Sujet: When destiny is against you •| ft. Bailey ♥ Ven 15 Sep - 16:59
"When destiny is against you "
ft. Bailey ♥
Allongé dans son lit, son bras placé contre ses paupières closes, Keisuke tentait doucement de maîtriser sa respiration et de faire en sorte de récupérer un souffle plus ou moins normal. Ces dernières jours, il n'était pas au meilleur de sa forme et il avait du enchaîner différentes visites à l'hôpital pour s'assurer de la stabilité de son état. Il était épuisé, c'était la raison pour laquelle il avait profité de la fermeture du salon aujourd'hui pour se reposer. Kôta était toujours à ses petits soins mais certainement qu'il l'était même parfois un peu trop, surprotecteur, le jeune homme ne comptait plus le nombre de fois où son frère lui avait demandé s'il allait bien. Et encore, s'il n'avait pas insisté, son aîné ne serait pas sorti et serait resté à la maison rien que pour le regarder dormir... Pour une fois que Kôta avait prévu quelque chose, il se sentirait coupable de le retenir, de l'empêcher de s'amuser alors que lui aussi avait le droit à un peu de détente. Afin de le rassurer, Keisuke lui avait dit qu'il avait son téléphone à côté de lui, qu'au moindre problèmes il n'hésiterait pas à le contacter mais qu'il ne devait pas se priver pour lui, que de toute manière il était trop fatigué pour faire quoi que ce soit donc il se reposerait.
Ce qu'il avait réellement fait. Son nouveau traitement était assez dur à supporter et parce qu'il n'était pas encore complètement habitué, ça l'épuisait au point où il avait probablement besoin de dormir plus que la normal. Dire que ça ne l'énervait pas serait mentir... Lui aussi aurait voulu sortir avec son aîné, se promener en ville puis s'éclater, s'amuser comme tout le monde cependant il ne le pouvait pas. Il était obligé de faire attention à tout, d'être raisonnable et même les choses les plus banales, ça lui était impossible. Avec le temps, il avait appris à faire avec, à ne pas s'abattre sur son sort puis à profiter autant qu'il le pouvait. Tout ce qu'il désirait dans le fond était de n'inquiéter personne, que tous ses proches soient heureux et qu'ils vivent le plus longtemps possible. Lui s'était fait une raison, son système immunitaire était lamentable, certainement qu'avec de la chance, il pourrait vivre encore quelques années mais il avait conscience qu'il ne mourrait pas vieux. Il n'abandonnait pas, il luttait chaque jour et ne cessait de prier à ce qu'on lui accorde un jour de plus mais même si c'était terrifiant, il était préparé à l'idée que son existence pouvait s'éteindre à tout moment. Et c'était le pourquoi tant qu'il était en vie, tant qu'il était assez en santé pour le voir, il désirait avant tout le bonheur de ses proches. Il n'en voudrait jamais à son frère si ce dernier décidait de quitter l'appartement parce qu'il avait trouvé quelqu'un, parce qu'il souhaiterait fonder une famille et qu'il ne pouvait pas le faire à ses côtés. Il serait rassuré, au moins si quelque chose de grave devrait arriver, Kôta aurait toujours un endroit dans lequel il pouvait se retrouver. Il y aurait toujours une personne pour l'accueillir chaleureusement et passer du temps avec lui. Oui, plus que « ses proches », le jeune homme pensait avant tout au bien de son frère qui avait tant fait pour lui et qui était sa principale force... Qui savait, si Keisuke avait toujours tenu bon jusqu'à présent, c'était sûrement grâce à lui ainsi que leur père.
Donc oui, même s'il était malade, ça lui avait fait plaisir de voir son aîné quittait l'appartement ce matin afin de partir se balader. Il n'avait pas pensé à lui demander plus de détails, Kôta avait juste mentionné une « amie » et parce que c'était dans leur nature de toujours se taquiner, le plus jeune n'avait pu s'empêcher de le charrier à ce propos avant de retourner dans sa chambre pour se reposer. Et il n'aurait pu dire exactement combien de temps il avait dormi toutefois ça lui avait fait beaucoup de bien. Pour le reste de l'après-midi, il s'était calé confortablement devant la télévision dans le salon, zappant les différentes chaînes jusqu'à finalement tomber sur un film intéressant. De temps en temps, il envoyait quelques messages à son frère, lui certifiant qu'il allait bien, non pas sans préciser ce qu'il était en train de faire et d'interroger également l'autre jeune homme.
En fin d'après-midi, il était retourné dans sa chambre où adossé contre le dossier du lit, il était plongé dans un roman qu'il avait commencé il y a de cela quelques jours. Et tellement concentré que non, il n'avait pas entendu la porte d'entrée se fermer ni les voix qui s'élevaient dans l'appartement. Ce n'était que lorsque son frangin l'appela d'un « Kei ?? » enchaînant d'un « Je suis rentré ! » que le concerné sortit de ses rêveries, quittant son lit confortable pour se rendre au salon où se trouvait Kôta mais pas que...
Ses yeux le détaillèrent en premier lieu avant de s'arrondir sous l'inquiétude à cause de l'état de ses vêtements. Il était trempé de la tête au pied, tellement que de l'eau s'écoulait allant jusqu'à s'écraser sur le sol.
- Tu vas bien ? L'interrogea le plus vieux pour la énième fois de la journée. - Je ne pense pas que ça soit à moi qu'il faut demander ça, Soupira doucement Keisuke, Tu devrais aller te changer.
Y avait assez d'un malade à la maison, il ne voulait pas que son aîné attrape une pneumonie sous prétexte qu'il n'avait pas été assez attentif et qu'il n'avait pas de parapluie pour se protéger. Et ce n'était qu'à cet instant, il valait mieux tard que jamais, que le coiffeur remarqua enfin la personne qui accompagnait son grand frère... Ses yeux se posèrent sur cette dernière tandis que Kôta s'apprêtait à la présenter et lui expliquer la situation mais il se tut aussitôt à la vue du cadet qui fronçait les sourcils.
- Pourquoi elle est là ? Râla-t-il, plus sec qu'il ne l'aurait désiré.
En règle général, il ne ramenait jamais de connaissance à son appartement. Tous ceux qu'il avait rencontré jusque là ignoraient ce détail parce qu'il détestait confier sa vie privée et qu'on découvre ce qu'il en était réellement. Toutefois, ça ne lui avait jamais posé de problèmes si son frère invitait des amis chez eux, il ne les connaissait pas, ça ne le concernait pas réellement... Aujourd'hui, c'était un brin différent. Certes, il ignorait tout de cette jeune femme, ils n'avaient rien partagé d'extraordinaire cependant ça le frustrait de la voir encore devant lui et qui plus était dans son environnement le plus privé. Ses bras s'étaient machinalement croisés à son torse, un moyen comme un autre de se protéger alors que oui ça l'embêtait... Il ne pouvait pas expliquer pourquoi cependant il n'aimait pas ça.
- Bah alors, qu'est-ce qui t'arrive ? S'étonna Kôta, n'étant pas habitué à le voir s'exprimer de la sorte, Ce n'est pas ton genre de parler comme ça.
Sur ses dires, il se tourna instinctivement vers Bailey afin de s'excuser puis expliqua au plus jeune ce qui leur était arrivé, que la pluie les avait pris de cours et qu'il ne pouvait pas laisser la demoiselle dans un tel état, ne voulant pas qu'elle tombe malade, surtout qu'elle n'habitait pas à côté. La douceur dans laquelle il avait prononcé ses mots mais probablement aussi le fait qu'il mentionne la maladie suffit à calmer Keisuke qui acquiesça d'un léger « D'accord. » Toutefois il surenchérit rapidement, ordonnant à son aîné de partir se changer puis d'un ton plutôt neutre, il rétorqua à Bailey qu'il allait lui chercher de quoi se sécher.
Il fut celui qui quitta la pièce en premier et Kôta en profita pour s'excuser une nouvelle fois auprès de sa camarade, lui déclarant qu'il n'était pas ainsi normalement, qu'il était vraiment adorable – comme il avait du lui dire un nombre incalculable de fois dans la journée – et qu'il devait simplement être fatigué. Apparemment la simple idée que tous deux pourraient se connaître ne lui avait pas encore traversé esprit. Il fallait dire que par moment, il était un peu long à la détente et puis même, ce n'était pas une raison justifiable selon lui qui expliquait la manière dont son frère avait eu de s'adresser à la jeune femme. Alors qu'il s'échappait à son tour dans sa chambre, Keisuke refit son apparition dans la pièce avec des serviettes de bain ainsi qu'un de ses tee-shirt et un jogging en guise de vêtements de rechange.
- La salle de bain est par là-bas, dit-il en désignant la porte de son doigt, Tu peux prendre une douche si tu veux. Je t'ai aussi mis des affaires. Tu vas tomber malade si tu restes avec tes habits trempés.
Son attitude était tellement étrange... Seulement quelques minutes plus tôt, il lui parlait sèchement – mais c'était à cause de la surprise des événements – ensuite, son ton était devenu plus neutre et à présent, en plus d'être calme, sa voix était beaucoup plus douce. Parce qu'il connaissait ça, qu'il savait à quel point c'était irritant d'être malade et aussi ô combien un simple rhume pouvait facilement devenir mortel. Il ne souhaitait ça à personne.
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Sujet: Re: When destiny is against you •| ft. Bailey ♥ Mer 20 Sep - 20:28
when destiny is against you
Keisuke & Bailey
C'était idiot. De s'en faire autant pour un événement passé. D'y réfléchir autant. D'y penser. D'essayer de tout reconstruire. De refaire. De chercher. Bailey avait toujours voulu qu'une chose : que justice soit faite. Elle ne supportait pas l'injustice qui avait découlé de toutes ces rumeurs. Elle ne comprenait pas pourquoi les victimes devenaient soudainement des bourreaux. Et surtout pourquoi l'on trouvait des excuses aux criminels ? A chaque fois. Tout le temps. Dans les cas de viol, l'on dénigrait la femme. Sa façon de parler ou de s'habiller. Si elle s'habillait de manière trop provocante pour l'avis public, on rejetait la faute là-dessus. Si elle était trop vêtue, à la limite de porte un col roulé, l'on disait qu'elle était trop coincée. Si elle ne répondait pas positivement à un homme, l'on disait qu'elle l'avait cherché d'une manière ou d'une autre. Mais ce n'était jamais la faute à l'agresseur. Il y avait toujours des arguments qui le défendaient. Si la femme avait bu, c'était de sa faute. Si elle ne s'était pas bien habillée, c'était de sa faute. Si elle avait respiré, c'était de sa faute. Tout ça était ridicule au possible. L'américaine s'était toujours demandée si chacun avait conscience de ce qu'il disait ? Comment pouvait-on dire de telles choses et se regarder dans le miroir chaque matin ? Pourquoi était-ce aux femmes de bien se comporter, d'être habillée suffisamment pour que la gente masculine ne se sente pas obligée de sauter sur elles ? Pourquoi étaient-elles non seulement la victime de leur agresseur mais aussi de l'opinion publique ? Absurde. C'était absurde. Et plus Bailey entendait parler d'affaires de viol, plus elle désespérait. Le témoignage de la plaignante était toujours remis en cause. Mais jamais celui de l'homme. Alors que dans la théorie, lors de déposition de plainte pour viol, on devait croire la victime et non la juger. Et non lui demander ce qu'il portait, si elle avait bu ou fumé. Si elle avait dit ou fait quelque chose qui aurait pu inciter l'homme à faire ce qu'il avait fait. Cela la dégoûtait. Cela lui retournait l'estomac à chaque fois. Allongée dans son lit, le regard posé sur le plafond, l'une de ses mains se perdait sur le pelage noir de Loki. Elle ne comprenait toujours pas. Elle n'y arrivait pas. Elle regrettait ce qu'elle avait fait, mais surtout, ce qu'elle n'avait pas fait. Elle aurait dû en parler... mais avec ce qu'il s'était passé à l'école, elle avait eu trop peur. Elle se demandait si quelqu'un aurait été assez intelligent pour la croire. Si ses parents l'auraient cru ou s'ils auraient remis l'honnêteté de leur fille en doute. Elle tentait parfois de remodeler le passé à sa guise, s'inventant d'autres univers dans lesquels tout aurait été meilleur. Dans lequel, justice lui aurait été rendu. Dans lequel on l'aurait cru. Dans lequel elle serait épanouie, heureuse et normale. Le comportement de William restait néanmoins un mystère. Les pensées derrière ses actions encore plus.
Dans un lourd soupir, elle délaissa son chat et son lit et se traîna jusqu'à la salle de bain où elle prit une longue douche. Évidemment, il avait fallu qu'elle fasse un nouveau cauchemar. Et c'en était frustrant. Cela arrivait un peu trop souvent à son goût et elle n'aimait pas ça. Elle craignait que cela veuille dire quelque chose. Que la « vie » veuille la mettre en garde contre quelque chose, ou quelqu'un. Hors elle ne savait pas comment interpréter tout ça... Elle n'était même pas sûre de vouloir tout interpréter. Elle n'était pas prête à comprendre ce que signifiaient tous ces récents cauchemars. Un grognement de rage pure ronronna dans sa gorge tandis qu'elle se frottait vivement le corps, le recouvrant peu à peu par la mousse. Ses sourcils se froncèrent et elle se pinça durement les lèvres pendant que ses gestes devenaient plus pressés et rapides. Elle devait arrêter d'y songer. Elle devait arrêter. Ce n'était pas du tout la bonne chose à faire. Fort heureusement pour elle, elle allait sortir. Elle allait se changer les idées, parler, rire, profiter du beau temps. Elle ne resterait pas chez elle avec ses idées sombres. Elle allait les aérer un peu et cela lui ferait du bien. De toute façon, si elle n'avait pas rendez-vous avec Kôta pour une petite sortie, elle serait allée voir Ezra. Ou elle serait allée au cinéma. Elle aurait trouvé quelque chose pour se changer dans tous les cas. Elle n'aurait pas voulu rester plantée là au beau milieu de son appartement à analyser, à nouveau, chaque détail de cette soirée. Elle sortit de la douche quelques minutes plus tard et partit s'habiller. Elle opta pour sa tenue de prédilection : un jean, un t-shirt et un gilet en accord avec la couleur de son pantalon. Et voilà, elle était prête. Elle vérifia ensuite que son téléphone était bien chargé, que Loki avait assez à boire et à manger et que son ordinateur était bien éteint. Elle consulta rapidement son agenda, s'assurant qu'elle n'était pas en retard dans son travail ou qu'il n'y avait rien de prévu qu'elle aurait oublié. Ne voyant rien qui pourrait l'empêcher de sortir, elle alla enfiler ses chaussures et quitta son appartement, non sans câliner son chat une dernière fois avant. Elle se rendit au lieu du rendez-vous en tentant de laisser ses cauchemars au placard et surtout loin derrière elle. Elle n'avait pas de temps à consacrer à tout ceci cet après-midi. Ce soir, peut-être, mais pas cet après-midi. Elle s'arrêta devant une vitrine en chemin, scrutant vaguement son reflet dans le miroir. Elle remit quelques mèches blondes de cheveux en place dans une légère grimace concentrée avant de s'assurer que la fatigue ne se voyait pas trop sur son visage. Pour sûr qu'elle devait avoir l'air maligne à tout ajuster ainsi devant la devanture d'un magasin... Elle reprit sa route après quelques secondes, forçant un petit sourire sur ses lèvres fines. Hors de questions que Kôta ne lui pose trop de questions. Elle allait bien. Très bien même. Le travail la fatiguait énormément, voilà tout. La traduction la privait de bonnes nuits de sommeil. Il n'y avait pas d'autres raisons – elle essayait de se convaincre comme elle le pouvait après tout.
Elle retrouva ensuite son ami. Et si au début son sourire était quelque peu crispé à cause de mauvaises pensées, il devint bien rapidement sincère et presque apaisé. Être avec Kôta lui changeait les idées. Parler lui permettait d'évacuer un trop plein de stress. Et rire pour tout et n'importe quoi lui aérait l'esprit. C'était agréable. Parfois ses pensées dérivaient et elle se perdait un instant à contempler le vide dans un air un peu trop sérieux. Puis elle repartait comme si de rien n'était. Elle appellerait sans doute Ezra ou So Hee dans la soirée, quand elle se retrouverait seule. Histoire d'avoir un peu de compagnie. Histoire d'avoir les pensées encombrées avec autre chose. Malheureusement, le temps en décida autrement. La pluie tomba soudainement, la surprenant tout en l'agaçant. Ce n'était pas prévu, normalement. Ou alors elle avait mal vu... Dans tous les cas, leur journée était fichue. Trempée jusqu'aux os, elle suivit Kôta chez lui, non sans râler à plusieurs reprises. Contre le temps. Et contre elle-même – elle avait oublié son parapluie. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas la pluie... elle n'aimait juste pas être trempée au point de pouvoir essorer ses habits. Arrivé devant la porte de l'appartement, une petite mine embêtée vint froisser ses traits. Kôta était gentil de vouloir l'abriter et la mettre à l'abri de la pluie, mais en même temps, elle ne souhaitait ni déranger ni s'imposer. Après quelques secondes d'hésitation, elle marcha dans les pas de son ami, entrant doucement dans l'appartement. Elle referma la porte derrière elle, les lèvres finement pincées avec ce même air embêté collé au visage. Elle s'excusa de son intrusion, rajoutant qu'elle partirait dès que la pluie se calmera. Elle justifia tout cela d'un « Je ne veux pas déranger trop longtemps » ponctué d'un petit haussement d'épaules. Suivant toujours Kôta, ils se rendirent dans le salon, où elle observa rapidement la décoration. Une grimace froissa néanmoins son visage en sentant son t-shirt collé à son dos. Son pantalon devenait inconfortable tandis que ses cheveux semblaient devenue de plus en plus lourds. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres et son regard se posa lentement sur le nouvel arrivant dans la pièce. Nouvel arrivant qu'elle fixa sans bouger pendant de longues secondes. Forcément, pour accentuer sa mauvaise journée, il fallait qu'elle croise l'idiot des toilettes publiques. Haaa... elle avait rêvé de le secouer dans tous les sens celui-là ! Elle le retenait, lui et son air hautain et surtout la façon dont il lui avait parlé. Ses lèvres et son visage se froissèrent dans un air blasé tandis qu'un soupir éclatait contre ses lèvres. « Je pourrais retourner la question », qu'elle marmonna, les épaules basses. C'était dingue comme elle voulait déjà rentrer. Plus rien à faire de la pluie, du vent, et du reste. Elle ne voulait pas rester en sa compagnie. « Pas son genre ? », demanda-t-elle en se tournant vers Kôta, surprise. C'était plutôt carrément son genre de lui parler comme ça. Qu'est-ce qu'il lui racontait là ? Ses yeux se plissèrent une nouvelle fois à la brève réponse de Keisuke. D'accord, qu'il avait dit. Et elle avait l'impression qu'il venait d’obtempérer un peu trop facilement. C'était trop louche tout ça. Ses prunelles se posèrent ensuite vers Kôta qu'elle scruta sans rien dire. Ses bras se croisèrent sur sa poitrine avant qu'elle ne grogne en les laissant le long de son corps. Et elle fixa à nouveau le jeune homme d'un air suspicieux. « Adorable !? », s'exclama-t-elle dans un air presque dépité, avant de rajouter qu'ils ne devaient sans doute pas avoir la même définition de ce mot. De ce qu'elle savait, Keisuke était tout, sauf adorable. Puis la réalisation. Enfin. Sa bouche s'ouvrit presque au ralenti tandis que ses yeux s'écarquillaient. Son frère. C'était son frère ! Ce frère dont il parlait un peu trop souvent. Ce frère adorable qu'il aimait tant. C'était lui !? Elle savait que l'amour rendait aveugle mais là, il lui avait complètement grillé les yeux le pauvre... Instinctivement, ses yeux se plissèrent dès que Keisuke revint dans la pièce. Lui, adorable... noooon... Impossible. Invraisemblable. Impensable. Elle devait rentrer. Elle ne voulait pas le voir. « D'accord. Merci », se contenta-t-elle de répondre tout en le fixant étrangement. « A ta place je ferai attention... Ton jumeau maléfique se promène en ville », qu'elle déclara en sortant de la pièce, non sans lui jeter un dernier regard. Bizarre. Tout ça était tellement bizarre. Elle envoya un dernier regard perturbé à Kôta et se rendit dans la salle de bain, où elle prit une douche. Encore. Elle ne voulait pas tomber malade et se réchauffa du mieux qu'elle le put avec la chaleur de l'eau. Elle s'empressa ensuite de se sécher et d'enfiler les vêtements secs.
Elle retourna dans le salon peu de temps après, avançant lentement dans la pièce. « T'es encore là ? », demanda-t-elle à Keisuke, « T'es le frère de Kôta alors ? », qu'elle enchaîna rapidement, « J'ai du mal à y croire ». Parce qu'il était bien différent de la description non objective de Kôta. « Il parle souvent de toi », dit-elle doucement, « Je pensais pas que je rencontrerais un jour ce frère si génial qu'il me décrit à chaque fois ». Elle haussa les épaules, avançant encore un peu dans la pièce pour finir par s'installer lentement sur le canapé. Elle s'assit le plus confortablement possible et passa l'une de ses cheveux dans ses mains. « Qui aurait pu dire que c'était toi », et elle le regarda à nouveau. Elle n'aurait pas deviné en tout cas. Elle n'aurait jamais pu deviner. « Et que je t'avais déjà rencontré », par dans les meilleures circonstances, certes, mais déjà rencontré. Elle haussa quelque peu les sourcils dans un soupir discret. Elle espérait que la pluie se calme rapidement.
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Sujet: Re: When destiny is against you •| ft. Bailey ♥ Jeu 21 Sep - 12:03
"When destiny is against you "
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Non, ce n'était réellement pas son genre d'agir comme il avait déjà pu le faire avec cette jeune femme auparavant. Keisuke admettait être un véritable idiot parce qu'il mentait souvent, que beaucoup de choses qui sortaient de sa bouche étaient inventées ou détournées. C'était son plus gros défaut et Kôta lui avait déjà gentiment fait la morale sur ce sujet. Plusieurs fois il lui avait répété d'être lui-même, que si des personnes le jugeaient pour ce qu'il était, ces dernières ne le méritaient pas. Plusieurs fois, il lui avait dit de ne pas avoir honte de son état de santé et de faire ce dont il avait envie... Sauf que c'était plus compliqué... Bien sûr qu'il mentait pour se protéger, qu'il mentait parce que la peur d'être rejeté accaparré tout son être mais s'il avait menti autrefois, c'était aussi car il aimait se sentir utile, car il aimait voir tous ses sourires collés au visage de ses camarades. Certainement qu'une partie de lui était sincère, ses sentiments et sa volonté de faire bien l'avait toujours été... Cependant ce n'était pas une raison, c'était important d'être honnête hors son aîné ne le lui avait jamais reproché, parce qu'il comprenait. Mais il avait tenté de faire comprendre à son frère que celui-ci n'avait pas besoin d'aller jusque là, qu'il serait plus heureux s'il était lui-même et qu'au moins ainsi, il n'y aurait jamais de risque à ce que d'autres soient blessés. Alors oui, pour lui Keisuke était le garçon le plus adorable qui pouvait exister puisqu'il avait toujours vécu avec lui, puisqu'il le connaissait mieux que personne et que lui savait que derrière ses mensonges ne se cachaient pas un démon. Il se cachait simplement quelqu'un qui était effrayé par l'avenir, qui aimait plus que tout au monde d'avoir déjà auprès de lui et qui voulait faire le bien. Même s'il n'était pas toujours sincère dans ce qu'il racontait, qu'il pouvait paraître un peu arrogant parfois, son cadet ne blesserait jamais quelqu'un volontairement... Il ne chercherait pas à parler mal non plus, c'était la raison pour laquelle Kôta avait été surpris de le voir s'adresser à son amie de cette manière. Puisque non, ce n'était pas dans ses habitudes... Keisuke était toujours souriant, peu importait s'il était fatigué, s'il ne se sentait pas en forme ou qu'il était tracassé, les autres passaient avant sa propre personne. Bailey n'avait jamais eu l'occasion de voir ô combien ce garçon était fort psychologiquement, elle ne l'avait jamais vu lutter ni tenter de se débrouiller seul afin de ne pas l'alerter lui ou son père... Elle ne l'avait pas vu se mettre à pleurer à l'époque parce qu'il en avait assez d'imposer tant de problèmes à sa propre famille. Et elle ignorait aussi à quel point, à l'heure actuelle, ce même jeune homme devait prier pour ne plus être un poids pour son aîné et que ce dernier puisse enfin vivre normalement.
Son frère étant parti chercher des affaires de rechange, Kôta s'était tourné vers sa camarade qui lui semblait plus qu'étonné et plus qu'en être offusqué, même si une partie de lui l'était certainement un peu, il lui sourit tendrement.
« Oui, adorable » Avait-il alors confirmé « C'est parce que tu ne le connais sûrement pas assez pour le voir. Moi, je le sais. »
En effet, il en avait mis du temps toutefois le plus vieux avait finalement pu faire le rapprochement et comprendre que ces deux-là s'étaient déjà rencontrés. Apparemment, ça n'avait pas du très bien se passer au vue de leur réaction mais il ne doutait pas une seconde que ça finirait par s'arranger... C'était rare que Keisuke se dispute avec quelqu'un. En dehors, de ce qui avait pu lui arriver alors qu'il n'était encore qu'un lycéen bien sûr. Dans un sourire, il prit la direction de la chambre à son tour, croisant son cadet au passage sur lequel il n'avait pas pu s'empêcher de lui ébouriffer gentiment les cheveux avant de disparaître.
Certainement que oui, il était plus bizarre qu'il n'y paraissait. Seulement la vérité était qu'à chaque fois que tous deux s'étaient croisés, il y avait eu plus d'une chose qui le tourmentaient et l'empêchaient de se comporter correctement. Ce n'était pas une raison de s'adresser à elle comme il l'avait fait, il en avait conscience... Néanmoins parce qu'il était le premier à se créer des personnages, il n'avait pas su exactement comment se défaire de cette personnalité là. Peut-être car il s'était braqué sans raison en la retrouvant ce jour-là dans les toilettes publics... Et que non, il n'avait pas eu envie de fournir le moindre effort alors que sa condition était déjà mauvaise. Ne l'avait-elle pas vu plus réceptif à un moment ? Il lui avait souri, il avait même ri puis s'était exprimé plus calmement qu'auparavant toutefois il l'admettait, son départ précipité, les paroles qu'il avait pu lui dire avaient été plus que déplacées. Et parce qu'elle était encore là, parce qu'il n'avait aucune excuse pour expliquer son comportement de l'autre fois, il avait pris peur en la revoyant. Bailey n'était pas méchante, elle n'était pas stupide non plus, il en était certain. Puis si elle était amie avec son frère, c'est que c'était forcément quelqu'un de bien. La vérité était qu'il n'avait jamais cherché à la juger, malgré toutes ses remarques qu'il avait pu lui balancer, car il ne la connaissait pas. Il n'était pas ce genre de type hautain et arrogant... Il ne s'imaginait comme quelqu'un de fantastique et il n'avait aucunement l'intention de rabaisser les autres. Seulement, il comprenait que son attitude puisse paraître étrange... En quelques instants, il avait changé du tout au tout mais l'expression qu'il lui affichait était l'homme qu'il était réellement. Il ne lui souhaitait aucun mal et ne voulait pas qu'elle tombe malade non plus... Il connaissait ça mieux que quiconque et certainement qu'il s'inquiéterait pour n'importe qui.
« J'y penserais » S'était contenté de rétorquer le coiffeur posément « Même si je n'ai pas de jumeau maléfique. »
Qu'on n'en doute pas, Keisuke avait très bien compris l'allusion cependant il ne s'était pas vexé pour autant puis l'avait laissé s'en aller dans la salle de bain. Lui s'échappa dans la cuisine où il s'attela à préparer deux tasses de chocolat chaud. Une pour la demoiselle ainsi qu'une pour son frère. Il amena ensuite le tout dans le salon, les posant sur la table située au devant du canapé avant de s'y installer confortablement. Leur appartement était plutôt grand, même spacieux avec une décoration qui se voulait assez moderne, très chaleureuse également. En face du divan, il y avait un immense meuble Télé sur lequel se trouvait un écran plat ainsi que quelques cadres où étaient abrités des photos familiales. Sur les côtés, il y avait différentes étagères dans lesquelles étaient rangés livres, dvd, des objets de décorations et à nouveau, d'autres cadres. Un peu plus loin, une table à manger était installée ainsi que quelques chaises autour alors que de l’autre côté, là où se trouvait la fenêtre qui menait au balcon, une plante était soigneusement installé dans un coin. Derrière cette dernière était plié un fauteuil roulant que malheureusement Keisuke avait déjà du utiliser et utiliserait probablement encore l’avenir si son état s’empirait. Et enfin, sur la terrasse, bien plus petite que le logement entier d’ailleurs, il y avait une jolie table ronde de couleur blanche assortie aux deux chaises positionnées de chaque côté.
Après avoir exploré vite fait la pièce du regard, le jeune homme avait poussé un faible soupir avant de s’affaler un peu plus contre le dossier du sofa. Il avait beau avoir dormi, il ne se sentait pas encore au meilleur de sa forme mais ça allait. Du moment qu’il ne faisait pas trop d’efforts, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. S’il avait clos ses paupières quelques minutes afin de se reposer, il les rouvrit lentement à l’entente d’une porte qui se claquait. Et non ce n’était pas Kôta qui revenait, il était bien long pour se changer celui-là, mais l’autre demoiselle qui avait apparemment terminé de prendre sa douche. En guise de réponse à sa première question, Keisuke s’était contenté de hocher la tête puis lui avait confirmé qu’en effet, il était le cadet des Tachibana.
Les mots qu’elle avait prononcés ensuite auraient probablement dus le vexer cependant plutôt que d’en être offusqué, le coiffeur avait fini par en rire doucement. Certainement parce que son aîné était concerné et qu’il ne se voilait pas la face non plus, à la place de Bailey, il aurait été tout autant stupéfait. Kôta avait toujours le don de le couver un peu trop, de le surestimait un peu trop aussi et lui ne saisissait toujours pas pourquoi. Il n’était pas capable de se voir de cette manière et le plus adorable dans l’histoire, ce n’était sûrement pas lui mais bel et bien son grand frère qui prenait soin de lui tous les jours.
- Il ne faut pas écouter mon frère, il a le don pour exagérer les choses, Déclara-t-il posément, un sourire bordant ses lèvres alors que son expression reflétait entièrement toute l’admiration et l’amour qu’il pouvait ressentir pour ce jeune homme. Ils étaient proches, extrêmement complices et en règle général, ça n’échappait aux yeux de personne.
Sur ses dires, sans rien ajouter d’autre pour l’instant, Keisuke se pencha en avant afin de se saisir de la tasse posée sur la table puis de la tendre à sa vis-à-vis.
- C’est du chocolat chaud. C’est utile pour combattre le froid !
Le temps n’était pas pour autant glaciale toutefois cela se sentait de plus en plus que l’automne approchait puis avec toute cette pluie qu’elle et son frère avait du subir, ça ne pouvait absolument pas faire de mal. De plus, maintenant qu’il était capable de l’observer de plus près, le teint de sa figure commençait à l’intriguer et le tracassait aussi. Il lui semblait étrangement pâle. Probablement le pourquoi, sans arrêter de la fixer, il n’avait pu retenir ce « Ca va ? » qui avait franchi ses lèvres.
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