Tenue ♦ Sa journée de travail terminée, Min Sook prit le chemin du retour afin de rentrer chez lui. Il venait de commencer un nouveau boulot en tant que serveur dans une pizzeria mais, déjà, il en avait marre. Certes, ses horaires étaient vraiment bien aménagés, il avait du temps libre, cependant ce n’était pas assez, il lui manquait toujours ce petit quelque chose qui faisait que peu importe ce qu’il faisait, ça n’allait pas. Il savait ce que c’était, il savait qu’en faisant ça il demandait la lune. Néanmoins, il n’arrivait pas à faire autrement. Hyun Su lui manquait énormément d’autant plus lorsqu’il se rendait compte du fait qu’on arrivait à la date de son anniversaire et qu’il ne pourrait rien faire avec lui pour le célébrer. A cette pensée, une main passa nerveusement dans ses cheveux pour les ébouriffer légèrement pour essayer de ne plus y songer pour le moment. C’était perdu d’avance, il le savait mais il ne perdait rien à essayer, n’est-ce pas ?
Un soupir plus tard, il abaissa le regard et, quelques secondes plus tard, en voyant un téléphone atterrir à ses pieds il se stoppa. Le coréen releva son regard pour voir une demoiselle un peu chancelante, certainement à cause d’une personne l’ayant bousculée… Ce qui pouvait expliquer le téléphone volant.

Min Sook ne réfléchit pas vraiment et, assez rapidement, il se baissa pour ramasser le téléphone mais, sans le savoir, il fit là une belle erreur. En effet, lorsqu’il toucha le téléphone celui-ci s’alluma pour laisser apparaître un fond d’écran où il y avait une photo mais pas n’importe laquelle. Une photo de la jeune femme avec Hyun Su. En voyant cela, ce fut comme si le monde s’était arrêté alors qu’il ne pouvait détourner son regard de l’écran sauf quand celui-ci s’éteignit. Le jeune homme eut du mal à penser correctement et, instinctivement, il se releva pour rendre le portable à sa propriétaire, un sourire sur les lèvres. Au fond de lui il avait envie de tout sauf de sourire mais son instinct avait pris le dessus sur la raison.

« Tenez, j’espère qu’il n’est pas cassé… »

Au vu de l’écran qui s’était allumé directement, il doutait que le téléphone ait quelque chose mais il préférait comme s’il n’avait rien vu. Il n’avait pas envie d’être en froid avec la personne qui, désormais, partageait la vie de Hyun Su car il savait au fond que se crêper le chignon avec elle était inutile et ferait pire que bien. Alors, sans y réfléchir plus que cela, il avait décidé d’essayer la technique de la séduction, espérant ainsi la faire s’éloigner de Hyun Su… Il n’avait tellement plus rien à perdre de ce côté qu’il n’arrivait pas à se dire qu’il ne devrait peut-être pas agir comme cela. Il était aveuglé par ses sentiments.

« Vous allez bien ? Au vu du vol plané qu’à fait votre téléphone, vous avez dû être bousculée, je me trompe ? »

Engager la conversation pour ne pas qu’elle parte avant qu’il ait réussi à faire quelque chose, c’était tout ce qu’il essayait de faire.

outfits ♦ Cette mini crise cardiaque quand votre téléphone vous échappe des mains. Ce battement de cœur qui se loupe, cette frayeur qui vous prend depuis les tripes en voyant le téléphone s’approcher doucement du sol, prêt à s’écraser contre celui-ci. Les pires scénarios que l’on peut s’imaginer ; il se casse en deux parties, l’écran qui se brise en mille morceaux, que le téléphone devienne inutilisable. Ce sentiment ne dure qu’une fraction de seconde, mais vous avez l’impression qu’il se passe au ralenti, qu’il dure une éternité. Ce sentiment, tu venais de le connaître. Tu rentrais sagement de tes cours, il devait être passé 17h. Les bras chargés, tu te préparais du mieux de l’anniversaire de Hyun Su, qui avait lieu dans quelques jours seulement. Tu ne pensais pas que le temps filerait si vite, pour tout avouer. Depuis que les fêtes de fin d’année se sont finies, les jours avaient défilés trop rapidement à ton goût. De plus, tu voyais régulièrement ton petit-ami, c’était difficile pour toi de garder la surprise pour ses cadeaux. Le seul moment que tu avais de libre pour faire les boutiques était après la fin de tes cours, seulement, tu te rendais souvent chez lui après ta journée. Tellement de choses à penser pour une si petite tête.

Tu te retrouvais donc en rue, les bras occupés par les sacs de tes achats, ton téléphone en main il y a quelques secondes. Il avait glissé pour aller se fracasser contre les dalles du trottoir où tu marchais. Quelle idée, vous diriez-vous. Tu pouvais porter la faute sur l’homme qui t’avais poussé brusquement pour passer devant toi. Il devait être pressé pour marcher si rapidement, mais était-ce une raison pour te pousser de la sorte ? L’expression de tes yeux changea du tout au tout ; tu passas de la peur à la colère lorsque ton regard se posa sur l’homme fautif de la chute de ton portable. « Tu pourrais regarder où tu vas, boulet ! » La grosse brute s’éloigna de toi, faisant mine de pas t’entendre. C’était claire, il n’a pas été élevé dans un château, on ne lui avait pas enseigné les bonnes manières. Tu soupiras fortement, à tel point que l’air expiré t’avais gonflé les joues. Tu voulais te pencher pour ramasser l’objet électronique, sauf qu’il n’était plus au sol. Mais dans la main d’un autre jeune homme, qui lui, ne semblait pas être une grosse brute. Avait-il réussi une réception de ton téléphone ? Où l’avait-il simplement amassé ? Tu avais relevé les yeux vers l’autre idiot avant que l’engin ne touche le bitume.

Tu offres un sourire charmant à l’homme qui venait de sauver la vie de ton portable. Une fois dans tes mains, tu vérifias son état minutieusement. Il s’en était sorti avec quelques égratignures, mais rien de grave, il ne devra pas avoir recours à la chirurgie esthétique, et tu n’allais pas devoir faire du camping devant le bloc opératoire (ou plutôt devant le magasin qui le réparera) pour pouvoir le récupérer. « Merci beaucoup ! » dis-tu simplement en premier lieu. Tu déposas tes sacs de course à terre le temps de mettre ton portable dans ton sac à main. Hors de question qu’il refasse une chute libre de la sorte aujourd’hui. Devrais-tu peut-être songer à lui mettre un parachute, pour éviter la casse la prochaine fois ? Ou peut-être acheter une coque pour le protéger. Oui, une coque serait plus raisonnable, bien que le parachute soit plus original. « Oui, une espèce de gorille ambulant m’a poussée pour pouvoir passer devant moi ! » Tu soupiras une nouvelle fois. « Peu de gens connaissent le mot ‘excusez-moi’ de nos jours. » Et cela avait le don de t’exaspérer.

Tenue ♦ En rentrant chez lui après sa journée de travail, Min Sook fut arrêté par un téléphone qui était tombé devant lui. Automatiquement, il s’était penché pour le ramasser et pour le rendre à sa propriétaire qui s’était fait bousculée mais, en voyant la photo de fond d’écran, il s’était rendu compte de son erreur parce qu’il avait compris qu’il venait de rencontrer la petite-amie de Hyun Su. Il ne savait pas comment elle s’appelait ni ce qu’elle faisait là, il s’en fichait pas mal au fond et si son cœur lui criait de partir, son instinct lui conseillait de rester. Lui conseillait, certainement, de faire une bêtise en essayant d’éloigner cette fille de celui qu’il aimait. Etait-ce une bonne idée ? Certainement pas mais, pour l’heure, il se s’en rendait pas compte. Il avait juste besoin de comprendre, de savoir l’ampleur des dégâts. Il voulait savoir s’il avait le droit ou non d’espérer un changement dans cette relation, de savoir si ce qu’il voulait n’était pas trop utopique.
L’écran éteint, le jeune homme s’était relevé pour le rendre à la demoiselle qui avait les bras chargés par les sacs. Vu que l’anniversaire de Hyun Su approchait, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour faire un lien entre les deux. Au moins, son ancien petit-ami ne passerait pas ce jour seul… Est-ce qu’il s’en réjouissait ? Quand on savait qu’il serait la seule et unique personne que Min Sook a aimée et aimerait, ce n’était pas compliqué de savoir qu’il n’était pas vraiment heureux de cette nouvelle. Il ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi ce n’était pas lui qui occupait cette place, pourquoi ce n’était pas lui qui pouvait organiser une fête d’anniversaire à celui qu’il aime.

Assez rapidement, il chassa ces pensées de son esprit pour essayer de penser à autre chose et ne pas craquer au beau milieu de la rue. Surtout pas devant elle. Par ailleurs, une partie de lui était bien trop possessive envers Hyun Su pour ne pas essayer de le récupérer, pour ne pas rester sans rien faire. De ce fait, il fit bonne figure puis rendit le téléphone à sa propriétaire avant de lui demander si tout allait bien.
En entendant les paroles de la jeune femme, il fit l’effort d’esquisser un sourire amusé et fit en sorte que ça paraisse naturel. Il n’avait pas envie de sourire mais il faisait en sorte de faire bonne figure pour ne pas se trahir. Il trouvait aussi la fin de sa remarque bien ironique… S’excuserait-elle un jour d'avoir pris Hyun Su à Min Sook ? Il ne savait pas comment expliquer ce qu’il ressentait mais cela n’empêchait pas qu’il trouvait la remarque vraiment ironique.

« Les gens de nos jours sont des sans-gênes, ils ne font pas attention aux autres et ne s’excusent pas lorsqu’ils les blessent… Malheureusement je pense qu’on ne peut pas y faire grand-chose, répondit-il avec un soupir. »

La société ne semblait pas évoluer dans une conjecture où la politesse est de mise, c’était la réalité des choses, il fallait faire avec pour le moment. Même si cela restait surprenant parce que Min Sook voyait Kyul comme un endroit où la politesse avait une grande place, un endroit coupé du monde mais, visiblement, il s’était trompé.
Il regardant ensuite la jeune femme ainsi que ses paquets dans les mains puis réfléchit quelques secondes à une question. Il ne savait pas s’il avait eu la meilleure idée de sa vie mais il ne pouvait s’empêcher d’agir avec autant d’instinct, ce qui ne lui ressemblait pas vraiment.

« Vous voulez de l’aide pour toutes ces courses ? Cela m’a l’air assez lourd et encombrant… Enfin ce n’est qu’une proposition mais sachez que si vous avez besoin d’aide pour porter quelque chose, je suis là, dit-il avec un sourire poli. »

Certes, cette proposition, il l’aurait certainement fait s’il avait eu une autre personne face à lui mais il ne l’aurait pas fait avec une idée derrière la tête.

outfits ♦ Tu te remis doucement de tes émotions, de cette peur d’avoir perdu ton précieux téléphone, et cette colère contre de cet ours mal léché qui l’avait tombé sur le sol. Tu restes après tout quelqu’un de douce et de calme, t’énerver de la sorte était quelque chose qui sortait de tes habitudes. Tu repris ton calme et ta douceur qui t’était si particulière, et remercia le charmant jeune homme qui venait de te rendre ton téléphone. N’importe qui aurait pu le prendre et s’enfuir avec, tu pouvais donc être quasi sûre de l’honnêteté de l’homme en face de toi. Il semblait être d’accord avec toi concernant la politesse à l’heure actuelle. Ça te peinait un peu, de voir que la société d’aujourd’hui mettait si peu l’accent sur ce point si important à tes yeux. La société te peinait tout cours ; car il n’y a pas que ce point qui part en cacahuète. « En effet, on ne peut rien changer, c’est malheureux. » Un soupire s’échappa d’entre tes lèvres, puis tu adressas un sourire simple à ton vis-à-vis. « Heureusement, tout le monde n’est pas comme ça. » Il était bien entendu un peu visé dans ta remarque. Une fois ton portable à l’abri de tout danger, c’est-à-dire ton sac à main, qui pourrait être comparé à un bunker pour le petit objet, tu te penchas pour récupérer des sacs de courses. Au moment-même où tu les soulève d’à peine quelque centimètre du sol, tu te maudissais d’être aussi dépensière. Quand on aime, on ne compte pas. C’était exactement ce qu’il c’était passé aujourd’hui. A l’approche de l’anniversaire de ton petit ami, tu lui avais assurément acheté quelque cadeau. Sauf qu’au fur et à mesure des magasins, tu voyais tellement de choses qui pouvaient lui plaire. Tu n’arrivais pas à faire un choix, tu as donc –presque– tout acheté. Mais il y a quelques trucs qui sont pour toi, parce que tu n’as pas su résister non plus.

Le jeune homme en face de toi semblait se douter du poids lourd qu’était tes sacs, et te proposa son aide. « C’est très gentil, mais je pense que je vais pouvoir m’en sortir jusqu- … » Tu essayas avec tant bien que de mal à tenir les lanières des sacs dans tes mains, certains étant même accrochés à tes bras. Tout allait bien, jusqu’à ce que l’un du ne craque et ne laisse s’échappé son contenu. Mais tu eu de la chance dans ta malchance : c’était juste le sac avec quelques vêtements à toi. Mais ça n’empêcha pas le désespoir se lire dans tes yeux. Décidément, la poisse te suivait de près cet après-midi. « Aah, mince ! » Heureusement, la politesse restait à tes côtés aussi. Tu te précipitas vers tes nouvelles affaires, de peur qu’ils soient tâchés. Le destin semblait vouloir te faire comprendre que tu devais accepter l’aide de ton interlocuteur. « Tout bien réfléchis, je ne serais pas contre un petit coup de main. » lâchas-tu un peu gênée par la situation. « Je n’habite pas très loin d’ici, le chemin ne devrait pas être trop long. »

Tenue ♦ Croiser la petite-amie de Hyun Su, comme ça, dans la rue, Min Sook ne s’y était pas attendu et, certainement que si ça avait été le cas, il serait resté chez lui. En effet, s’il y avait bien une personne qu’il aurait voulu ne jamais rencontrer, c’était bien elle parce qu’elle lui rappelait qu’il n’avait plus sa place auprès de l’homme qu’il aime. Il l’avait perdu à cause de cette vengeance qu’ils avaient voulu accomplir. Comme quoi, l’amour ne triomphe pas toujours. Ou alors, le chemin menant à lui était vraiment semé d’embuches. Néanmoins, il essaya d’être poli pour peut-être réussir à avoir sa confiance et l’éloigner de Hyun Su, c’était une tentative certainement vaine mais, pour lui, il ne perdait rien à essayer. Au point où il en était, il n’avait plus grand-chose à perdre.
De ce fait, avec un peu de mal, il aida la jeune femme à se relever et en profita pour faire un commentaire sur l’attitude de l’homme qui l’avait bousculé. Il trouvait ses remarques risibles à cause de l’ironie que lui seul pouvait percevoir. Il faisait en sorte de ne pas sourire plus que de raisons, ce qui n’était pas vraiment compliqué vu comme il avait l’habitude de cacher ses émotions.

« Heureusement oui, répondit-il dans un murmure. »

Il sentait bien qu’il était visé par la remarque de Mikan mais il savait qu’elle ne le concernait pas. Elle ne pouvait pas le concerner au vu de son passé et de ses crimes commis. Et de leurs crimes commis.
Décidant qu’il valait mieux changer de sujet, il proposa son aide à la jeune femme pour monter les courses qu’elle avait. Il savait très bien pour quelle occasion c’était mais il essayer de ne pas y penser et de faire l’autruche. C’était mieux que rien. Pour cela, il l’observa en train d’essayer de se débrouiller toute seule mais sans réussir, ce qui le fit sourire, amusé. Non, il ne se moquait pas mais il trouvait cela plutôt adorable et digne de Min Ah, sa petite sœur. Il y a des jours où le passé ne cesse de nous rattraper et, ce, peu importe combien on essaye de l’oublier.

« Je vais vous aider, ne vous inquiétez pas, dit-il simplement avec un sourire plus poli. »

Min Sook s’avança vers la jeune femme pour récupérer quelques sacs, faisant en sorte d’en prendre un maximum. Ce n’était pas très lourd mais c’était assez encombrant comme c’était assez désorganisé comme tout était dans des sacs différents. Néanmoins, comme ça ne le regardait pas vraiment, il ne dit rien sur ce point et regarda les sacs puis la jeune femme avant d’hocher la tête avec un sourire pour lui dire qu’il était prêt à prendre la route.
Se mettant en arrière, il la suivit jusque chez elle sans rien dire, l’observant juste de dos. Pourquoi est-ce qu’il voyait autant Min Ah en elle ? Pourquoi est-ce qu’il pensait autant à sa petite-sœur ces derniers temps ?

Perdu dans ses pensées, il faillit rentrer dans Mikan lorsqu’elle s’arrêta. Heureusement, il arriva à se reprendre à temps et attendit patiemment qu’elle ouvre la porte de l’immeuble, observant la façade avant de la suivre jusqu’à l’ascenseur.

« Au fait, je m’appelle Moon Min Sook. Enchanté de faire votre connaissance, dit-il avant de s’incliner poliment alors qu’ils attendaient l’ascenseur. »

Il se rendait compte un peu trop tard qu’il aurait dû parler plus tôt pour essayer d’en savoir plus sur elle mais il avait été préoccupé par d’autres choses alors il espérait pouvoir rattraper son retard. Il espérait pouvoir en savoir plus sur elle et sur sa vie…

outfits ♦ En temps normal, tu préférais que la force soit avec toi. Mais aujourd’hui, c’était plus la poisse qui te suivait. D’abord, ton portable qui se prend le trip de faire une chute libre à cause d’un ingrat qui te bouscule, ensuite l’un de tes sacs qui se déchire et laisse tombé toute tes affaires. Il n’y avait aucun cadeau pour Hyun Su dans celui-ci, mais il y avait des vêtements qui t’étaient destiné. Tu ne voulais pas qu’ils soient tachés avant même que tu puisses le mettre une première fois. Tu t’abaissas alors pour les ramasser, prenant soin de les plier correctement et les remettant délicatement dans un des autres sacs. Tu soupiras tellement ceux-ci étaient désordonnés. Tu aurais certainement pu avoir moins de sac, et donc moins de difficulté pour les porté, si tu avais pris le temps de ranger un peu tout ce bazar. Malheureusement, tu ne l’a pas fait ; voyant à chaque fois quelque chose d’intéressant à acheter. Mais le destin avait décidé de mettre sur ton chemin, un jeune homme prêt à t’aider à porter tout cela. Tu as d’ailleurs accepté son aide après que ton sac ait craqué.

Il t’aida alors à porter tes affaires, visiblement essayant de prendre le plus de sac possible. Tu te sentais gênée de devoir avoir de l’aide à tout porter. Mais sans lui, tu aurais certainement galérer tout le long du chemin. Sachant qu’il peut avoir d’autres sacs déchirés. Le trajet se passa sans encombre, dans le silence. Ton sauveur ne devait pas être quelqu’un de très bavard ; mais après tout, vous restiez tout de même des inconnus. Tu senti le jeune homme freiner de justesse lorsque vous arriviez devant l’immeuble où tu vivais. A vrai dire, tu ne lui as donné aucune indication, le pauvre, c’est normal qu’il soit surpris. Tu resteras un boulet dans l’âme. Tu déposes tes affaires pour chercher tes clés dans ton sac à main. Tu n’as pas trop de mal à les retrouver dans tout ce désordre ; il y a dix mille porte-clé pour seulement deux clés. L’un d’eux était même un petit ours en peluche. Tu ouvris la serrure à l’aide de la clé adéquate et ouvra la porte. Tu repris tes affaires et marcha jusqu’à l’ascenseur, prenant soin de fermer la porte après que le jeune homme soit passé.

C’est en arrivant devant l’appareil, l’homme décide de se présenter. Tu lui souris simplement, avant de te présenter à ton tour. « Ueda Mikan, enchantée également ! » Lorsqu’il fut là, tu ouvres la porte de l’ascenseur, laissant donc Min Sook y rentrer en premier avant de le suivre. Tu appuies sur le bouton indiquant le cinquième étage afin d’y accéder. Normalement tes grands-parents ne devraient pas être là, ils se sont permit quelques vacances au Brésil ; ils sont parti il y a quelque chose. Et cela te faisais le plus grand bien ; moins tu les voyais, mieux tu te portais. Ce n’est pas que tu ne les aimes pas… Enfin, tu ne les apprécie pas trop, le courant n’avais jamais vraiment passé. Et pourtant, tu vis avec eux depuis tes huit ans. L’ascenseur sonne et vous informe que vous êtes arrivé à l’étage désiré. Tu sors de la petite cabine et déverrouille la porte d’entrée de l’appartement. Tu déposes tes affaires dans le hall, avant d’en faire de même avec les affaires que Min Sook t’avais aidé à porter. « Vous voulez que je vous offre quelque chose à boire pour vous remercier ? » dis-tu avec un simple sourire, mais chaleureux. C’était la moindre des choses, tu souhaitais le remercier comme il se devait.

Tenue ♦ Lorsque Min Sook voyait Mikan avec ses sacs, aussi coquette avec une situation assez aisée, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’un monde les séparait tous les deux. Certes, il faisait attention à son style mais il ne mettait pas trois heures à choisir une tenue ou à se préparer, et s’il était plutôt économe et n’avait pas à se plaindre de ce côté-là – même s’il travaillait peu, il a toujours fait attention à ses dépenses – il n’allait pas dépenser sans compter pour acheter des vêtements ou autre. Pour des cadeaux, pourquoi pas mais pas lorsque c’était pour lui. Il préférait faire plaisir aux autres, comme si leur bonheur comptait plus que le sien. C’est ainsi qu’il raisonnait depuis toujours. Néanmoins, il avait l’impression que cette fille pouvait lui apporter quelque chose comme des informations sur la vie actuelle de Hyun Su ou ce qui pouvait lui plaire vraiment chez elle. Pour savoir s’il avait encore sa chance pour reconquérir celui qu’il aime. De ce fait, même si c’est une proposition que tu aurais fait à tout le monde, il proposa à la jeune femme de l’aider à rentrer ses courses. C’était une proposition plus qu’intéressé puisqu’ainsi il voulait essayer de faire connaissance avec elle… Et peut-être la séduire dans le but de l’éloigner de la personne avec qui elle sort.

En suivant Mikan pour aller chez elle, le jeune homme se perdit dans ses pensées. Il se demandait si c’était une bonne idée de faire ce qu’il voulait faire mais il n’arrivait pas à réfléchir correctement. Il était trop perdu pour cela, et il n’eut pas forcément le temps de trop penser puisqu’ils arrivèrent devant l’immeuble où la demoiselle vivait. Min Sook dut faire attention pour ne pas lui rentrer dedans et s’arrêter à temps. Il la laissa ouvrir la porte, la suivant à l’intérieur jusqu’à l’ascenseur pour l’attendre. C’est à ce moment qu’il jugea utile de se présenter, souriant légèrement à l’entente du nom de la jeune femme.

« Enchanté de vous rencontrer Mikan… C’est un prénom japonais, non ? »

A vrai dire, il n’était pas enchanté de la rencontrer, il aurait préféré ne jamais être au courant de son existence. Il aurait préféré qu’elle ne s’approche jamais de Hyun Su et qu’il reste avec lui mais, apparemment, c’était trop demandé… Sans rien dire, il la suivit jusqu’à son appartement, l’aidant avec les sacs. Lorsqu’elle lui proposa quelque chose à boire, Min Sook ne put s’empêcher d’être surpris. Devait-il accepter ou refuser ? La première option lui semblait être la bonne pour rester en compagnie de Mikan, pour apprendre à la connaitre mais était-ce une bonne idée ? Il fallait qu’il se décide rapidement.

« Si vous avez du café ou du thé, je veux bien… Si cela ne vous dérange pas, bien évidemment. »

Il restait debout, une question tournant dans sa tête, tellement qu’il ne put s’empêcher de la poser. C’était plus fort que lui…

« Ma question va peut-être vous paraître indiscrète et vous n’êtes pas obligée de me répondre mais les courses étaient pour une soirée avec votre petit-ami je me trompe ? Vous êtes ensemble depuis longtemps, demanda-t-il avec un sourire comme s’il s’intéressait vraiment à leur relation. »

outfits Tu étais plutôt ravie d’être tombée sur ce Min Sook cet après-midi, celui-ci ayant eu la gentillesse de te proposer son aide quant à tes sacs, avec lesquels tu ne t’en sortais clairement pas. C’est en attendant l’ascenseur que vous faisiez connaissance. Il tiqua sur ton prénom, ce qui te fit sourire légèrement, ce sourire angélique qui orne si souvent tes petites lèvres pulpeuses. « En effet, je suis japonaise. Je viens de Sapporo pour être plus précise ! » Tu laisses un petit temps, avant de reprendre la parole. « Et vous, vous êtes coréen, n’est-ce pas ? Vous avez toujours vécu sur Aikoyangi ? » Un poil de curiosité, l’un de tes pire défaut. Mais c’était plus fort que toi. Et puis, autant essayer de meubler un semblant de discussion, tu ne comptais pas lui dire au revoir et merci après tout le trajet qu’il a pu faire pour toi. Tu l’invite même à boire quelque chose en guise de remerciement. Il accepte, et tu souris à nouveau ; difficile à croire que ce dernier pouvait se décrocher de tes lèvres quelques fois. C’était dans ta nature de sourire beaucoup, véritable rayon de soleil pour ton entourage. Tu indiques à ton invité le chemin de la cuisine afin qu’il puisse s’installer à table. « Je vous en prie, enlever votre manteau, sinon quand vous allez ressortir vous risquerez de tomber malade ! » Et cette bienveillance spontanée, tu en paraîtrais presque parfaite aux yeux de tous. Poupée aux allures parfaites et pourtant malade jusqu’à la moelle, meurtrière endormie au fond de ton cœur, mais qui s’en doute ? Même pas toi. Souvenirs factices et sentiments inventés, certains de ces derniers pourtant devenus vrais, tu n’as pas idée de la raison de la venue de cet homme chez toi. Il te parait bon samaritain mais pourtant ce n’est qu’un déguisement ; il veut juste en savoir plus. Et toi, tu lui serre ce qu’il désire sur un plateau d’argent, aveuglée par sa fausse gentillesse. A l’entente de sa requête, tu mets en route la machine à café qui se trouve sur le plan de travail non loin du réfrigérateur, duquel tu sors une bouteille de lait avant de te diriger vers l’armoire où se trouve le sucre. Tu déposes le tout au centre de la table, puis tes oreilles furent à nouveau interpellées, elles écoutent les mots de ton invité. Tes joues prennent une teinte quelque peu rosées, comme à chaque fois que cela concerne Hyun Su. En couple avec lui depuis six années consécutives, tu es encore comme au premier jour lorsque tu entends parler de lui, de vous. Tu acquiesces alors, tout en préparant deux tasses ; une pour ton invité, l’autre pour toi-même. « En effet, c’est son anniversaire dans quelques jours ! Et cela fait six ans que nous sommes ensemble. » Tu t’étonnes à chaque fois que tu énonces ce chiffre, le temps passant tellement vite, tu ne te rendais pas compte que cela faisait autant de temps que votre relation durait. « Depuis le lycée, en fait. » Tu verses le café dans les deux tasses avant de prendre place en face de Min Sook, ton inséparable sourire aux lèvres et cette couleur rouge toujours accrochée à tes joues. « Et vous ? Vous avez quelqu’un aussi ? » Trop c u r i e u s e.

Tenue o En aidant Mikan à monter les courses, Min Sook lui avait demandé si son prénom était japonais, bien qu’il n’ait pas de doute à ce sujet. Elle était étrangère, plus précisément d’origine japonaise et il hocha la tête à son explication. Ce n’était pas une femme moche mais ce n’était certainement pas une femme pour Hyun Su bien qu’elle semble avoir une éducation correcte ou bien une bonne situation financière. Il se posait quand même des questions pour savoir s’il ne se faisait pas des idées quant à ce qui était le mieux pour son ancien amant. Etait-ce cette poupée ou bien était-ce lui ? Le gérant était son âme-sœur, celui qu’il aimait depuis longtemps maintenant. Il tourna la tête vers la demoiselle avant d’hocher la tête à ses questions. « Je suis bien coréen oui, j’ai vécu là-bas jusqu’à la fin du lycée puis des évènements m’ont amenés ici… Et vous, depuis combien de temps êtes-vous sur l’île ? » Il ne dit plus rien par la suite jusqu’à arriver à son appartement où il aida l’habitante des lieux avec ses courses pour les ranger. Il accepta sa proposition à boire quelque chose, sachant que c’était le meilleur moyen de se rapprocher d’elle mais surtout d’avoir plus d’information quant à sa relation avec son ancien amant. Il la regarda s’activer dans la cuisine pour préparer le café alors qu’il réfléchissait à la question qu’il pouvait poser. Il savait que c’était bientôt l’anniversaire de Hyun Su mais s’il en parlait, elle saurait qu’ils se connaissaient assez pour savoir leurs dates de naissance. Le couple actuel semblait ne rien savoir de la relation passée entre le gérant d’hôtel et le chômeur à mi-temps. Il avait envie de soupirer mais se retint, il ne saurait expliquer ce geste sans entrer dans les détails. Il finit par avoir une idée pour lui demander ce qu’il avait en tête et écouta sa réponse mais il crut qu’il allait tomber de sa chaise. Il garda un visage neutre mais il avait envie de faire les gros yeux. Oh ça oui, il savait que le 7 janvier marquait l’anniversaire de Hyun Su mais là n’était pas le problème mais là où ça coinçait, c’était la date de leur mise en couple. Six ans… C’était tout simplement impossible. C’était la date de LEUR relation, pas de cette pseudo-relation qu’elle vivait avec lui. Il serra les poings sous la table, alors que tout un tas de questions étaient en train d’émerger dans sa tête. Elle l’avait manipulée, ce n’était pas possible autrement. Elle se trompait quelque part, c’est impossible qu’ils sortent ensemble depuis six ans. Elle ne savait pas que Min Sook savait qu’elle ne disait pas la vérité, elle ne le connaissait pas. Ou alors, elle se jouait de lui pour voir sa réaction. Plongé dans ses réflexions, il but une tasse de café noir sans vouloir prendre de sucre ni de lait, il le préférait noir. Comme son cœur. Comme sa vie depuis quelques temps. Il releva son regard vers la jeune femme et se racla la gorge. Elle se moquait de lui ou ça se passait comment ? « Je n’ai personne pour le moment… J’avais quelqu’un il y a quelques années mais tout s’est fini du jour au lendemain mais depuis plus rien. » En même temps, il ne pouvait pas aimer quelqu’un comme il avait aimé Hyun Su. « Et vous faîtes quoi comme travail ou comme études ? » Il préférait ne pas s’étendre sur l’amour. Parler de Hyun Su avec cette femme qui prétendait être sa copine depuis six ans ne lui plaisait pas et ça lui faisait plus mal qu’il voulait bien le montrer.