Harlem, depuis des dizaines d’années, ce quartier était réputé pour sa criminalité élevé et ses vieux immeubles délabré, qui avaient échappé à la modernisation. Les parents du futur docteur avaient rêvé de New-York comme un paradis, pouvant les accueillir malgré leurs difficultés financières. Ils venaient du Vietnam, d’un petit village portant encore les séquelles des guerres passés sur son terrain. Ce n’était pas un endroit saint pour élever un enfant et donc, sont allées aux U.S.A. Mais la petite famille avait atterris au mauvais endroit, détruisant le rêve de paix. Le quartier où ils étaient, était particulièrement porté sur le racisme envers la population asiatique. Les personnes vivant ici avaient eu des altercations avec des japonais, reportant alors toute leurs colères sur les trois vietnamiens. Alors ils subissaient les remarques, les coups et refus. Le père ne trouvait pas de travail et la mère n’arrivaient pas à trouver des acheteurs pour ses vêtements fait mains. Le couple devait se faire discret, ne pas regarder les autres pour éviter des altercations. N’ayant pas assez d’argent pour avoir une voiture ou un billet d’avion, la famille restait dans leur vieil appartement, cloitré.

Leur enfant n’était pas épargné par tout cela. Le petit avait très vite compris ce qui se passait autour de lui. Les professeurs de son école primaire le réprimandait parfois pour rien, croyant les mots des autres enfants qui affirmaient que le futur Doc’ leur avait fait du mal. Alors qu’il n’avait rien fait. Le petit ébène avait un véritable talent aux études, mais ses notes étaient trafiqués, ne dépassant pas la moyenne. Même en s’asseyant tout au fond, seul à une table, les autres élèves trouvaient toujours un moyen d’embêter le petit. Il subissait harcèlement scolaire dès le plus jeune âge. Un premier temps, il se plaignait à ses parents avant de se rendre compte que eux aussi le subissait d’une autre manière. Alors pour en pas plus embêter ses parents, il s’était tût. Lui qui était un vrai moulin à parole, ne parlait plus. Aux fils de ses années de primaires, son regard pourtant illuminé, s’était éteint, subissant en silence ce qu’on lui infligeait.

Au collège, le pire était arrivé. Après les coups, c’était le bourrage de crâne qui avait débuté. On ne le frappait plus avec des poings, mais avec des mots. Et pire, c‘est que ça avait marché. Il se le répétait à lui-même, qu’il était une erreur, que sa famille était la pire. Que tous les vietnamiens étaient des sous-merdes, ce genre de propos revenaient encore et encore. De sa première année à sa dernière de collège, les autres l’avaient conditionné  à ce détester lui-même et les autres de son origine.

Le lycée avait entamé une nouvelle phase. Le ‘’chef’’ de ceux qui harcelait le vietnamien avait décidé de jouer un peu. Ayant parfaitement embobiné l’adolescent, il l’incitait à la violence, envers les gens de son ethnie. Dans son bahut, c’était l’immigré qui s’occupait des asiatiques qui s’opposait un peu trop aux populaires.

Et ça lui plaisait. Beaucoup trop. Son esprit, détruit par les autres, avait trouvé une sorte de fierté à agir de la sorte. Quand il frappait, le futur Doc’ pouvait avoir un sourire du chef. Même parfois, il lui caressait la tête comme avec un chien pour le féliciter. Le garçon qui ne souriait plus, retrouvait un rictus quand il était en présence du chef. C’était étrange, malsain car après tout, c’était lui qui depuis la primaire s’occupait de le frapper, encore et encore et de lui retourner le cerveau. Mais le vietnamien n’était depuis plus sain d’esprit, on ne pouvait plus rien faire lui. Alors il suivait le groupe, frappait et souriait face au chef. Mais il allait beaucoup trop loin dans ses idées. Il pensait qu’il devait tuer tous les vietnamiens, les réduire en poussière mais son chef, qu’il admirait refusait l’idée. Après tout, il n’était qu’un adolescent idiot. Cela n’avait pas plût à l’ébène, qui avait perdu son sourire. Son regard s’était noircis, comme quand il regardait d’autre vietnamien et avait déclaré avec beaucoup trop de calme.

«_Tu n’es pas à la hauteur.»

Si le chef n’était pas capable d’être à la hauteur, le Doc’ allait l’être. Après tout, c’était sa mission. Si tout cela lui arrivait, c’était pour qu’une seule chose. C’était sa destinée de tuer tous ses être inférieurs. Le gamin peureux avait changé en un illuminé, prêt à tout pour ses idées. Son cerveau déréglé avait guidé le Doctor Otter pour tuer le chef, prenant sa place. Contre toute attente et les théories, le premier meurtre du fameux Docteur n’était pas asiatique, mais bien américain. Une affaire passé sous silence, vu tous les meurtres dans le quartier. Officiellement, les médias ont diffusé son deuxième méfait, sur l’empoissonnement du quartier asiatique, particulièrement dans les restaurants vietnamiens.

Et encore, et encore des crimes. Il s’était construit une identité, tout en étudiant la médecine. Cette double vie lui convenait, apprenant vite. Cela lui laissait du temps pour ses méfaits la nuit. Le Doctor Otter avait déménagé loin de ses parents, allant s’installer proche d’une grande université américaine, obtenant son diplôme avait succès.

C’est ainsi que la légende du Doctor Otter avait commencé.

Plus de trois ans avait passé depuis la fin de ses études. Ses crimes limite contre l’humanité continuaient, dans le projet mortel de décimer la population vietnamienne à l’étranger. Jamais, il ne s’était fait attrapé, se payant la tête des policiers. Mais une erreur. Une seule erreur avait réussis à détruire tout ce qu’il avait construit.

Après toutes ses années de crimes, les policiers avaient réussis à avoir son visage alors d'un voyage au Japon. Le portrait-robot avait été fait et les voisins, reconnaissant le médecin, leurs avaient indiqué son cabinet où il devait être. Comment ils avaient pu avoir son visage alors qu’il prenait soin de cacher son identité ? Le Doc’ n’avait pas remarqué une petite caméra, coincé entre deux bouquins dans la chambre où un meurtre avait été fait.

Cela avait signé sa fin et son arrivée sur l’île, avec des souvenirs bien présent et des ambitions nouvelles.