La musique noyait tout, les gens dansaient, s'amusaient, se draguaient. Hae Ri regardait tout ça comme en dehors de ce monde, de ce temps, comme détachée de tout. Elle s'était fait belle, pourtant, elle avait passé beaucoup plus de temps que d'habitude à s'habiller, se maquiller, se coiffer. Elle avait souri en voyant son reflet, puis avait enfilé ses escarpins et était sortie. La nuit était fraîche, elle n'avait pas regretté sa veste en cuir, alors qu'elle hélait un taxi. Il l'avait l'emmené au club rapidement, elle l'avait remercié sans sourire, se doutant bien de l'effet que ça ferait à l'homme. Elle n'aimait pas donner de faux espoirs. Il y avait du monde, à l'intérieur, et elle n'avait pas hésité à s'approcher du bar, une fois sa veste au vestiaire. Boire. Elle voulait boire. Mais quelque chose de léger, juste assez fort pour qu'elle se sente plus légère mais pas trop. Elle ne voulait pas finir sa soirée de façon plutôt... catastrophique. Elle avait trop vu des amies, à la fac, l'appeler le lendemain matin, paniquées, parce qu'elles avaient couché avec un inconnu et ne savaient plus comment rentrer. Et Hae Ri refusait de vivre ça aussi.
Elle en était à sa troisième bière, toujours assise au même endroit, à observer la foule. Les gens l'approchaient, elle les repoussait. Elle n'avait pas besoin de compagnie. Elle voulait juste se vider l'esprit, être au contact de gens sans avoir à faire d'efforts. Sans avoir à parler. Ni à faire d'efforts. Promenant son regard sur la foule, la jeune femme pencha légèrement la tête en arrière, vidant son verre de bière quand... Elle posa son verre, sur le bar, fixant deux silhouettes, assises un peu plus loin au bar. Un homme, penché sur une femme. Une femme qu'elle connaissait. Une infirmière. Jeong Ah Yeon. Elle souriait à l'homme qui, même s'il semblait l'écouter, ne semblait pas réellement... intéressé ? Ou bien pas assez entreprenant, au choix. Si Ah Yeon draguait bien cet homme car, réflexion faite, Hae Ri ne savait pas du tout ce qui se passait. Elle était trop loin et, même s'ils étaient juste à côté d'elle, elle aurait difficilement pu entendre leur conversation par-dessus la musique. Elle ne pouvait s'empêcher, cependant, de les fixer, de les regarder discuter, légèrement tournée sur sa chaise, se fichant bien qu'on puisse penser qu'elle les épiait. Cependant, au bout d'un moment, la jeune femme croisa le regard de la jeune infirmière et, instinctivement, Hae Ri sourit à l'autre femme. La surprise l'envahit cependant lorsque l'homme partit et, toujours sans réfléchir, la jeune femme se détacha du bar, s'approchant de l'infirmière. Elle se pencha vers elle, pour que sa voix perce la musique : « Je peux m'inviter... ? » Elle ne savait pas réellement pourquoi, mais, à voir quelqu'un qu'elle connaissait – qu'elle appréciait même – elle avait soudainement envie de ne plus être seule, elle avait même envie de... discuter. S'amuser avec une amie.

TENUE

Hae Ri avait pris son courage à deux mains, se dirigeant vers l'infirmière lentement, sa bière dans la main et vint occuper la chaise précédemment occupée par l'homme qui venait de se faire renvoyer. Ses mains aux ongles impeccables, comme souvent, se posèrent sur ses jambes croisées une fois la bière posée près d'elle. Un léger sourire étira ses lèvres alors que Ah Yeon demandait de ses nouvelles. La jeune professeure ne put s'empêcher de se demander si, comme elle, son amie repensait à toutes ces fois où elles s'étaient vues, à l'hôpital. Hae Ri savait très bien que l'infirmière savait pourquoi elle y allait, à un moment, et que si elles ne se voyaient plus, c'était forcément parce que la brune allait mieux. Haussant une épaule, la jeune femme se redressa légèrement, sans trop y penser : « Bien. Je suis pas mal occupée, avec les cours, le café,... Mais ça va. Et... vous ? » Elle n'arrivait pas réellement à savoir comment s'adresser à l'infirmière mais supposait qu'un vouvoiement serait mieux, ne serait-ce que parce qu'elles ne se connaissaient pas si bien que ça et parce qu'elles s'étaient toujours vues dans un cadre qui faisait que Hae Ri devait obéissance et respect à Ah Yeon. Et, réflexion faite, elle n'aimait pas ça. Et pas uniquement parce qu'elle ne savait pas réellement comment se comporter face à l'infirmière mais parce qu'à ses yeux, elle n'était que ça : une infirmière. Quelqu'un qui l'avait vue alors qu'elle était au plus mal, alors qu'elle était à deux doigts de tenter de se suicider à nouveau, alors qu'elle pensait ne jamais réussir à s'en sortir ni même à supporter cette vie trop dure et trop vide, sans son jumeau près d'elle. Peut-être était-ce aussi pour ça qu'elle était venue la voir, ce soir, pour essayer de créer un nouveau cadre pour leurs rencontres, pour permettre à Ah Yeon de ne pas être uniquement une personne qui lui rappellerait de mauvais souvenirs.
Hae Ri but une nouvelle gorgée de sa bière, la finissant et la reposa sur le bar près d'elle, passant une main dans ses cheveux pour dégager ses yeux des mèches qui lui tombaient sur le visage. Souriant timidement, elle se pencha un peu plus vers Ah Yeon, afin qu'elle puisse l'entendre par-dessus la musique : « Est-ce que je peux demander ce qui a amené une infirmière dans un tel endroit ou c'est trop indiscret... ? » Elle souriait, espérant que son amie ne verrait pas qu'elle était, en réalité, légèrement mal à l'aise. Elle ne savait pas quoi dire, ni quoi faire, et ne voyait qu'une seule chose : la main de Ah Yeon, posée sur sa cuisse. Ses doigts pianotaient doucement et Hae Ri ne parvenait pas à détourner son regard de cette image, maintenant qu'elle avait posé les yeux dessus, le rythme des doigts retombant sur le tissu du slim l'hypnotisant presque.

TENUE

> Face à cette infirmière qu'elle connaissait très peu, en réalité, Hae Ri perdait le peu de confiance qu'elle avait, en elle-même. Même si elle avait osé l'approcher, face à la belle infirmière, elle ne savait plus trop quoi faire et ne parvenait pas à détacher son regard du pianotage que faisait Ah Yeon, sur ses cuisses. Elle avait réussi à parler, à poser quelques questions, sans doute poussée par l'alcool. Et encore, elle n'en était qu'à sa troisième... Qu'elle venait de finir, d'ailleurs. Détournant légèrement son regard des doigts de l'infirmière, Hae Ri observa le bar, cherchant à savoir si un serveur se trouvait dans le coin, afin de lui redonner de quoi boire. Elle avait la bouche sèche et se sentait légèrement trembler d'appréhension. Elle avait besoin de boire, pour se calmer. Et si possible, de l'alcool. Cependant, il n'y avait personne près d'elles, les serveurs étaient trop éloignés et Ah Yeon lui répondait, expliquant pourquoi elle était là. Les trois derniers mots résonnèrent dans l'esprit de la jeune professeure qui sentit ses joues se réchauffer légèrement. « Faire des rencontres ». Détournant un peu plus le regard, Hae Ri regrettait de ne pas avoir quelque chose à boire, sa jambe tressautant et ses doigts jouant entre eux alors qu'elle observait la foule sur la piste de danse, un peu plus mal à l'aise. « Est-ce que, moi, je peux savoir pourquoi une professeur fait dans un lieu comme celui-ci ? » Son regard retourna automatiquement sur l'infirmière et sa bouche s'ouvrit pour répondre, sortir ce qu'elle dirait habituellement mais... Elle n'y arriva pas. Leur lien, même si ténu et maintenant légèrement ancien, le respect qu'elle éprouvait pour Ah Yeon et sa profession, tout ça empêchait Hae Ri de mentir. Baissant le regard sur ses mains, posées sur ses cuisses, elle inspira puis répondit : « J'avais juste besoin de... me vider l'esprit. De ne pas penser. » Détournant à nouveau les yeux, la professeure observa les boissons en exposition, derrière le bar, cherchant quoi dire ou faire, maintenant. Comme aimantée, Hae Ri regarda sa compagne de soirée, leurs regards se croisant. Le sourire de l'infirmière la fit sourire aussi, plus timidement. Cependant, les fines lèvres redevinrent très vite horizontales lorsque Ah Yeon finit son verre et se leva, tendant une main vers la professeure. Hae Ri hésita puis, décidant de n'agir que sur l'impulsion du moment, elle prit la main de l'infirmière, descendant de son siège, elle la laissa l'emmener sur la piste de danse.
Le monde tournait légèrement, autour d'elle mais elle ne trébuchait pas, au contraire. Serrant un peu plus la main de Ah Yeon, Hae Ri se laissa entraîner sans rien dire, un léger sourire sur ses lèvres alors qu'elle se laissait prendre par l'énergie qui régnait dans le club. Elles s’arrêtèrent lorsqu'elles furent entourées de personnes et, souriant toujours, la professeure laissa son corps danser sur la musique, son regard fixé sur Ah Yeon, face à elle. A un moment, un homme passa derrière elle et la bouscula, l'envoyant plonger sur l'infirmière. Se retenant aux bras de sa compagne de soirée, Hae Ri se retourna et vit l'homme s'excuser, apparemment réellement désolé. Souriant pour montrer que tout allait bien, elle le laissa s'éloigner puis posa à nouveau son regard sur Ah Yeon et se mit à rire, se redressant lentement, ses jambes tremblant légèrement. Oui, elle était un peu alcoolisée, elle en était sûre, maintenant. Riant toujours, Hae Ri ouvrit la bouche pour parler, ses mains desserrant leur prise sur les bras de l'infirmière lorsque... Elle se souvint. Elle revoyait ses parents qui divorçaient. Son père qui lui annonçait qu'ils allaient vivre ensemble. Ses discussions avec son père le soir. Les soirées à pleurer dans ses bras. Les mercredis après-midi à regarder la télé. Les soirées à rire et parler. Les week-ends à voyager. Les films au cinéma. Les sorties au parc, à la plage ou au zoo. Hae Ri resserra sa prise, son sourire disparut, sa poitrine se soulevant douloureusement. Ses yeux brûlaient de larmes retenues. Le club s'effaça, autour d'elle, alors qu'elle se souvenait. La douleur compressait sa poitrine, elle passait son temps à pleurer, elle s'éloignait de son père. Elle avait mal. Mais elle ne parvenait pas à savoir pourquoi. Elle n'était plus heureuse. Elle l'avait été. Hae Ri sentit une larme rouler sur sa joue et cligna des paupières, d'autres tombant alors qu'elle fixait le sol, s'efforçant de respirer calmement, comme son psy lui avait appris. Inspirer... Expirer... Inspirer... Expirer... Mais elle avait mal. Elle ferma les yeux, essayant vainement d'éloigner la douleur qu'elle ressentait. Priant pour que la peur qui commençait à l'envahir disparaisse. Elle ne voulait pas que tout ça recommence.

TENUE

Le monde semblait s’être immobilisé, pendant de courts instants, se figeant autour du couple que l’infirmière et Hae Ri formait. Alors même qu’elles bougeaient, la professeure laissant Ah Yeon la guider sans réagir, trop éloignée du monde présent pour réagir, alors même qu’elles s’éloignaient du plus gros de la foule, le monde ne semblait pas continuer de tourner, le cycle infini que formait le temps s’était arrêté et Hae Ri retournait en arrière, elle le sentait. Mais elle ne comprenait pas et sa poitrine se compressait, elle n’arrivait plus à respirer, elle essayait pourtant, tâchant de reprendre le contrôle de ses poumons, inspirant, expirant. Douloureusement. Mais elle devait respirer, pour vivre. Elle s’était promis d’aller mieux. Elle ne voulait pas abandonner cette promesse comme ça, d’un coup, alors qu’elle ne comprenait même pas ce qui se passait, que des choses revenaient la hanter, des choses dont elle ne se souvenait pas. Cette dernière révélation lui fit perdre le souffle, à nouveau, ses poumons se contractant alors qu’elle sentait une crise de panique s’approcher dangereusement d’elle. Comme le jour où elle avait été prise de court par cet homme, ce mec qui la connaissait.
Des tremblements agitèrent le corps de Hae Ri qui, serra les poings pour se calmer mais… Ce n’était pas elle qui tremblait. D’un coup, la musique, le bruit, les odeurs, la vue, le bar, tout autour d’elle sembla quitter son mode pause alors que la jeune femme comprenait que Ah Yeon tremblait, contre elle. Elle se rendit aussi compte qu’elles ne s’étaient pas uniquement éloignés du gros de la foule mais que l’infirmière la serrait contre elle, elle sentait son souffle dans son cou, respirait une douce odeur à chaque inspiration, celle du parfum d’Ah Yeon. Tout sembla secondaire, alors. Elle sentait la chaleur du corps de l’infirmière, contre elle, elle sentait sa poitrine se soulever doucement, elle sentait même son cœur qui battait très vite, chaque coup résonnant contre son propre corps. Elle n’était pas seule, elle s’en rendait compte, elle n’était plus qu’elle-même, à cet instant, mais un morceau d’Ah Yeon, aussi, comme si, d’une certaine façon, elles n’étaient plus que deux personnes séparées, la frontière semblant s’être brouillée.
Les yeux encore embués de larmes, Hae Ri s’écarta doucement, contrôlant le tremblement de ses mains et quittant le chaleur de l’étreinte de l’infirmière. Elle croisa son regard, vit qu’elle pleurait et leva une main, sans rien dire, essuyant de ses doigts encore légèrement tremblants les joues mouillées de larmes d’Ah Yeon. Elle ne savait pas pourquoi sa compagne de soirée allait mal, n’était pas sûr de vouloir savoir ni même si elle pouvait savoir mais elle s’en fichait. Déglutissant pour essayer de débloquer sa gorge qui semblait tout juste assez desserrée pour laisser un filet d’air passer, Hae Ri parvint à murmurer : « Ça va aller... » Elle ne savait pas pourquoi elle disait ça, ou du moins elle avait peur de ce que ces trois mots sous-entendaient. Elle ne savait pas qui elle essayait de rassurer, avec ces paroles : Ah Yeon ou elle ? Elles allaient aller bien. N’est-ce pas ? Elle allait réussir à oublier cette soirée, ce fiasco, cette douleur mais aussi cette peur, immense, qui l’empêchait de respirer normalement. Elle avait tellement peur… Elle avait déjà souffert, auparavant, c’était cette souffrance qui l’avait plongée, il y a de ça plusieurs années, dans un gouffre sans fin. Mais ce qu’elle avait ressenti ce soir… On aurait dit qu’elle avait déjà eu mal, avant… Ou bien en même temps ? Elle ne savait pas. Elle n’arrivait pas à comprendre.
Une nouvelle larme roula sur sa joue droite et elle referma les yeux, plissant ses paupières pour tenter de reprendre le contrôle, d’éteindre cette peur qui flambait en elle, l’empêchait de respirer correctement. « J’ai… Il faut que… je sorte… » C’était à peine si elle arrivait à parler, alors que sa gorge se refermait sur elle-même, que sa poitrine se serrait de plus en plus fort. Titubant presque, Hae Ri se dirigea vers la sortie la plus proche et, une fois dehors, s’éloigna un peu du bruit, de la foule, des yeux, des questions, des étrangers. Levant le regard vers le ciel noir, elle s’appuya contre un mur sans se soucier de vérifier s’il était propre ou non et tenta de se calmer.
Elle sentait l’air passer dans sa gorge, savait qu’elle pouvait respirer, au plus profond d’elle-même, mais ne sentait pas le bienfait de l’oxygène dans ses poumons. Fermant les yeux, elle se concentra, s’efforçant de ralentir son rythme d’inspiration, expirant plus lentement. Au bout de quelques instants, elle sentit ses muscles se détendre, son rythme cardiaque ralentir, et l’air entrer entièrement dans ses poumons, sans interruption, lui apportant tout le réconfort dont elle avait besoin, actuellement. Elle rouvrit les yeux, remarquant que Ah Yeon était là. Elle ne savait même pas depuis quand elle était là, si elles étaient sorties ensemble, elle ne savait rien. A part le fait qu’elle ne pouvait qu’aller mieux, maintenant qu’elle respirait correctement.
Hae Ri laissa s’échapper une expiration tremblante et humidifia ses lèvres, goûtant son rouge à lèvres sur sa langue. Après une toute petite hésitation, elle ouvrit la bouche : « Je suis désolée… J’ai paniqué, je… Je sais pas vraiment pourquoi… » Osant un petit sourire, pas assez sûr de lui-même à son goût, la professeure écarta d’une main une mèche de cheveux qui étaient tombées devant ses yeux. « J’ai gâché la soirée, désolée… »

TENUE

La soirée s’était déroulée de façon on ne peut plus surprenante mais Hae Ri n’était pas sûre que ça soit si négatif que ça, au final. Peut-être que ça avait été dur et éprouvant émotionnellement, mais elle sentait bien que, maintenant, il n’y avait plus qu’une simple relation professionnelle entre l’infirmière et la jeune professeure. Peut-être pourraient-elles devenir amies… ? Une petite partie de Hae Ri semblait espérer quelque chose d’autre, mais elle ne savait pas vraiment quoi, à vrai dire. Et, encore une fois, elle n’était pas sûre de vouloir savoir quoi. Plus le temps passait et moins elle avait envie d’être consciente de ce qui l’entourait, appréciait de ne pas savoir certaines choses, de rester dans l’ignorance. Tout était tellement mieux quand elle était enfant, avant que Hae Joon ne meure… Son cœur se serra à nouveau à la pensée de son frère mais Hae Ri refusait de sombrer à nouveau et, prenant son courage à deux mains, réussit à se relever, osant un sourire vers l’infirmière : « Je… Je veux bien que vous me rameniez si… ça ne vous dérange pas… ? » Elle ne se sentait pas de rentrer seule, ni même, réflexion faite, de rester seule chez elle, ce soir… « Je dois récupérer mes affaires au vestiaire... » Déglutissant et s’appuyant au mur, la jeune femme réussit à se remettre en marche, malgré ses jambes tremblantes et retourna à l’intérieur, récupérant rapidement sa veste qu’elle enfila immédiatement, essayant d’ignorer les regards que lui lançaient les employés et clients qu’elle croisait, alors qu’ils avisaient ses yeux rouges et son maquillage qui avait légèrement coulé.
Les deux jeunes femmes attendirent côte à côte un taxi et, peu de temps après qu’elles se soient installés dans un, Hae Ri donnant son adresse, celle-ci osa demander, timidement, sa voix à peine plus forte qu’un murmure et ses mains torturant le bas de sa robe, sur ses cuisses : « Je… Est-ce que ça serait trop… ? Enfin, je me demandais… Si, peut-être… Vous pourriez… rester avec moi… ce soir… ? J’ai… J’ai peur de me retrouver seule ce soir et… et de faire une nouvelle crise de panique ou… ou de faire pire et… Je suis désolée, vous devez être occupée et je voudrai pas m’imposer ni même vous déranger, vous pouvez tout à fait oublier ma demande… Non, oubliez, je retire ce que j’ai dit, oubliez, c’est stupide. » Mal à l’aise, la jeune professeure tourna la tête vers la fenêtre et la rue, espérant cacher à Ah Yeon ses joues qui avaient rougies, réellement embarrassée de lui avoir fait une telle demande même si, en réalité, elle avait réellement peur de se retrouver seule, ce soir…

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