Journée calme, sans clients. Les gens semblent de moins en moins apprécié la lecture, ou peut-être est-ce seulement une quelconque aversion pour les supports de papiers, leur préférant ceux électroniques. Plus faciles, moins encombrants. Qu’importe. Toujours est-il que sa libraire est vide. Il est déjà une heure assez avancée de la soirée et toujours pas le moindre signe de vie à l’extérieur. Au moins, cela le soulage de potentiels clients trop bavards. Au lieu de chasser les mouches, Reim préfère simplement prend place sur une chaise dans un coin de la libraire, roman entre les mains. Libraire est réellement le métier de rêve pour quelqu’un qui adore autant lire. Reim est rarement difficile. N’importe quel livre trouve son usage entre ses mains, il lit souvent de tout. Romans policiers ou à l’eau de rose, livres de cuisine, de bricolage ou de botanique. Il occupe son temps, rempli son cerveau. Ce n’est pas si mal. Tout semble trouver une valeur à ses yeux.

Cette fois c’est un roman d’un auteur inconnu qui capture son attention depuis quelques jours déjà. Le peu de clientèle est l’occasion parfaite pour s’y perdre lentement.

Tellement, qu’il entend à peine la petite cloche qui annonce l’entrée d’un client. Le tintement continue quelques secondes, se répand dans la pièce et lui fait finalement relever les yeux. Sourire de bienséance sur les lèvres, Reim quitte sa chaise et bien saluer la jeune femme poliment, dos fléché de quelques centimètres. « Bonjour, n’hésitez pas si vous voulez de l’aide pour quoi que ce soit. »

   

Cela faisait un moment que les vacances scolaires avaient débutés au sein de la ville de Kyul. Autant dire que c’était utopique de s’attendre à avoir des clients en cette saison. Ils étaient presque tous partit vers les côtes de l’île ou -pour les plus fortunés- vers l’étranger. Les prochains jours au sein de la capitale allaient être plus que tranquille. Pourtant Mariko ne pouvait se résoudre à fermer boutique pour profiter des beaux jours. Avec son chiffre d'affaire moyen, la petite boutique qu'elle tenait ne pouvait se permettre de refuser un client. La grande adolescente allait devoir se trouver une occupation pendant les heures interminables d’ouverture de sa petite échoppe. Un vrai problème pour Mariko qui avait vérifier ses comptes trois fois depuis le début de la semaine. Comment allait-elle pouvoir occuper ses journées derrière le comptoir de la petite boutique de cosmétique ?

Confuse, elle partit se promener dans le quartier d’Osanju à la recherche d’une solution. Cette dernière fut trouver dans un petite libraire dans le quartier piéton du quartier traditionnel de Kyul. Avec quelques livres, ses longues journées se révéleront beaucoup plus trépidante. La porte de la boutique révéla des longues étagères mais également une chaise où un blond semblait en intense lecture. Le tintement de la clochette accroché à la porte sembla le faire sortir de sa lecture. En se relevant, il lui proposa son aide. Mariko avait imaginé partir à la découverte des secrets engloutis par les nombreuses étagères au fil des ans, mais s’il pouvait lui épargner quelques heures de recherches, cela ne serait pas de refus !

‘‘- Bonjour ! Est-ce que vous auriez des livres de Chimie ?’’

En commençant par le sujet principal, Mariko évitait de se perdre oralement comme à son habitude. C’était une très bonne technique. Il fallait juste qu’on lui donne une réponse n'allant pas lui faire perdre son calme.

   

Le calme est finalement perturbé. Il doit reposer le livre et devenir le parfait libraire. Il n’est pas dérangé par cette arrivée. Après, il a beau aimer les livres, plus que tout. Il a aussi une affaire à faire marcher. Les gens lisent si peu ces derniers temps et il a besoin de gentilles âmes qui préfèrent toujours le papier à son altérative électronique afin de renflouer sa caisse. Les vacances n’aidaient en rien non plus. Le jeune homme se rassure à chaque fois pourtant en se disant qu’à la rentrée des classes, il pourrait compenser le creux de la saison estivale. Il tient l’une des rares librairies de la ville et garde alors bon espoir. Pour le moment, il se relève, sourire sur ses lèvres charnues. Le tintement de la clochette ayant rapidement attiré son attention. Il propose son aide comme d’habitude, tout en faisant en sorte de ne jamais paraitre trop intrusif. Il connait le comportement de ses clients. Certains préfère se faire aider dès le début, d’autres répugnent la moindre assistance et veulent tout faire par eux-même. Il reste alors toujours en retrait, attendant une réaction avant d’agir.

La jeune fille finit par accepter. Il sourit polimment. « Ce n’est pas souvent qu’on me demande des livres de Chimie. Par là, suivez-moi. » murmure-t-il de sa voix calme tandis qu’il quitte son bureau et entraine la cliente au fond de la librairie. La chimie n’est pas ce que les gens recherchent le plus comme il avait précisé, ce qui explique que la rangée soit plus éloignée. « Vous êtes étudiante ? » demande-t-il, son sourcil légèrement relevé comme à chaque fois où une interrogation traverse son esprit. Physiquement, elle semble jeune. Il ne saurait alors dire si c’est une lycéenne et une étudiante.

   

Il régnait une ambiance particulière dans la librairie. L’endroit sembla comme hors du temps. Les bibliothèques comptaient de très nombreux ouvrages n’attendant que d’être parcouru. Faute de place, quelques livrent attendaient parterre, de trouver de nouveau de la place sur les étagères. Malheureusement, dehors, les passants semblaient plus intéressé par le contenu de leur téléphone que par ce paradis perdu. Tout cela était bien triste.

Après avoir délaissé son bureau, l’homme la mena calmement au fond de la librairie. La blondinette commença à fouiner en oubliant quelque peu son voisin. Ce dernier lui posa une question ce qui la surpris. Elle manqua de laisser filer le livre qu’elle tenait entre ses mains. Il ne du sa survie qu’a le dextérité de la blonde. Il fut rangé précautionneusement alors que l'adolescente retourna à sa recherche.

‘‘- Oh ! Je tient une boutique dans le centre-ville de Kona mais actuellement avec les vacances, il n’y a pas grand monde. A croire qu’ils sont vraiment tous assez idiot pour prendre leurs congés au même moment pour ensuite se plaindre des embouteillage interminables sur les routes menant aux côtes. Chaque année c’est la même chose et tout le monde continue à se plaindre idiotement.’’

Son interlocuteur ne répondit rien et il fallut un moment pour qu’elle se rend compte de sa bourde. Peut être était-il partit pendant les vacances ? L’avait-elle vexer ?

‘‘- Mais c’est très bien de partir en vacances ! Ca permet d’aider l’économie des côtes et, c’est bien ! On ne dit jamais que l’économie locale est la base de l’économie d’une nation. Injecter quelques sous dans l’économie, c’est stimuler la chaine de production situé en amont. Enfin, je dis ça mais je n’y connais pas grand-chose en micro-économie, j’étais en section scientifique au lycée. Mais c’était avant que je me fasse renvoyer pour ‘’comportement potentiellement nuisible à l’environnement studieux de l’établissement’’. Quel est ce motif, honnêtement ? Ils auraient pas pu trouver mieux ? C’est bien l’éducation nationale ça !’’

Parler ne l’empêcha pas de continuer à fouiner dans le rayon. ‘‘Les lois de la Chimie moderne’’, ‘‘Quelle application des principes insaturés par Einstein à l’air contemporaine ?’’,  ou encore ‘‘Maitriser les réactions pour les nuls’’, autant de livres que Mariko trouvait intéressant. Rapidement, une pile de livres prirent place dans ses bras.

‘‘- Hum … Vous les faites à combien vos ouvrages ?’’

La grande adolescente commençait à s’inquiéter. En s'aventurant dans la librairie, elle n’aurait jamais imaginé tomber sur autant de livres intéressants. Ses économies n’allaient pas aimer.