotions comme elle savait si bien le faire, mais les multiples questions qu’elle commençait à poser devaient bien trahir son état actuel. A ce rythme-là, elle allait croire que les dieux n’étaient pas avec elle. Elle n’allait jamais pouvoir atteindre Kyul, elle était maudite … « Des choses qui arrivent ? Vous pensez ? » Dans un coin de son esprit, Mi Yon ne pouvait que nier les dires du jeune homme. Elle portait malheur, c’était sûr et certain. Cependant, la main qui se posa dans ses cheveux pour les lui ébouriffer lui fit avoir quelques rougeurs aux joues, qui ne restèrent pas bien longtemps, mais qui avaient su s’y installer. Il reprit bien vite la parole quant à leur situation. L’idée de reprendre la marche ne l’enchantait pas plus que ça, mais s’il fallait le faire, elle le ferait ! « Vous allez abandonner votre voiture ici ? Nous sommes encore loin de la ville .. ? » Ce n’est pas que l’idée de passer la nuit dans une voiture lui déplaisait, et encore moins en si bonne compagnie, mais elle préférait tout de même rejoindre au plus vite la capitale, et s’il ne restait que quelques kilomètres, peut-être était-elle (étaient-ils ?) en capacité de le faire .. ?

Pendant le trajet, vous discutiez avec Mi Yon de votre ancienne vie en Corée. Parler de cela, fit remonter en toi des souvenirs auxquels tu ne voulais pas penser mais, poli, tu continuas la conversation essayant de chasser les mauvaises pensées qui pouvaient venir te hanter. Heureusement pour toi, cela fut possible lorsque vous parlèrent de Daegu, une ville que tu avais eu l’occasion de visiter pendant des vacances mais aussi pendant des formations.

« J’ai pu visiter et j’ai apprécié oui, la ville change de Séoul ce qui est plutôt agréable. Puis j’aime beaucoup découvrir de nouveaux horizons, je suis assez facilement pour cela, dis-tu en continuant de rouler jusqu’à ce que tu doives t’arrêter pour éviter un animal sans pouvoir redémarrer après. »

Visiblement, l’espoir était une notion avec laquelle tu étais fâché puisqu’à chaque fois que tu pensais pouvoir faire quelque chose c’était comme si le destin se retournait contre toi. Bon, ce n’était pas à chaque fois et il y avait eu des moments où ça avait été une bonne chose -comme le fait que Xander soit venu te sauver ce jour-là sur le toit- mais il fallait quand même, souvent, que ça tombe sur toi. Cependant, plutôt que de mal le prendre, tu avais vu les choses sous un autre angle en te disant que ça aurait pu être plus grave, que vous auriez pu foncer dans un arbre ou une autre connerie du genre. Tu avais quand même un peu d’optimisme en toi -il était juste bien caché- et ce fut utile pour rassurer Mi Yon qui te faisait un peu penser à la petite sœur que tu n’avais pas eue. C’est pour cela que tu voulais essayer de la rassurer à tout prix.

« Ce sont des choses qui arrivent oui, c’est de l’électronique ce qui est assez imprévisible quand même. Puis, vous seriez réellement maudite, on aurait atterri dans un arbre… Vous voyez, ce n’est pas votre faute. »

Pas certain que cela la rassure mais, en même temps, ce n’était pas quelque chose que tu avais l’habitude de faire. De ce fait, il arrivait parfois que plutôt que rassurer, tu inquiètes encore plus sans t’en rendre compte. Pour cela, tu devais être un peu maladroit, si ce n’est un peu boulet sur les bords mais, en même temps, en vivant avec une armoire à glace comme Alexander qui montre peu ses sentiments comment réussir à s’entraîner ? Ah non pas que cela te dérangeait -bien au contraire, tu l’appréciais ton colocataire- simplement que cela pouvait expliquer ta maladresse.
Un fin et discret sourire se dessina sur tes lèvres en voyant les joues rouges de la demoiselle, conséquence d’un ébouriffage de cheveux. Elle était vraiment adorable cette petite que tu avais envie de prendre sous ton aile.

A sa remarque, tu tournas les yeux vers la voiture que tu regardas quelques secondes en réfléchissant. Peut-être que ce n’était pas une bonne idée de la laisser là mais, actuellement, tu n’avais pas d’autres solutions… A moins de passer la nuit dans la forêt, ce qui ne t’enchantais guère.

« On n’a pas vraiment le choix je pense… Je vais essayer d’appeler un ami pour savoir s’il peut nous dépanner comme on est quand même à quelques kilomètres de la ville. »

Tu n’avais pas envie de déranger Alexander pour cela mais là, tu n’avais plus trop le choix et, après avoir composé son numéro, tu portas le téléphone à ton oreille. Une première tonalité puis ce fut le silence. Sceptique, avec une certaine appréhension, tu baissas le téléphone et tu constatas qu’il n’y avait plus de batterie.

« Bon… J’ai plus de batterie… On essaye d’avancer dans la forêt avant que la nuit ne tombe ? »

Ce qui était sûr, c’est que Mi Yon était plutôt heureuse, effectivement, de ne pas avoir atterri dans un arbre. Comme elle avait pu se le dire mentalement, un accident serait bien vite arrivé si elle avait déconcentré le conducteur. Et il faut croire que cette fois-ci, ce n’était pas elle la cause de tous les soucis, mais bien ce renard ayant décidé de traverser la route à leur passage. Et bien bravo ! C’est du propre. Les voilà dorénavant bloqués en pleine forêt étant donné que la voiture refusait bel et bien de faire résonner de nouveau son moteur. Les gestes et dires de Yong Min restaient, cela dit, réconfortant, et empêchait Mi Yon de céder à une quelconque panique mal placée. « Je suis désolée alors de vous apprendre que je ne m’y connais pas du tout en électronique. J’aurais pu peut-être vous aider si ça avait été le cas. Mais vous avez raison, nous avons échappés à un accident, et il n’y a aucun blessé à déplorer. C’est une bonne chose, non ? » Sa dernière question était plutôt rhétorique, ne demandant aucune réelle réponse de la part du jeune homme. C’était surtout sa façon, à elle, de se convaincre un peu plus du résultat de cette rencontre. S’il leur fallait reprendre la route à pied, soit, elle le ferait. Il semblait connaître l’endroit bien plus que l’étrangère qu’elle était, et bien que ce ne soit plus dans ses habitudes, elle semblait vouloir lui accorder sa confiance le temps du trajet, au moins. La blonde ne pensait pas craindre grand-chose à ses côtés, son attitude lui semblait réconfortante et protectrice. Puis de toute façon, elle n’avait rien à perdre, elle. S’il n’avait pas été là, elle n’en serait pas encore à cette étape de son parcours, et qui sait même si elle ne se serait pas trompé encore une fois de chemin, ou perdu en court de route.

Pour se préparer à sortir, Mi Yon commença par se détacher, se tournant légèrement vers son voisin pour le regarder. Son téléphone en main, il appelait un ami. Elle croisait dès lors les doigts, fermant les yeux et priant intérieurement pour qu’on vienne les sortir de cette galère. Elle attendit quelques longues secondes, et rouvrit les yeux, lâchant un profond soupir en l’écoutant. « Vous voyez, je suis sûre et certaine que ma présence ne vous aide pas. Vous ne vous seriez pas arrêté pour moi que vous auriez déjà rejoint la ville à l’heure qu’il est … » Il n’y avait aucune autre solution. Mais s’il ne s’était pas arrêté non plus, Mi Yon aurait retenu sa plaque d’immatriculation et aurait fait passer un sale quart d’heure à son véhicule pour ne pas avoir aider une jeune femme se baladant sur le bord de la route, seule et abandonnée de tous. Quel triste sort, quand même. Serrant les poings et mimant un signe d’encouragement, la jeune coréenne fixait Yong Min. « Alors dépêchons de sortir ! Plus vite nous nous mettrons en marche, plus vite nous arriverons en ville ! Je vous fais confiance ! » Et sans un mot en plus, elle sortit de la voiture, attrapa sa valise, et fit le tour de l’auto pour rejoindre son sauveur de l’autre côté. Un petit sourire sur les lèvres, Mi Yon lui ouvrit la porte. « Allez, dépêchez-vous ! » Ne fallait-il pas être un peu optimiste et enthousiaste ? Bien que ce ne soit pas la meilleure nouvelle du jour, elle ne baissait pas les bras. Elle avait au départ été prête à faire tout le chemin à pied et avait eu la chance de le croiser sur son chemin, ce qui lui avait permis de gagner quelques kilomètres aussi. Elle ne pouvait pas faire grand-chose, mais s’auto encourager et encourager le jeune homme, ça, rien ne l’empêchait de le faire ! Une fois sorti de la voiture, qu’il ferma à clefs, Mi Yon plaça une de ses mains sur ses hanches. « Alors, dites-moi tout. C’est par où ~ ? »

Même si tu essayais de rassurer Mi Yon, notamment quant au fait qu’elle n’y était pour rien pour cette panne, qu’elle ne portait pas la poisse, tu te demandais quand même si tu ne faisais pas fausse route à ce sujet. Cependant, comme tu ne croyais pas à ces choses inexplicables scientifiquement, cette idée quitta ton esprit aussi vite qu’elle était venue et tu décidas de te concentrer pour réfléchir à quoi la panne pouvait être due. Comprenant que c’était certainement électronique, en dehors de tes compétences donc, tu te décidas à appeler Alexander pour voir s’il pouvait venir vous chercher. Néanmoins, après une première tonalité, tu n’entendis plus rien, et en amenant l’écran devant tes yeux, tu vis qu’il n’y avait plus de batterie… Bon, visiblement, un malheur n’arrivait jamais seul. Un soupir failli quitter tes lèvres mais tu le retins à temps parce désespérer pour si peu ne te ressemblait pas puis tu ne voulais pas que la jeune femme s’inquiète surtout qu’elle semblait plutôt positive pour le coup. Tu n’allais pas t’amuser à plomber son moral, ce n’était pas ton genre puis ça risquait de ne pas lui donner envie d’avancer et tu n’allais pas l’abandonner dans la forêt comme tu n’allais pas passer la nuit-là.
Après avoir sorti les valises du coffre pour les rouler, tu fermas ensuite la voiture à clé puis repartis vers la blonde avant de regarder à droite puis à gauche. Tu pris un instant pour réfléchir puis pointa un endroit dans la forêt.

« Je pense qu’on peut aller par-là, ce sera plus court que suivre la route. Vous venez ? »

D’un air décidé, tu pris la direction que tu venais de pointer, trainant la valise derrière toi tout en vérifiant que la coréenne te suivait bien, finissant par ralentir le rythme pour qu’elle puisse marcher à côté de toi. Marchant droit devant en diagonale, tu étais certains que vous alliez vous retrouver à Kyul, tu faisais confiance en ton sens de l’orientation mais peut-être qu’en faisant cela, tu faisais fausse route ?
Cela finit par se confirmer puisque, malgré les kilomètres déjà marchés, tu ne voyais pas la lisière de la forêt. Finissant par lâcher un soupir, tu posas ton dos contre un arbre, laissant les valises reposer sur leurs roulettes comme des grandes.

« On a mérité une petite pause je pense. Par contre, ne vous asseyez pas, vous risquez d’avoir du mal à repartir, conseillas-tu avec un sourire rassurant. »

Lui dire que tu avais l’impression d’être perdu ? Non, ce n’était pas ton genre surtout lorsque ceci n’était pas avéré mais il allait falloir qu’un jour ou l’autre tu te rendes compte que tu n’étais pas infaillible. Fermant les yeux tout en retenant un soupir, tu essayais de te reposer légèrement avant de regarder Mi Yon.

« Vous allez bien ? Vous n’avez pas trop mal aux pieds comme vous avez déjà marché tout à l’heure. »

Ils n’avaient décidément pas de chance, et Mi Yon se demandait toujours si elle n’était pas à l’origine d’une malédiction venue de nulle part. En même temps, avec tout ce qu’elle avait pu faire, ça ne l’étonnerait pas le moins du monde de savoir que Dieu avait décidé de la punir. Comme dans ces jeux télévisé, Yong Min avait fait appel à un ami, en vain : il n’avait plus de batterie. Ils étaient coincés, elle n’avait pas non plus de téléphone, c’était balo. Mais rapidement, la jeune blonde était sortie de la voiture pour en sortir aussi son propriétaire. S’ils voulaient arriver le plus tôt possible à Kyul, c’est maintenant ou jamais qu’ils devaient prendre la route à pieds.

Yong Min avait récupéré sa valise tandis que Mi Yon lui demandait le chemin à emprunter. « Vous pensez ? Vraiment ? » Elle haussa un sourcil. « Vous n’avez pas une carte sinon dans votre voiture ? » Parce que bon, c’est vrai que la technologie faisait tout maintenant. Même les téléphones faisaient office de GPS, alors elle n’aurait pas été étonnée d’apprendre qu’il n’avait absolument aucune carte dans son véhicule. Voilà bien une des raisons pour laquelle il ne faut jamais reposer sur des engins qui ne vous assurent même pas d’être utile au moment où vous en avez le plus besoin.

Les bras croisés dans son dos, Mi Yon suivait Yong Min qui avait déjà entamé la marche, traînant par la même occasion sa valise. « Je pourrai aussi prendre ma valise, vous savez. » Parce que bon, il était gentil hein, mais elle avait pris l’habitude de gérer ses propres affaires. Elle marchait derrière lui, puis de temps à autre, elle arrivait à se mettre à sa hauteur pour marcher à ses côtés. Si elle ne se retrouvait pas ici dans de telles conditions, elle aurait trouvé cette forêt agréable. Malheureusement, ce qu’elle désirait pour le moment, par-dessus tout, c’était rejoindre la capitale, alors penser au paysage et en profiter n’était pas son but premier. Lorsque Yong Min s’arrêta pour se reposer contre un arbre, elle, resta debout, en face de lui. « Je vous avais dit que je pouvais tirer moi-même ma valise, si cela vous fatigue. » A sa remarque, Mi Yon gonfla ses joues. Non, mais pour qui il se prenait quand même. Elle s’asseyait si elle le voulait ! Elle avait déjà marché longtemps, certes, mais ce n’était pas parce que c’était une femme qu’elle n’était pas capable de faire un si long chemin sans être des plus fatiguée après. Encore heureux qu’elle ne soit pas aussi féminine que toutes ces donzelles qui ne juraient que par des talons, du maquillage, et des vêtements aussi hors de prix que leurs bijoux, parce que là, oui, sans aucun doute que ses chevilles auraient dit « stop » depuis belle lurette.

Ses joues toujours gonflées, Mi Yon se retint de croiser les bras, histoire de ne pas trop faire sa gamine non plus. « Non. Je n’ai pas mal aux pieds. Tout va très bien. » Même s’il ne se voulait surement pas méchant derrière ses dires, Mi Yon ne pouvait s’empêcher de penser qu’il ne disait ça que parce que c’était une fille. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’on le lui reprocherait. Elle avait grandi dans un milieu masculin, où on l’avait de nombreuse fois sous-estimée, et elle détestait cela. Mais en le regardant sourire légèrement, son expression s’adoucie de nouveau. « Puis de toute façon, ce n’est pas comme si j’avais marché à 100 à l’heure tout à l’heure … Un peu de sport de temps en temps, ça ne fait de mal à personne. Disons que ça me permet de perdre les pâtisseries que j’ai pu manger cette semaine. »

La demoiselle fit plusieurs tours sur elle-même, histoire de se repérer un peu au beau milieu de tous ces arbres qui se ressemblaient tous les uns les autres, jusqu’à ce qu’elle se rende compte d’une chose … « Vous vous souvenez de par où nous sommes arrivez ? »

N’étant pas superstitieux, tu ne pensais pas qu’il s’agissait d’une malédiction, juste d’un jour comme ça, où tout vous tombait dessus sans aucune raison. Les jours sans, les jours où certains disaient qu’ils feraient mieux de rester au lit mais sans en avoir le loisir. De ton côté, tu essayais de prendre le tout en allant, de relativiser en disant que ça pourrait être pire et de trouver une solution pour sortir du pétrin. Panne de voiture ? Tu avais pensé à appeler Alexander. Plus de batterie dans le téléphone avant d’avoir ton ami ? Plus qu’à marcher pour essayer de regagner Kyul, ce n’était pas un drame après tout. La demoiselle n’avait pas à s’en faire, elle ne portait pas la poisse. Ils allaient s’en sortir, il en était certain, même s’il ne savait pas encore comment et, surtout, même s’il n’avait pas de carte…

« Eh bien, à vrai dire, j’utilise seulement le GPS dans la voiture et je retiens souvent les trajets que j’ai à réaliser, du coup je n’ai pas de carte. Mais allons par-là, couper par la forêt ne doit pas être une si mauvaise idée, j’en suis certain, dis-tu d’un air plus ou moins confiant. »

Après avoir pris la valise de Mi Yon, tu la traînas derrière toi en écoutant à moitié sa remarque. C’est vrai qu’elle aurait pu la prendre, ça aurait été plus tranquille pour toi mais tu n’en restais pas moins gentleman. C’était une attitude que tu t’étais forcé à prendre avec le temps et dont tu ne pouvais te défaire mais tu faisais attention à ce que cette attitude ne te porte pas préjudice.
Au bout d’un moment, tu décidas de t’arrêter pour te reposer. Même si tu n’étais pas fatigué, tu trouvais qu’il était plus judicieux de faire des pauses de temps à autre pour ne pas dépenser toute votre énergie d’un coup. Tu regardas la demoiselle lorsqu’elle parla pour dire qu’elle aurait pu, elle-même, prendre sa valise avant qu’elle ne gonfle les joues. Une attitude peut-être un peu gamine mais, au fond, tu la voyais comme la petite sœur que tu n’avais jamais eue. C’était la première fois qu’une inconnue te donnait cette impression, c’était plutôt étrange.

« Ça ne me fatigue pas, loin de là comme elle n’est pas lourde, mais c’est mieux de se reposer de temps en temps pour éviter de fatiguer trop vite. Vous ne pensez pas ? »

Si elle voulait droper jusque Kyul, vous pouviez le faire mais, d’après toi, c’était mieux d’y aller petit à petit, sans se précipiter. Tu hochas la tête lorsqu’elle te signala qu’elle n’avait pas mal aux pieds et tu ne pus retenir un sourire vis-à-vis de sa remarque sur les pâtisseries et tu quittas l’arbre pour la rejoindre tout en regardant les alentours avec elle. Tu ne savais pas vraiment d’où vous étiez venu. Enfin si, tu avais ton avis sur la question mais la forêt était tellement grande que tu n’arrivais pas vraiment à te repérer. C’était vraiment déroutant mais tu restais calme, céder à la panique ne vous mènerez à rien.

« Si je ne me trompe pas, nous venons de par-là. »

Tu désignas ta droite avec ton doigt avant de regarder de l’autre côté, ne sachant pas si c’était ou non la bonne direction. Tu reposas ensuite ton regard sur Mi Yon avec un sourire, voulant te fier à elle. Peut-être que, comme d’autre femme, elle l’avait ce truc appelé intuition féminine. Un truc comme ça, même si ce n’était pas démontrer scientifiquement, ça pouvait bien exister, non ?

« Vous pensez qu’on devrait aller dans quelle direction ? D’ailleurs, j’y pense, on pourrait peut-être se tutoyer, non ? Vous en dîtes quoi ? »

Vous ne deviez pas avoir beaucoup de différence et ce serait certainement plus simple pour tous les deux de vous tutoyer. Vous étiez jeunes, vous ne deviez pas avoir beaucoup d’écart alors pourquoi perdre votre temps avec des politesses inutiles ?

Mi Yon n'ajouta aucun commentaire quant à la nécessité de toujours avoir une carte dans sa voiture. Mais cette idée venait peut-être tout simplement du fait que ses parents l'avaient éduqué ainsi, en lui répétant toujours qu'avoir un GPS à bord de sa voiture, actif, pouvait tracer chaque déplacement, et trahir chaque possibles actions allant contre la justice. De toute façon, que faisaient ils d'autres. Ils ne faisaient rien de bien, n'avaient jamais rien fait de bien, si ce n'est que s'occuper de leur fille, et de leur fils, comme il le pouvait. Mi Yon chassa ces pensées de son esprit : elle ne les reverra jamais. Alors soit, ils décidèrent de passer directement par la forêt pour rejoindre la capitale. Ce n’était d’après le garçon « pas une si mauvaise idée ». La blonde n’était pas forcément du même avis, mais elle n’avait de toute façon aucune autre solution que de le suivre. Et au moins, s’ils étaient perdus, ils l’étaient à deux. Il avait dès lors pris sa valise, alors qu’elle lui assurait qu’il n’en était pas obligé, et qu’elle pouvait très bien s’en charger comme une grande. Mais il trouvait toujours quelque chose à redire derrière. « Si vous le dites. » Soupira-t-elle. Finalement, elle n’irait pas plus loin, sinon, ils étaient bien partis pour un échange sans fin, à la manière d’un match de ping-pong. Ils se renvoyaient la balle à chaque fois, sortant toujours quelque chose pour convaincre l’autre.

Ils s’étaient arrêtés, le temps de reprendre un peu de leurs forces, de soulager leurs pieds et jambes. Mais peut-être que ce n’était pas une bonne idée dans un tel labyrinthe que représentait la forêt. Elle n’y avait pas pensé, mais Mi Yon aurait vraiment dû avancer comme le petit poucet, laissant derrière elle des marques de son passage, histoire de ne pas repasser deux fois par le même endroit – et peut-être retrouver son chemin … ? Désormais, après avoir fait plusieurs tours sur elle-même, il lui était devenu impossible de se repérer parmi tous ces arbres. Elle demanda alors à Yong Min si, lui, se souvenait du chemin par lequel ils étaient arrivés. La jeune femme se tenait au beau milieu, perplexe, à réfléchir à l’endroit d’où ils provenaient. Le coréen finit par lui répondre, et elle regarda de nouveau autour d’elle, dubitative. « Se tutoyer ? » Elle tourna la tête vers lui. Elle le connaissait à peine ... Mais ce n'était pas non plus son genre de rester dans les codes de politesse bien longtemps. A vrai dire, ce n'était qu'à cause de la famille Park, sa famille adoptive, qu'elle avait finalement s'était fait à l'idée d'être plus polie que la normale. Avant, elle ne se serait pas embêtée bien longtemps avec tout ça. Alors, ça ne pouvait être une mauvaise idée que d'accepter. Dans un haussement d'épaule, elle continua. « Je ne sais pas, j'aurai peut-être envisagé d'aller plutôt vers celle-ci. » Elle pointa du doigt la direction inverse. « Je pense comme toi que nous sommes arrivés par-là, mais ne serait-il pas mieux de continuer tout droit ? » Deuxième haussement d'épaules. « Mais ce n'est qu'une supposition. Je ne sais même pas vers où est Kyul, je ne pense pas être très utile. » Et puis des deux, c’était bien lui le seul à pouvoir les guider. Et on le savait bien : qui ne tente rien, n’a rien. Alors après réflexion, ils reprirent leur marche, en ligne droite, encore et toujours tout droit. Ils marchèrent ainsi, pendant une bonne vingtaine de minutes. Mi Yon n’était pas bavarde, mais elle essayait de ne pas laisser le silence trop s’imposer. Elle discutait de parfaites banalités. La fatigue était quand même présente, même si elle essayait de dire, et de faire comprendre, le contraire. Alors peut-être était-elle un peu plus sociale … ? Par surprise, Mi Yon n’avait pas regardé où elle allait, préférant fixer le sol afin de ne pas trébucher dans une racine ou autre morceau de bois, et avait quand même fini par rentrer dans un obstacle. Ce qui était sûr, c’est que ce n’était pas un arbre. Les chaussures qu’elle apercevait prouvaient bien le contraire. « Yong Min ... ? » Elle releva la tête, mais c’est face à un garçon qu’elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve qu’elle fit face. Un sursaut plus tard, elle s’était reculée d’un grand pas, cherchant Yong Min du regard. Derrière le nouvel arrivant, la coréenne pouvait apercevoir, quelques mètres plus loin, la route, ainsi qu’une voiture – surement celle du nouvel arrivant.

Avec le temps, tu avais appris à avoir une certaine endurance pour parcourir des longs trajets et pour te repérer mais quand tout te lâchait, quand tu ne pouvais même plus voir le soleil qui brillait dans le ciel, c’était compliqué. Tu essayais donc de te repérer dans cette forêt tout en faisant connaissance avec la blonde, entrant dans ton rôle de personne sociable. Tu n’aimais pas trop ça, c’était comme de l’énergie gaspillée à rien mais tu n’en dis rien, comme d’habitude. Il fallait bien que tu remplisses ton rôle comme il se doit quand même mais bon, si vous vous perdiez dans la forêt, ça ne servirait à rien. Oh non tu n’étais pas défaitiste, tu étais juste réaliste, il y avait quand même une différence entre les deux. Si tu étais défaitiste, tu ne se serais même pas aventuré dans la forêt afin de chercher un moyen de sortir. Tous les deux vous ne saviez pas forcément vers où vous orientez. De toute façon, à un moment, vous réussirez bien à sortir de là ou sinon… Bah il n’y avait pas forcément d’issue. « On verra bien, de toute façon on n’a pas trop de choix pour la direction. » Tu haussas les épaules à ton tour puis commenças à marcher avec la jeune femme dans la direction que vous aviez sélectionné. Pendant un moment, vous avez parlé par à-coup, marchant plus souvent dans le silence. Ce manège avait bien duré une vingtaine de minutes, peut-être plus ou moins, tu ne saurais dire, tu n’y prêtais pas attention, te concentrant sur la marche. Si vous n’étiez pas perdus, celle-ci aurait pu être agréable. Après tout, la forêt était un bel endroit, surtout quand on savait en sortir.
Perdu dans tes pensées, tu t’arrêtas en voyant Mi Yon s’arrêter mais tu ne cherchas pas à en comprendre la raison jusqu’à entendre ton nom. Tu relevas la tête avec un « Hm ? » ainsi qu’une expression interrogative. C’est donc à cet instant que tu vis l’homme face à elle et tes yeux s’ouvrirent en grand. Encore une fois, cette personne t’avait sauvé la vie. C’était presque comme ton ange gardien. Tu t’avanças vers eux et restas derrière la blonde. Certes, tout autre être humain aurait certainement sauté au coup d’Alexander pour vous avoir retrouvé, lui aurait au moins fait une accolade mais entre vous, il y avait très peu de gestes. Vous êtes peu tactiles et avez l’habitude de ne pas montrer vos émotions de manières flagrantes alors que Xander était la personne la plus importante de ta vie et la réciproque semblait être vrai. Ce n’était pas des choses que vous vous dîtes mais que vous vous montrez comme là. Après tout, s’il n’en avait rien eu à faire de toi, il aurait pu te laisser dans la forêt ou, même, te dénoncer à ses collègues agents en apprenant que tu te souvenais de tout. « Mi Yon, voici Alexander mon colocataire. Alexander, voici Mi Yon une jeune femme qui essayait de rejoindre Kyul après. Je t’épargne les détails du pourquoi on se retrouve dans la forêt même s’il faudra voir pour appeler une dépanneuse pour venir chercher m voiture. » Tu ne pus t’empêcher de lui offrir un léger sourire, plutôt rassuré de le voir là mais, très vite, une question te vint en tête. « Comment tu as qu’on se trouvait là d’ailleurs ? »

Ce n’était pas faux, les deux étaient plutôt mal barré s’ils devaient déterminer clairement la destination à suivre lorsque tous les points de repères autour disparaiçaient de la sorte. Gauche, droite, devant, derrière. La seule chose qu’ils avaient à perdre dans tout ça, c’était du temps. Mi Yon n’était pas forcément des plus pressées, mais elle en avait déjà perdu une bonne partie, et avait tout sauf envie de passer sa nuit dans une forêt comme celle-ci. Alors finalement, ils avaient décidé d’avancer en suivant un instinct plus ou moins fiable. La discussion se faisait un peu plus rare, laissant place au silence la majorité du temps. Peut-être était-ce dû à la fatigue qui se faisait de plus en plus présente ? Ou bien au fait qu’ils n’avaient peut-être rien de plus à se dire, ni l’un, ni l’autre, hormis ces quelques banalités qu’ils leur arrivaient d’échanger.

Mi Yon, ouvrant la marche quelques mètres à peine devant Yong Min, appréciait le silence et les multiples bruissements émanant des bois. Son regard ne quittait pas le sol rempli de feuille et de possibles pièges pour ses pieds. De temps à autre, elle vérifiait qu’il était bel et bien toujours derrière elle. Après tout, on n’était jamais à l’abris. Il aurait très bien pu l’aider à s’aventurer dans la forêt, pour l’y abandonner. Il pourrait très bien connaître dans les moindres détails les méandres de ces bois. A ces pensées, Mi Yon frissonna. Elle préféra les chasser, et se reconcentrer sur son avancée. C’est à ce moment là qu’elle rentra dans un obstacle qu’elle n’avait pas remarqué. Un obstacle pas assez dur pour être un arbre, et de toute façon, depuis quand les arbres portaient-ils des chaussures ? Ses yeux se levèrent vers cette personne qu’elle venait de rencontrer. Sans même lâcher une excuse, elle appela directement Yong Min, après avoir reculé d’un pas, prête – s’il le fallait – à user de la force s’il venait à les attaquer. Pas plus loin, la route était apercevable. Un soulagement intérieur pour la demoiselle qui était enfin sortie – ou presque sortie – de ce labyrinthe sans fin.

La personne en face d’elle ne quittait pas des yeux Yong Min, portant à peine son attention sur la blonde qui venait de lui rentrer dedans, ce qui lui donnait la forte impression qu’ils se connaissaient déjà. Et d’après les dires qui suivirent, c’était effectivement le cas. Son colocataire ? Quelle coïncidence, tiens. Des présentations faites rapidement, Mi Yon avait légèrement baissé la tête en signe de salutation. A première vue, il ne semblait pas des plus sympathique. Surement le genre de garçon « j’menfoutiste » ; elle avait déjà croisé des gens abordant cet air-là, à Daegu. Néanmoins, ils avaient surement de la chance de tomber sur lui, surtout s’ils se connaissaient, lui et Yong Min. Ledit Alexander prit alors la parole, pour répondre à son vis-à-vis. « Je passais par-là. » Avait-il lâché. Comme s’il aurait pu les trouver comme ça, rien qu’en « passant par-là ». Il y avait anguille sous roche, mais Mi Yon préféra taire ses suspicions. Sans plus de discussion, le jeune homme – qui ne devait être de la même tranche d’âge que le coréen, les invita à rejoindre la voiture qui les attendait sur le bord de la route, à la sortie de la forêt. C’est en se faisant toute petite que la jeune blonde y était montée, à l’arrière – laissant les deux garçons à l’avant.

Alors que vous sembliez tourner en rond avec Mi Yon, vous avez fini par tomber sur la chose la plus improbable. A savoir un Alexander sauvage qui était apparu devant la blonde qui s’était cognée contre lui. A vrai dire, il était très étrange qu’il soit là après ton coup de fil interrompu à cause du manque de batterie. Vous avait-il géolocalisé ? C’était fort possible de la part de cet homme qui pouvait sembler mystérieux et froid mais qui quand on le connaissait avait quand même ses faiblesses mais était tout de même mystérieux et plutôt froid. Heureusement, tu savais déchiffrer quelques-unes de ses expressions à lire entre les lignes mais tu lui laissais son espace personnel comme il respectait le tien. Cependant, ce qui était certain c’est que vous teniez l’un à l’autre sans forcément le montrer ouvertement mais avec de petites attentions discrètes. Comme le fait qu’il se trouve devant vous alors que vous étiez sacrément perdu dans la famille. Tu haussas les épaules à sa réponse, n’y croyant pas un mot mais tu ne fis aucune remarque, te disant qu’il te donnerait certainement une explication quand vous seriez seuls. Ou peut-être qu’il ne te dirait bien mais tu finirais par savoir. Tu allas à la voiture et voyant que ta compagne d’infortune montait à l’arrière, tu montas à l’avant après avoir mis les bagages dans le coffre. Tu t’attachas alors que le moteur se mit à ronronner, signe que ton meilleur ami venait de démarrer. « Tu aurais un chargeur ? Mon téléphone est à plat et je dois appeler une dépanneuse. »
Une fois avec un téléphone qui s’allume correctement, tu appelas une dépanneuse, il faudra que tu en parles au restaurant pour lequel tu travaillais. En effet, cela restait un déplacement professionnel et il y avait certainement moyen qu’ils paient à ta place. Tu avais de l’argent mais tu ne souhaitais pas le dépenser pour ce genre de futilité. Après avoir pensé à bien indiqué l’emplacement et leur promettant de leur apporter les clés en arrivant en ville, tu raccrochas. Tu laissas ton téléphone dans le bac prévu à cet effet et regarda dans le rétroviseur où tu pouvais voir Mi Yon. Ce ne serait pas Xander qui ferait la conversation avec elle, mais lui n’avait pas un rôle à jouer contrairement à toi. « Tu veux qu’on te dépose à un endroit en particulier ? Un hôtel, une chambre d’hôte ou ailleurs ? » C’est vrai qu’elle ne connaissait pas la ville mais elle devait certainement avoir une adresse, ce qui était sûr c’est que ce serait cruel de la laisser se débrouiller seul une fois que les deux colocataires seraient arrivés. En espérant que la voiture de Xander ne tombe pas en passe d’ici-là, sinon tu serais prêt à croire le fait que la blonde porte malheur.

Occupée à regarder le paysage défiler devant ses yeux alors qu’un silence régnait dans la voiture, tu attendais patiemment d’arriver à bon port. Yong Min appela rapidement une dépanneuse, après que ledit Alexander lui ait fourni un câble pour le charger, et l’échange ne dura pas bien longtemps. Ils n’avaient échangé que quelques futilités qu’avaient à peine écouté Mi Yon. Ça ne l’intéressait pas, et de toute façon, ce n’était pas son problème. Elle releva naturellement la tête lorsque le jeune homme quelle avait rencontré plus tôt s’adressa à elle – étant donné que l’autre ne semblait pas vouloir sortir un mot, et que de toute façon, elle non plus. « Hmm ? Un endroit particulier ? » Elle n’avait aucune idée d’où aller, lorsqu’elle avait quitté le précédent village qui l’avait accueilli, et n’avait donc aucune adresse à donner. Pouvait-elle clairement dire qu’elle n’en avait pas ? Qu’elle arrivait de nulle part, sans destination particulière ? Elle ne connaissait strictement rien de cette ville, si ce n’est que les quelques indications qu’elle avait entendues par ci par là sur son chemin jusqu’ici. Elle ne souhaitait néanmoins pas qu’on lui pose trop de question si elle venait à annoncer certaines choses contradictoire. Alors, après avoir réfléchi quelques longues secondes, la blonde repris la parole. « Non merci. Enfin, si, vous pouvez me déposer au centre de la ville ? Ça m’ira très bien. » Généralement, les centres villes étaient un minimum actif, et elle était certaine de pouvoir se débrouiller seule à partir de ce point-là. Surtout qu’il s’agissait d’une capitale, et si Mi Yon avait réussi à s’en sortir sans l’aide de quiconque avant son arrivée ici, tout laissait à croire qu’elle n’aurait pas non plus de soucis dans une ville telle que Kyul. « Oui, le centre, c’est très bien. » Se répéta-t-elle plus pour elle-même que pour les deux garçons devant elle …

Le reste du voyage se fit de nouveau dans le calme, et ne dura pas plus de quinze minutes. Sur le trajet, quelques mots avaient été échangés, mais sans jamais donner de réelle suite à la conversation. Lorsqu’ils arrivèrent en ville, Mi Yon n’avait plus décroché un seul mot, trop concentrée à observer les rues de Kyul, ses maisons et immeubles, ses passants et tout autre détail. Elle fit d’ailleurs remarquer à sa nouvelle rencontre que la ville était plutôt sympathique, voire même plus sympathique qu’elle ne le pensait, et ne se l’était imaginée. Inconsciemment, elle tentait aussi vainement de repérer celui qu’elle recherchait depuis des semaines dans la foule, mais aucune connaissance ne semblait se balader dans les rues. Mais, elle gardait espoir, Mi Yon, elle le retrouverait, elle devait le retrouver. Coûte que coûte. Pour ses parents. Pour sa mère, pour son père. Mais par-dessus tout, elle devait le retrouver pour son frère, et … Pour elle.

La voiture finit par s’arrêter et Mi Yon se détacha automatiquement dès qu’ils furent garés. « Ne vous dérangez pas pour moi, je récupère ma valise dans le coffre et ce sera parfait pour moi. Comme ça vous pouvez directement rentrer vous aussi, pas besoin de sortir de la voiture. » Elle marqua une pause puis repris. « Merci de m’avoir accompagnée jusqu’ici. » Elle adressa un sourire à Yong Min, qui se voulait sincèrement tout sauf faux. Elle aurait bien galéré toute seule, s’il ne s’était pas arrêté. Puis, ça lui avait permis de découvrir les alentours, disons. Elle salua donc bien rapidement Alexander et Yong Min avant de sortir de la voiture. « Bonne continuation ! » Une fois sortie, Mi Yon récupéra sa valise dans le coffre, et fit un dernier signe aux deux garçons, de la main, avant de se tourner devant la place où ils l’avaient déposé. La voiture repartit et son regard parcourra la place pour finir  par s’arrêter droit devant elle. Elle était déterminée à le trouver, et la partie de cache-cache commençait enfin sérieusement. Il était ici, elle le savait. Il ne pouvait être ailleurs.