Tenue ♦ Des sacs de courses dans les mains, ses clés gardées au chaud dans une de ses mains, Min Sook arrivait à la porte de son appartement. Il essayait au mieux de garder un travail pour avoir un salaire fixe et s’occuper au mieux de Mariko qui restait chez lui pour le moment. La présence de sa cousine ne le dérangeait pas, bien au contraire, il appréciait de l’avoir à l’appartement. Elle lui permettait de penser à une autre personne que Hyun Su, en plus de rattraper le temps perdu et, elle lui évitait de trop plonger dans les ténèbres parce qu’actuellement, il commençait à perdre espoir. Notamment quand il voyait la relation entre son ex-petit-ami amnésique et celle qui avait pris la place qu’il occupait autrefois. Sa rencontre avec Mikan remettait en cause tout ce qu’il avait cru prévoir, est-ce que ça valait vraiment le coup qu’il essaye de les séparer ? Est-ce qu’il ne risquait pas de remettre en cause le bonheur de Hyun Su pour les faire sombrer ? Quand il y pensait, il se rendait compte que, par le passé, en voulant être ensemble ils avaient peut-être pire que bien. Vu comment cela avait fini… Il ne fallait pas croire, ça blessait réellement Min Sook de se dire qu’il n’était peut-être pas celui qui rendrait Hyun Su heureux et qu’il devrait abandonner l’idée de le récupérer.

Un soupir à fendre l’âme quitta ses lèvres alors qu’il se rendait compte qu’il ne pouvait pas renoncer comme cela. Il devrait peut-être en parler avec Riko pour avoir son avis, ça l’aiderait certainement à prendre une décision pas trop mauvaise. Cependant, il ne savait pas comment aborder le sujet et, au fond, il avait peur d’en parler avec quelqu’un. Il ne voulait pas retourner en prison ni créer des ennuis à la jeune femme… Il se demandait parfois pourquoi on ne l’avait pas tué, pourquoi on avait voulu lui recréer une vie. Le comment ils avaient fait, il s’en fichait réellement, il voulait juste connaître la raison pour laquelle on lui faisait subir cela.
Essayant de subir ces pensées de son esprit, Min Sook tenta de reprendre contenance puis inséra sa clé dans la serrure pour déverrouiller et ouvrir la porte. Il rentra dans l’appartement avant de fermer à clé et alla, ensuite dans la cuisine pour ranger les courses. Totalement dans ses pensées, il ne prêtait pas attention à ce qui pouvait se passer à l’extérieur. Ce ne fut que lorsqu’il eut finit de tout ranger qu’il se rendit compte que l’appartement était vraiment calme. Ce n’était pas normal pour lui, surtout que, généralement, Riko était plutôt bruyante. C’était très étrange.

Arquant un sourcil, il finit par bouger de la cuisine pour partir à la recherche de sa cousine. Elle n’était pas dans le salon, pas dans la salle-de-bain, elle ne pouvait donc être que dans sa chambre. Le jeune homme alla devant la porte entrouverte puis toqua avant de passer sa tête dans l’ouverture, la main sur la poignée.

« Hey Riko, ça va ? Demanda-t-il doucement. »

Il demandait par simple automatisme, n’attendant pas de réponses. Aussi, il entra doucement dans la chambre avant de s’assoir sur le lit, côté de sa cousine qu’il prit instinctivement dans ses bras. Il voyait qu’elle n’allait pas bien, que quelque chose la contrariait mais ce n’est pas lui qui poserait des questions, qui demanderait des explications. Il n’aimait pas brusquer les autres, il ne faisait pas ce qu’il ne voudrait pas qu’on lui fasse. De ce fait, pour le moment, il montrait juste à Mariko qu’il la soutenait, qu’il était là pour elle.

« Si besoin, sache que je suis là. Je ne te demanderais pas de m’expliquer ce qui te tracasse si tu n’en as pas envie mais souviens-toi que quoiqu’il se passe, je ne te jugerais jamais Riko. »

Qui était-il pour juger quelqu’un, lui qui avait mis le feu à une salle de classe, qui avait tué plusieurs de ses anciens camarades ? Lui qui, aujourd’hui, à cause de ses erreurs passées, subissait la vue d’un bonheur qui aurait dû être le sien. Il était vraiment mal placé pour juger quelqu’un, surtout Mariko, et cela, il en avait pleinement conscience.

Tenue Min Sook était partit faire les courses. Mariko était resté dans sa chambre, à son bureau, rechercher un emploi. Elle voulait partir. Le plus vite serait le mieux. Plus elle restait chez son cousin, plus l’échéance approchait. La vérité ne demandait qu’à éclater. Cela, Mariko ne le voulait pas.

Le poids d’une vie.

Elle s'appelait Erika. Elle avait une sœur qui faisait de l’équitation le samedi. Elle se voyait déjà commencer des études d’histoire pour devenir professeur. Elle était morte.
Il s’appelait Kira. Il était fils unique, seule fierté de ses parents inconsolables après l’incident. Il ne savait pas ce qu’il voulait faire mais il avait un avenir brillant devant lui. Il était lui aussi mort.

Le poids de la mort.

Parfois Mariko se souvenait de l’identité de ses camarades. Parfois elle se disait qu’elle était un monstre pour ne pas regretter ses actions. Alors, dans ses moments, elle allait rechercher sur internet la photo de classe de ses dernières années de cours. Elle fixait un par un les visages souriants que se tenaient devant elle. Sa délégué était bien souriante en tenant plus ou moins discrètement la main de son petit-ami. Le groupe de peste abordait le même nœud rose énervant. Le petit groupe de rebelle avait déboutonné les premiers boutons de leurs chemises. L'adolescente se rappelait que sa professeur principale avait beaucoup crié après eux quand elle avait vu la photo. Tout le monde semblait heureux sur cette photo, sauf une blonde qui faisait la tête, Mariko. Maintenant tous ce petit monde était trois pieds sous terre, incapable de sourire. L'adolescente aurait du regretter ses actes. Elle aurait du pleurer toutes les larmes de son corps, s’en prendre à elle-même, crier ses regrets à la terre entière. Mais tout cela elle l’avait déjà fait avant. Personne n’avait voulu la regarder. Ils en avaient payer le prix.

Elle ferma l’ordinateur et partit se lover dans son lit. Elle n’aimait pas ses soirées où elle pensait au passé. Surtout qu’elle ne savait pas pourquoi elle avait perdu la mémoire pendant près d’un an. Maintenant, elle se rappelait très bien s‘être fait neutraliser par les forces spéciales japonaises. Après, elle n’était plus sûre de rien. Ses souvenirs recommençait au moment où elle était arrivé dans le pensionnat de l’île grâce à une aide dont elle ne savait pas d’où elle venait. L'adolescente souffla et se tourna dans son lit pour prendre entre ses bras, sa peluche en forme de chat. Elle entendit des clés tournées dans la serrure de la porte d’entrée. Min Sook était de retour. Elle ferma les yeux, quelques secondes, quelques minutes, pour ensuite entendre la voix de son cousin. Doucement elle se releva pour s'asseoir sur le lit.

‘‘- Ca va, déclara l’adolescente.’’

Biens sûr que ça n’allait pas. Son cousin le su au moment où elle prononça ses mots. L'adolescente n’avait jamais été doué pour mentir. Doucement, Riko glissa sa main dans celle de son cousin qui s’était assis à côté d’elle et laissa sa tête reposait sur son épaule.

‘‘- Sookie, commença doucement l'adolescente, j’ai fait des choses horribles, vraiment horribles. Pourtant je ne regrette rien. Ce n’est pas normal.’’

Les gens normaux regrettait leurs actes. Alors pourquoi Riko n’en n’était pas capable ? Elle ne le comprenait pas.

Tenue ♦ Trop plongé dans ses pensées, Min Sook n’avait pas tout de suite remarquée le calme anormal régnant dans l’appartement. Non pas qu’être au calme le dérangeait, au contraire il appréciait parfois, si ce n’est toujours, le silence et ce même si ça lui permettait de remarquer combien il est seul mais avec Mariko chez lui c’était très rare qu’il n’y ait aucuns bruits. Il ne se plaignait pas des bruits qu’elle pouvait faire, il était assez contradictoire parfois mais il y avait des jours où il avait peur de lui. Où il avait peur de ce qu’il devenait. Dans ces moments-là, le silence pouvait devenir effrayant, il avait toujours peur de perdre pieds et de faire la connerie qui ne permettrait aucun retour en arrière possible. Déjà que la première l’avait mené à cette situation, il ne voulait pas prendre de risques et aggraver les choses.
Finalement, le jeune homme avait fini par remarquer que le silence régnait en maître et était alors parti à la recherche de sa cousine qui était dans la chambre. Il avait toqué avant d’entrer pour s’installer à côté d’elle, lui demandant, pour la forme, si elle allait bien. Il savait qu’elle n’allait pas bien, il se reconnaissait, malheureusement, que trop bien dans ce regard et lorsqu’elle glissa sa main dans la sienne il la serra légèrement. Lorsqu’elle posa la tête sur son épaule, il ferma les yeux, il écouta sa cousine parler tout en ravalant ses larmes. Il ne savait pas pourquoi cette envie de pleurer était si présente d’un coup alors qu’il n’y avait rien de triste dans ce qu’elle disait. Simplement, il se reconnaissait tellement dans ce qu’elle disait.

« Riko… Je crois que ce que tu as fait ne sera jamais pire que ce que j’ai fait pourtant, je ne regrette rien ou, plutôt, ce que je regrette n’est pas la chose que je devrais regretter en priorité, dit-il la voix tremblante. »

Bon courage à Mariko pour décoder ce qu’il venait de dire, c’était un véritable méli-mélo mais il se comprenait. Il savait que ce qu’il regrettait c’était d’en être arrivé à ce stade avec Hyun Su : être simplement la personne l’ayant dépanné avec son téléphone. D’être un inconnu pour lui. Cependant, il ne savait pas quoi faire ou, plutôt, il ne savait plus quoi faire.
Se mordant la lèvre inférieure, le coréen se laissa tomber en arrière puis entraina la jeune femme, lui faisant poser sa tête sur son torse. Les yeux ouverts à fixer le plafond blanc, Min Sook passait machinalement dans les cheveux de Mariko. Petit à petit il commençait à se poser des questions et il commençait à avoir envie de comprendre mais est-ce qu’il pouvait se permettre de demander ? La seule solution était qu’il se lance.

« Mariko… Tu n’es pas obligée de me répondre, je sais que ce que je vais te demander est indiscret mais… L’accident dont tu m’as parlé, pour qu’il conduise au conseil de discipline… Il n’a pas eu comme conséquence seulement tes cheveux rouges, n’est-ce pas ? »

Il ne voulait pas que Mariko se braque contre lui mais, au fond, savoir qu’il pouvait compter sur quelqu’un dans sa vie lui faisait du bien. D’autant plus qu’il s’agissait d’une personne de sa famille, de sa cousine, ce soutient l’aiderait bien plus… Même s’il ne valait pas la présence de Hyun Su à ses côtés.

Tenue ♦ Mariko allait craquer. Elle allait vraiment craquer si son cousin continuait à lui parler ainsi comme s’il pouvait comprendre ce qu’elle ressentait.

Avant de faire exploser cette tour, elle les avait tous vu défilé devant elle. Ils avaient pris ensemble un bus réservé pour l’occasion. Leur professeur principale avait même prit la parole et avait souris gaiment avec eux dans le bus. Tous les élèves riaient ensemble joyeusement à la vue de cette journée passé loin des bancs de l’école. Mariko, seule sur son siège, avait simplement regarder son sac à dos. Elle allait les tuer. Tous. Sa délégué. Les pestes. Les personnes la martyrisant. Tous sans aucun hésitation. Elle savait parfaitement et n’avait aucune appréhension. Elle allait les tuer et ça lui allait.  

La rythme cardiaque de la nouvellement brune s'accélérait. L'adrénaline coulait dans ses veines. La tentation était trop forte. Il fallait qu’elle se calme. Elle avait envie de lui hurler tout ce qu’elle avait fait, tout ses drames qu’elle avait créer au sein de ses familles ayant vu la disparition de leurs enfants, amis, parents par son pur égoïsme. Oui, elle voulait tout lui dire à son cousin. Elle voulait se lever, se passer la main dans les cheveux et prendre un aire mauvais sur le visage tout en lui révélant la vérité comme ses méchants dans ses films trop classes qui passait à la TV.

Tout cela, Mariko ne pouvait se résoudre à le faire. Perdre l’estime de son cousin, ce n’est pas quelque chose qu’elle pouvait envisager. Il était maintenant tout pour elle. C’était la seule personne sur laquelle la jeune femme pouvait se rattacher. Elle tourna la tête pour voir les yeux quelques peu scintillants de son cousin. Quel bébé pouvait-il faire ! Elle se pencha pour attraper un mouchoir dans sa boite à mouchoir et lui essuya les yeux. Elle se rendit compte que tôt ou tard la vérité finira par éclater. Cela ne servait à rien de fuir.

‘‘- J’en ai assez de fuir quelque chose qui finira un jour par me rattraper, Sookie, annonça la brune. J’ai peur, terriblement peur que tu me haïsse car tu es tout pour moi actuellement.’’

Mariko plia le mouchoir et le posa sur la table de chevet avant de se retourner vers son cousin.

‘‘- J’ai du sang sur les mains, annonça Mariko. Beaucoup trop de sang.’’

La fuite était terminé.

Tenue ♦ Avoir une discussion aussi sérieuse avec Mariko, Min Sook ne s’y attendait pas ou, plutôt, sas de sitôt. En effet, l’un comme l’autre cachait des choses comme la raison de leur présence sur l’île. L’un comme l’autre faisait tout pour fuir la réalité, Pour préserver l’autre. Cependant, cette situation ne semblait plus convenir à Mariko qui avait décidé de briser le silence, de se confier à son cousin. Aussi, celui-ci ne se sentait pas encore prêt ou, plutôt, il souhaiter préserver la seule personne présente pour lui. La seule personne à laquelle il pouvait encore se raccrocher, il avait besoin d’elle dans sa vie. De ce fait, il préférait parler d’une façon énigmatique en espérant que sa voix ne tremble pas trop, alors qu’ils étaient tous les deux allongés, le jeune homme essayant de retenir ces larmes qui se manifestaient toujours un peu trop lorsqu’il pensait à Hyun Su. Quand sa cousine passa un mouchoir sous ses yeux, il ne put simplement que sourire triste avait de se relever en entendant ses dires.

Comment pouvait-elle avoir peur qu’il la haïsse ? Même si elle avait tué ou venait à tuer, qui serait-il pour la juger ?

« Riko… »

Ce n’était qu’un murmure pour encourager la jeune femme â parler, sans la brusquer parce que c’était bien la dernière chose qu’il souhaitait faire. Lorsqu’elle avoua avoir du sang sur les mains, le jeune homme baissa la tête avant de la relever et, à ce moment, il prit simplement sa cousine dans les bras. Il finit par s’éloigner avant de lui ébouriffer les cheveux avec un faible sourire réconfortant. Min Sook ramena ensuite ses jambes en tailleur puis posa ses mains dessus avant de baisser à nouveau la tête, toute trace de sourire avait disparu de ses lèvres alors qu’il se mordait légèrement la lèvre inférieure. Lui aussi avait du sang sur les mains, lui aussi avait tué mais il ne se voyait pas l’avouer comme ça puis il n’était pas question de lui actuellement mais de sa cousine. Il releva les yeux pour poser un regard rassurant sur elle, tout en hochant la tête, pour lui dire silencieusement de ne pas s’inquiéter.

« Je ne te haïrais pas Riko, pas pour ça mais… Que s’est-il passé ? Demanda-t-il doucement. »

Tenue ♦ Dans la tête de Mariko, tout se mélangeait. La japonaise se revoyait dans sa salle de cours, quand tout avait commencé. Une peste lui avait demandé presque innocemment pourquoi elle était étrange. Sur le coup, l’adolescente n’avait rien su répondre. Elle était rester muette au milieu de la salle. Après ce jour, son quotidien était devenu un enfer.

‘‘- Tu sais Sookie, papa a été muté à la fin de mon année de collège ? , commença la brune. On a démangé dans une nouvelle ville. J’ai du aller dans un nouveau lycée..’’

Progressivement, ses camarades s‘étaient mis à l'ignorer. Parfois, il lui parlait pour rire d’elle, la tourner en dérision. C’était bien triste d’être source d’intérêt seulement pour susciter le rire. Mariko en était à un tel point qu’elle trouvait que ses moments, bien que triste, prouvaient qu’elle existait. Au yeux de sa classe, elle était encore présente dans la classe. Alors elle gardait idiotement espoir pour les jours futurs.

‘‘- On ne m’aimait pas vraiment là-bas. On me trouvait étrange, tu sais ?’’

On la trouvait aussi effrayante, moche, dégoutante, bizarre, pitoyable, et seule. Ce dernier adjectif était peut être celui qui revenait le plus dans les insultes de ses cammarades.

‘‘- J’étais seule, affirma Riko. Seule contre tous.’’

Mais rapidement, la situation s’est dégradé. Mariko aurait aimé que ses camarades se remettent à l'ignorer. On lui volait ses affaires. Elle avait honte de demander à ses parents de nouveau de l’argent pour se racheter des fournitures. On lui volait ses devoirs. A cause de ce fait elle ne pouvait les présenter à ses professeurs, qui l’excluait en pensant avoir affaire avec une élève peu intéressé par les cours. On se bouchait aussi le nez à son passage. On l’enfermait dans des salles désertes pendant les pauses. On la huait. Mariko était définitivement seule contre tous.

‘‘-La situation n’a fait que s’empirer, semaine après semaine. Le mépris, les incultes, les humiliations, comme des vieux amis, ils m'accueillaient à chaque fois que je passais les portes du lycée. ’’

Cette situation a duré des mois. La lycéenne avaient l’impression que cela ne s’arrêterais jamais.

‘‘-Ma seule passion résidait dans les sciences, plus particulièrement la Chimie. J’ai commencé à être très intéresser par ce domaine en dehors des cours et j’ai fini par m’intéresser aux explosifs. Un jour, une ‘blague’ a dérapé et je me suis retrouvé avec des brulures de cigarettes dans le dos.’’

Elle en avait pleurer tellement elle avait eu mal. Son corps s’était déchirer sous la brulure. Mariko s’était sauver dès qu’elle en avait eu l’occasion pour s’enfermer dans sa chambre. Ses parents n’avait même pas essayer de lui poser des questions. Il savait qu’elle passait un moment difficile avec sa crise d'adolescence. Cela arrivait à tout le monde. Il fallait qu’elle le subisse pour apprendre de ses erreurs. Ses parents, eux aussi, l’avait abandonner.

‘‘-Le soir, j’ai dérapé. J’ai perdu le contrôle de mon esprit. J’ai perdu la maitrise de mon corps. Je me suis perdu définitivement. Le lendemain, il y avait une sortie scolaire dans une énorme tour de notre ville accueillant de nombreux bureaux. On voulait nous sensibiliser au monde de l’entreprise.’’

Quelle ironie.

‘‘-Cette tour, je l’ai faite exploser avec une bombe que j’avais préparer moi-même la veille. Je m’étais éloigné du groupe et je m’étais dirigé vers le point d’encrage de l’édifice. Sans le moindre doute, j’ai déposé la bombe et je me suis éloigné pour voir l'édifice s’effondrer emportant avec lui de nombreux prisonniers qui ne rêveront plus jamais la lumière du jour. ’’

Mariko se tourna vers son cousin qui la fixa. Et cela, Riko ne savait pas comment le traduire.

Tenue ♦ Si Min Sook n’avait rien prévu pour ce soir, à part peut-être se poser tranquillement devant la télévision avec Mariko, il était tout de même surpris de la tournure qu’avaient pris les évènements. En effet, il se retrouvait dans la chambre de sa cousine à écouter ce qui pouvait la tracasser, après bien sûr qu’il ait montré quelques petites larmes en repensant à Hyun Su. Depuis qu’ils se connaissait, il était sa faiblesse et ce n’était pas près de changer puisqu’il n’était pas près de tomber amoureux d’une autre personne. Certes, il pouvait apprécier certaines personnes mais il ne les aimait pas comme il aimait celui qui faisait battre son cœur. Ce n’était jamais pareil et il doutait que ça puisse l’être un jour. Après tout, pour lui, Hyun Su était son âme sœur.
Mettant ces pensées de côté, il regarda sa cousine, écoutant attentivement son histoire, s’y reconnaissant parfois. Comme elle, il avait reçu des insultes lorsqu’il était au lycée parce qu’il était soi-disant différent, parce qu’il aimait une personne du même sexe que lui, ce que leurs « amis » voyaient comme étant pire que tout. Lui aussi, il avait fini par craquer et par tuer alors il ne pouvait pas la juger pour cela. Il ne pouvait que la comprendre. Pendant de longues minutes, le jeune homme la fixa sans rien dire, pesant le pour et le contre pour savoir ce qu’il pouvait ou non dire. Finalement, après un soupir, il préféra être honnête avec Riko parce que c’était sa cousine, qu’elle s’était livrée à lui et que ça pourrait les aider d’avoir un allié dans cette ville, dans cette vie. Tous les deux avaient peut-être besoin de l’autre plus qu’ils ne le pensaient.

« T’as eu raison… Riko, ce que tu as fait, tu as eu raison de le faire, dit-il dans un murmure. »

C’était cruel ce qu’il disait, cela pouvait aussi laisser penser qu’il était sans cœur mais il savait que se laisser faire n’était pas non plus la solution. En effet, cela finissait toujours mal mais pas pour les bonnes personnes et aucune justice ne s’occupait de punir alors il fallait parfois le faire par soi-même. Certes, tuer n’était peut-être pas l’idée du siècle mais quand on est jeune, on ne pense pas forcément à d’autres solutions…

« J’ai fait la même chose que toi mais autrement… »

Finalement, Min Sook ressentait le besoin de parler, de se confier à Mariko et, ce, même si c’est difficile. Même si, au fond, ça ne changerait rien à ce qu’il pouvait ressentir… Il n’y avait qu’une personne qui pouvait changer cela mais il savait que ce ne sera pas demain la veille qu’il pourrait à nouveau la serrer dans ses bras.

« Avant d’entrer au lycée, je me suis rendu compte que j’étais tombé amoureux pour un de mes amis… Enfin de mon meilleur ami… Et c’était réciproque. Du coup, je pense que tu t’en doutes mais on est sorti ensemble. On a passé vraiment de bons moments avant la reprise. On a découvert que ceux qu’on pensait être nos amis étaient aussi homophobes que nos familles alors on a décidé de ne rien dire mais notre relation a fini par être découverte. Nos parents ne voulaient plus qu’on se voit, on ne pouvait plus être que tous les deux, on avait le droit à des insultes de la part de nos camarades… Quand ce n’était pas des coups… Si on a enduré ça jusqu’au diplôme, tout a fini par déraper puisqu’on a fini par fuguer, volant de l’argent à nos parents et à un magasin qui était ouvert. On a ensuite élaboré un plan pour se venger et c’est là que je me suis découvert une certaine attirance pour le feu. Une attirance qui me fait peur aujourd’hui surtout quand je vois ce à quoi ça nous a mené… »

Il fit une pause dans son récit le temps de reprendre ses esprits et de souffler.

« Après qu’on ait disposé plusieurs substances inflammables, j’ai mis le feu à la salle de remise des diplômes. Ceux qui ne sont pas morts dans les flammes ont été grièvement blessés et ont peut-être succombés à leurs blessures… Pendant plusieurs mois, on a fui avant de se rendre puis on a été envoyé ici et… En plus de m’avoir totalement oublié, il a refait sa vie avec une femme et semble être beaucoup plus heureux que par le passé mais… »

Ce « mais » était toujours là, il ne quittait pas son esprit, il ne faisait qu’y penser jour après jour…

« Mais je ne peux pas être simple spectateur de son bonheur… Je n’y arrive pas… Mariko… Est-ce égoïste de ma part de vouloir le récupérer ? Est-ce cruel de vouloir qu’il se souvienne de moi et de pouvoir le retrouver ? »

Il avait besoin d’être aiguillé, qu’on le conseille même si, finalement, il prendrait sa décision tout seul…

Tenue ♦ Cela faisait longtemps que Mariko ne s’était pas senti ainsi. Dans le regard de son cousin, malgré ses paroles, elles avaient trouvé l’imaginable : la compréhension. Lui-aussi avait péché. Lui mieux que personne la comprenait. Elle n’aurait jamais imaginé qu’elle trouverait quelqu’un ayant vécu la même chose qu’elle, les mêmes crimes et encore moins dans la figure de son cousin. Mais ce qui frappait Riko n’était pas le sentiment de reconnaissance et d’amour presque fraternel envers son cousin, non c’était la haine envers l’homme qui l’avait fait souffrir.

‘‘- Comment ose-t-il !?’’ s’écria la blonde en se levant.

Min Sook avait tant sacrifier pour lui. Comment pouvait-il jeter son cousin de cette façon ? Mariko se jeta sur son manteau, incapable de se retenir plus longtemps. Elle ne savait pas où il était mais elle n’allait pas tarder à le découvrir.

‘‘- J’ai des mots à lui dire à ce con, et pas que !’’

La blonde fut attirer dans les bras de son cousin. Sookie pleurait. Riko ne l’avait jamais vu ainsi. Une personne ne le connaissant aurait pu supposer qu’il était touché par la haine de Mariko mais cette dernière connaissait son cousin. Sookie pleurait parce frapper Hyun Su, c’était le frapper, toucher sa pire faiblesse. Sa douleur était la sienne comme une fusion parfaite entre deux liquides. Malheureusement la fusion était maintenant imparfaite. Des deux, il n’y en n’avait qu’un seul qui souffrait. Mariko avait encore été bien idiote de le rappeler à son cousin.

‘‘- Je suis désolé, Sookie, s’excusa la blonde.’’

Encore une fois l'adolescente blonde avait été bien impulsive. Elle l’avait toujours été et n'était pas prête de changer. Le manteau de Riko glissa sur le sol de sa chambre alors qu’elle retourna s'asseoir sur son lit.

‘‘- Mais comment a-t-il pu ... oublier ?’’ Demanda-t-elle finalement.

Sookie avait dit oublier et non pas ignorer. L’utilisation de ce mot intrigué Mariko.

Tenue ♦ Pouvoir se confier, parler de ce qui le rongeait lui faisait plus de bien que ce qu’il avait imaginé, c’était un sentiment plutôt apaisant que de pouvoir se sentir compris. Certes, Min Sook savait qu’on ne pouvait pas comprendre aussi facilement les sentiments qu’il éprouvait pour Hyun Su, à moins de l’avoir vécu. Néanmoins, la douleur qu’il avait vécu face aux insultes, face aux coups, Mariko avait vécu la même et, de ce fait, il pouvait comprendre ce que l’autre avait pu endurer. Surtout qu’au final, le résultat fut le même. Des victimes. Néanmoins, ce qu’il n’avait pas prévu c’était la réaction de la jeune femme qui se leva en criant et il la regarda, incrédule.

« Riko ? Avait-il simplement demandé en espérant qu’elle lui donne une explication quant à sa réaction. »

Cependant, la réponse qu’elle lui donna ne fit que retourner le couteau dans la plaie et le fit craquer. Le sujet Hyun Su avait toujours été quelque chose de sensible pour Min Sook, peu importe si son amant se souvenait ou non de la relation. Savoir qu’il pourrait souffrir lui faisait plus mal que n’importe quels coups, que n’importe quelles insultes, ça l’avait toujours blessé au plus profond de son être. Alors, il ne réfléchit pas avant d’attirer Riko dans ses bras afin de la retenir. Il ne devait pas se raccrocher autant à lui, surtout au vu de la souffrance qu’il endurait seul mais il n’y pouvait rien, il était mordu depuis trop longtemps.

Fort heureusement, les larmes ne mirent pas longtemps à s’estomper et le jeune homme secoua négativement la tête pour signaler à sa cousine qu’elle n’avait pas besoin de s’excuser. Au contraire, il était plutôt touché par son geste, par son envie de le protéger, c’était adorable mais il n’arrivait pas à lui dire. Les mots restaient bloqués dans sa gorge.
La question suivante que sa cousine posa résonna dans sa tête alors qu’il se mordait la lèvre inférieure. Il n’avait pas la réponse à cette question, il pouvait émettre des hypothèses mais il ne pouvait rien affirmer.

« Je ne sais pas… Peut-être qu’il s’est passé quelque chose sur l’île, peut-être qu’il a reçu un choc qui a fait qu’il a préféré oublier tout ce qui est arrivé ou alors sa compagne actuelle lui a jeté un sort… J’en sais rien… Tu penses que ça vaut le coup de chercher à comprendre ou de chercher à le récupérer ? »

Est-ce que vouloir réaliser son souhait n’était pas trop égoïste ? Est-ce que ça valait le coup de vouloir comprendre ce qu’il se passait ? Il avait besoin d’être fixé, parce que tout seul, il n’arrivait pas à réfléchir correctement.

Tenue ♦ Riko était toujours au chaud dans les bras de son cousin. A moins que cela ne soit l’inverse ? Cela n’avait pas beaucoup d’importance. Cependant ses propos la fit réagir.

‘‘- Est-ce que je crois que ça vaut le coup ? Sookie !’’

L'adolescente ne put retenir ses mots.

‘‘- Pour lui, tu as fait face à tata et tonton sans faiblir ! Pour lui, tu as endurés les humiliations, les coups, les insultes et les rires de tes camardes ! Pour lui, tu as tout abandonné pour plonger un monde sans pitié où la moindre confiance aveugle peut être mortelle ! Et tu me demandes si ça vaut le coup ?’’

Parfois, Mariko trouvait que son cousin n’était pas si adulte que ça. Il avait toujours été un modèle pour elle. Peut être qu’elle l’avait idéaliser ? Peut être que l’homme se cramponnant à elle n’était plus son cousin si formidable avec lequel elle faisait des pâtés de boues.

‘‘- Tu es entrain de te pleurer toutes les larmes que ton coeur peut contenir en face de moi à sa simple énonciation et tu me demande si cela vaut le coup ?’’

Un peu maladroitement, l'adolescente attrapa la tête de son cousin pour pouvoir enfin voir ses prunelles jusqu’à alors fixé sur le sol de sa chambre.

‘‘- Il est temps d’aller botter des culs. On va apprendre à la pouf avec qu’il sort que son destin n’est pas d’être avec lui. Fait-moi confiance.’’

Vu l’état de son cousin, à vrai dire, c’est surement Mariko qui allait devait faire affaire avec la pouf. Tant mieux. Elle avait toujours rêvé de jouer une méchante tout droit tiré d’un film B.

‘‘- Et surtout, on va rétablir ton destin, son destin, votre destin.’’

Peut être que Mariko n’avait rien à faire dans cette histoire. A vrai dire, il y avait des fortes chances qu'elle n'ait rien à faire dans cette histoire. Tant pis. Elle prendrait quand même cette place de force si cela pouvait permettre aux torrents prenant naissance dans les yeux sombres de son cousin de s'arrêter.

Tenue Actuellement, Min Sook était la définition même de la personne ayant perdue toute confiance en lui, sur la vie et en ce qu’il croyait. Il ne savait plus ce qu’il voulait et il n’arrivait pas à se ressaisir ces derniers temps, commençant à devenir quelqu’un qu’on pourrait qualifier de dépressif. Il fallait qu’on lui dise qu’il était sur la bonne voie, qu’il ne devait pas perdre espoir et que son souhait allait finir par se réaliser. Comme un enfant qu’il fallait rassurer parce qu’il apprenait la vie, qui avait besoin de ses parents et de son entourage mais qui n’avait trouvé personne avant aujourd’hui. Heureusement, Mariko était là pour le secouer, lui rappeler qu’il avait beaucoup sacrifié afin d’être avec Hyun Su et que ce n’était pas l’heure pour abandonner. Enfin, parler de sacrifice était peut-être un peu fort, il n’aimait pas voir ce terme associé à l’homme qu’il aime. Néanmoins, il ne pouvait pas nier une chose, son amour l’avait amené à s’éloigner de sa famille, à être humilié à l’école mais il ne s’en était jamais plaint car, à ce moment, il avait pu être avec son amant. Chose qui n’était plus possible pour le moment.

« T’as raison… Mais si j’ai pu endurer ça, c’est parce qu’il était là et ce serait con de laisser tomber à cause d’une conscience à deux balles. On a tous le droit au bonheur, de décider quel chemin de vie on veut suivre. »

Le jeune homme passa ses mains sur ses joues pour les essuyer avant de les tapoter comme pour se réveiller. Il devait arrêter de se lamenter sur son sort, surtout que, comme disait le dicton, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. C’était tout à fait le cas actuellement.

« Qu’est-ce qui est le plus impressionnant entre une explosion et du feu ? Entre être pris dans des débris ou être encerclé par les flammes ? Ce n’est pas impressionnant de voir comme l’envie de simples êtres peut être destructrice ? Demanda-t-il, le regard dans le vide, comme pensif. »

Après un regard ainsi qu’un clin d’œil à sa cousine, Min Sook se leva avant de s’étirer et de se retourner vers elle.

« Tu veux manger quelque chose en particulier ce soir ? »

Dans le regard actuel du jeune Moon on pouvait voir que quelque chose avait changé… La suite risquait d’être intéressante… Toujours se méfier de l'eau qui dort.

Tenue Le visage de Mariko prit la forme d’un joyeux sourire en voyant son cousin reprendre un peu du poil de la bête. La blondinette se tendit immédiatement pour sauter sur les épaules de son cousin préféré qui la rattrapa comme il put.

‘‘-  Une explosion déclenché par la chaleur du feu, cela doit juste être génial !, s’écria taquine la blonde. Déclencher un incendie sur la dernière issue possible après une explosion semble également attirant !’’

Dire qu’elle avait été heureuse de revoir le caractère jovial de son cousin était un euphémisme. Elle avait l’impression de revivre, de le retrouver. Derrière elle, les derniers jours défilaient à vive allure. Ce Mardi où Sookie l’avait saluer trois fois dans la journée sans qu’il se rende compte qu’il lui avait déjà dit bonjour. Ce Jeudi où il n’était pas sortit de sa chambre malgré la présence dans l’appartement de Young Jae, venu apporté quelques bout de tartes fait maison en trop. Et même, ce dimanche où Mariko avait passé sa matinée à se mettre devant la télévision du salon pour chercher une réaction de la part de Min Sook, sans résultat. Tout cela était derrière. A cette pensée, la blonde s’accrocha un peu plus à son cousin nouant ses jambes contre lui.

‘‘-  En route, mousaillon ! Nous avons une cuisine qui nous attend !’’

Son cousin sembla dubitatif avant de se laisser vaincre par sa cousine. Elle avait gagner le droit de rester sur son dos, pour l’instant. Ils trouveraient quelque chose au fond des placards de leur cuisine. Avant de quitter la salle à dos de Sookie, son nouveau destrier, Mariko eut un dernier regard pour son téléphone. Il allait lui être utile pour les prochains jours. Un certain Min Hyun Su et une pouf attendaient ses messages.

Tenue o Dans la vie, Min Sook avait trois faiblesses. La première, certainement connue de tous, était Hyun Su. La seconde, peut-être connue aussi mais moins, était le feu. La troisième, insoupçonnée très certainement était sa famille. C’est pour cela que le jeune homme était plutôt content d’avoir sa cousine à ses côtés, cela lui faisait vraiment du bien, plus qu’on ne pouvait le croire. Il sourit face à son enthousiasme à propos après qu’il ait évoqué la mort de certaines personnes, la trouvant adorable alors qu’il aurait dû la prendre pour une psychopathe. Néanmoins, il avait déjà tué par le passé et il serait peut-être prêt à recommencer à l’avenir mais peut-être s’il avait une bonne raison. Tuer des innocents n’était pas forcément pas dans ses projets mais il pouvait toujours les revoir. De toute façon, depuis qu’il était sur Aikoyangi plus rien n’était pareil.

« Le feu et les explosifs sont vraiment fascinants quand même. »

Il laissa Mariko grimper sur son dos pour aller dans la cuisine et la posa sur le plan de travail en lui disant qu’il devait avoir ses bras de libre pour pouvoir faire à manger. Il lui fit un bisou sur le front puis commencer à préparer le repas. Ils passèrent une soirée plutôt bonne, elle se finit mieux que ce qu’elle avait commencé. Ils n’avaient peut-être pas la même vie qu’avait mais il n’avait quand même pas tout perdu et pouvait profiter de la meilleure chose qui soit : la compréhension et la présence de ceux qu’on aime. Alors oui, tout n’était pas rose, mais tout n’était pas noir non plus et ne demandait qu’à s’arranger.