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Sujet: I want to go back to our first meeting + So Hee Ven 27 Oct - 16:53 | |
| I want to go back to our first meeting Su Ha & So Hee. Mon doigt s'appuya sur la visière de ma casquette et la poussa légèrement afin d'élargir mon champs de vision. Le magasin était dans un état déplorable. Véritable ruine aux murs noircis, elle illustrait une scène que je n'avais pas vu. Une scène que je pouvais seulement imaginer. Un sourire froid et ironique fit tressaillir les commissures de mes lèvres et la colère noya un regard figé. S'il lui était arrivé quoique ce soit … L'os d'une mâchoire contractée roula sous ma peau tandis que je serrais les poings. La peur et la culpabilité souillaient mes veines. « Hyung ! » Les doigts de Chan Yi se refermèrent sur mon bras. « C'est sinistre ... » souffla t-il horrifiée. « Où est-elle ? » demandai-je d'une voix égale. « A l'hôpital. Elle semble aller bien mais ... » Me détachant d'elle, j'esquissai un pas sur le sol recouvert de cendres. Un nuage de poussières l'accompagna, ces particules grisâtres qui semblaient aussi bien étouffer les lieux que mon propre cœur à l'agonie. Je me refusais à la côtoyer pour lui laisser une chance de vivre cette vie de pacotille mais elle avait faillit mourir sans que je n'en sache rien. Le supporterais-je seulement ? La douleur d'un enfant s'éveilla dans ma mémoire, de même que les émotions qui m'avaient submergées seize ans auparavant. Non. Je tenais à elle, suffisamment pour être incapable ne serait-ce que d'imaginer une vie sans elle. Le sang balafra mes pupilles rétrécies. Je baissai la tête puis, retirant ma casquette, parcouru la salle du regard. Je devais l'approcher. Au diable l'ombre et l'éloignement forcé. Me tenir à l'écart de sa vie ne l'avait pas mise à l'abri. « Hyung ? » « Je vais y aller. » me décidai-je en me tournant vers elle. « Il faut que je l'approche. » « Tu n'y penses pas ! Elle ne se souvient pas de toi puis … Hyung tu ne peux pas faire ça. » dit-elle en attrapant ma manche. « Il n'y a aucune certitude qu'elle t'écoute. » Je serrai les dents, sensible à l'argument. Je ne connaissais rien d'elle, si ce n'est la femme enjouée et souriante qu'elle semblait être devenue. Mais il n'y avait aucune chance qu'elle m'accorde plus de quelques minutes à moins que … Je fronçai légèrement les sourcils et balayai l'espace d'obsidiennes qui finirent par s'immobiliser sur une tige en fer. Survivante, elle échappait au mur qu'elle aidait à maintenir avant qu'il ne soit attaqué par les flammes. « Ne fais rien. » la prévins-je durement en m'approchant. Inspirant entre mes dents, je me mis dos au mur tandis que mon esprit calculait rapidement les probabilités, l'espace et la marge d'erreur que m'offrait une telle idée. « Qu'est-ce que tu fais ?! » Sans plus tergiverser davantage, j'appuyai mon flanc à la tige puis pivotai brusquement. Le fer transperça ma chaire, l'ouvrant sur plusieurs centimètres de profondeurs. Chang Yi poussa un cri effrayé alors que le sang giclait, éclaboussant mon arme fortuite. « Mais tu es fou ! » s'écria t-elle en me rejoignant. L’œil trouble, je m'écartais et portai la main à la plaie. Suffisamment grave pour attirer l'attention, elle n'aurait cependant besoin que de points de suture. « Il faut vite t'emmener à l'hôpital. » s'affola t-elle, « tu es en train de ... » « Prépare la voiture et arrête de t'exciter autour de moi. » la coupai-je glacial en me redressant. Ravalant ses mots, elle s'éloigna en courant vers la sortie. J'en profitais pour entrouvrir les lèvres et inspirer profondément, la paume plaquée contre le tissu déchiré de ma veste. Des lambeaux carmins de chemises y étaient visibles, imbibés d'un sang qui dont je sentais la chaleur pâteuse contre ma main. Ignorant la douleur, je sortis à sa suite et montai dans la voiture en retenant une grimace. « Je ne sais pas si ... » « Conduis et tais toi. » précisai-je en calant le pied contre la voiture afin de ne pas bouger inutilement. Un grognement fut la seule réponse qu'elle s'autorisa à émettre, un son reprit par le moteur d'une voiture qui fila. Obstruant du mieux possible la blessure qui balafrait ma taille, je fermai les yeux en réfléchissant à ce que je pourrais lui dire une fois que je l'aurais approché. Je n'aurais pas plus qu'une demi heure avec elle, sauf si je restais à l'hôpital pour me faire suivre une demi-journée. Mais … Je me raidis à la seule perspective de rester coincé dans un tel lieu, dont je ne supportais ni les odeurs ni les couleurs. L'hôpital renfermait trop de souvenirs douloureux pour que je songe à y demeurer plus que nécessaire. Mais une demi heure, au mieux, serait-elle suffisante pour convaincre So Hee de me laisser l'approcher ? L'automobile pila brusquement devant l'entrée et je fis glisser mon bras opposé vers la portière afin de l'ouvrir. Si mes jambes ne tremblaient pas sous mon poids, je sentais la souffrance tisser sa toile jusque dans une tête compressée. La sueur perlait sur chacune de mes tempes et humidifiait ma peau pâle. Les larmes aux yeux, Chang Yi s'approcha sans oser me toucher puis me précéda jusqu'aux portes vitrées. A peine les eut-elle passées qu'elle se précipita vers l'accueil. « On a besoin d'aide, il est blessé ! » expliqua t-elle. « Docteur ! » Je levai la tête et fronçai les sourcils. Le médecin qui s'approchait en courant était un homme. Je reculai dès qu'il fit mine de m'attraper et lui coulai un regard tranchant. « Oh So Hee. Je veux voir ce médecin et personne d'autre. » « Le docteur Oh .. » « J'attendrais. » « Hyung ! » « Je refuse de me faire traiter par un autre médecin, est-ce clair?» claquai-je en la fixant, avec suffisamment de puissance pour qu'elle s'empourpre et échappe au regard acéré que je lui lançais. « Bien, ne vous énervez pas, je vais la chercher immédiatement. Bip la ! » dit-il à l'infirmière d'accueil, qui prit aussitôt son téléphone. « Suivez moi au moins jusqu'en salle ... » « Je l'attendrais ici. » affirmai-je en me redressant, indifférent au sang dont quelques gouttes éparses maculaient déjà le sol. Je me foutais de mon teint cireux, de mes yeux voilés et de mon expression, qui ne pouvait plus dissimuler la douleur qui ravageait mon buste. « Hyung ... » Je notais la supplication dans sa voix mais demeurais inflexible. Les doigts enfoncés dans mon vêtement, je baissai légèrement la tête. J'avais chaud. Les secondes, minutes s'écoulèrent puis je reconnus son pas. Le son claquant de ses talons, celui même qu'elle avait laissé derrière elle le jour où elle s'était détournée sans me voir. Levant les yeux, j'effleurais son visage, sa chevelure brune et attachée, sa bouche pulpeuse. Et mes jambes se dérobèrent.« Hyung ! » Frappant le sol des genoux, je retins un grimace et fronçai les joues et les sourcils en tendant la main vers elle. Chang Yi glissa un bras sous les miens et me hissa avec l'aide de l'autre médecin. Mais je me dégageai d'un geste brusque et attrapai le bras de So Hee. So Hee. « Docteur Oh, j'ai besoin d'aide. »
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| | | | Sujet: Re: I want to go back to our first meeting + So Hee Dim 29 Oct - 11:50 | |
| I want to go back to our first meeting Su Ha & So Hee. Déjà plusieurs jours que l’accident s’était produits, que So Hee avait failli périr dans les flammes. Physiquement, elle n’en a gardé aucune séquelle. Pourtant, depuis cette nuit, elle se sent différente, changée. Qu’elle que chose ne va pas en elle, elle le sait. Les yeux rivés dans le miroir, les bras en appui sur le lavabo, elle essaye tant bien que mal de percevoir une trace d’une quelconque maladie, pourtant sans succès.
Aussi loin que remonte sa mémoire, elle a toujours été d’une impulsivité sans nom. Alors pourquoi trouver cela étrange aujourd’hui ? Il est vrai, que quelque chose est différent de cette époque, que jamais elle ne se serait emporté ainsi contre d’innocentes personnes simplement trop curieuses. C’est comme si quelque chose était bloqué en elle, une rage et une colère monstrueuse qui ne demande qu’à sortir. Ça la ronge de l’intérieur, elle le sent parfaitement. Pourtant, elle n’arrive pas à en comprendre les causes. Et plus elle y songe, plus elle a l’impression de ne pas être à sa place dans ce monde. Ce qui est complètement stupide en soi. Pourquoi ne devrait-elle pas se sentir bien ? Elle a une vie de rêve, des amis en or … Alors oui, elle s’énerve bien plus souvent qu’auparavant, mais est-ce une raison pour se trouver anormal ?
-« So Hee, tu es vraiment stupide » Lâcha-t-elle dans un souffle avant de se passer rapidement de l’eau sur le visage. L’incendie l’a surement marqué plus que ce qu’elle ne pense, rien de plus. Elle doit également travailler trop dur. Tout le monde ici sait qu’elle passe sa vie à l’hôpital, rien de plus normal donc que son mental finisse par lâcher. Qu’elle soit plus à fleur de peau et plus encline à s’énerver pour un rien. Après plusieurs jours de repos, tout ceci serait surement complètement oublier et elle pourrait sans mal reprendre une vie normale sans pression et énervement d’aucune sorte.
Un nouveau soupire franchi alors de ses lèvres tandis qu’elle se détache finalement du lavabo. Rester de longues minutes dans la toilette de l’hôpital ne va de toute façon en rien arranger les choses. Il vaut clairement mieux pour elle de reprendre le travail comme si de rien était. Après tout quoi de mieux que de se plonger dans la vie de ses patients pour oublier la sienne ?
Prenant son courage à deux mains, elle s’apprête donc à retourner travailler quand son bippeur se met soudainement à sonner. Plutôt étrange. Certes, elle est de garde, mais elle avait pourtant prévenu qu’elle prenait une courte pause. Pourquoi donc l’appeler alors qu’un de ses collègues est sur place pour s’occuper d’éventuel arrivant ?
Un accident multiple s’était-il produit ? Non, impossible si cela avait été le cas, elle aurait été avertie par un remue-ménage d’enfer dans les couloirs. Fronçant les souris, la jeune femme s’empare donc de son portable. Rien de plus rapide et de plus efficace que d’appeler directement l’infirmier pour savoir ce qu’il en est. Au bout du fil, l’infirmière lui expliqua donc rapidement qu’un jeune homme était arrivé avec une blessure importante au flanc et qu’il refusait toute aide du médecin présent prétextant qu’il ne voulait être soigné que par So Hee. La jeune femme fut surprise, après tout il est plutôt étrange qu’une personne demande à être soignée par elle. Non pas qu’elle ne fasse pas son travail correctement, bien au contraire d’ailleurs. Disons simplement qu’au vu de l’importance de la blessure d’écrite, le jeune homme ne pouvait se permettre le luxe de vraiment choisir un médecin en particulier.
-« Bon, très bien, j’arrive » termina-t-elle avant de raccrocher précipitamment. Adieu sa pause, l’état du patient est plus important que son repos personnelle. Sortant des toilettes, la jeune femme se met donc à cavaler dans les couloirs des urgences pour arriver au plus vite.
Le souffle court, So He ralenti finalement en arrivant au niveau de l’accueil. Immédiatement, son regard se pose sur le sang au sol. Pourquoi donc cet homme refuse-t-il de se faire soigner par son collègue ? Il est pourtant évident que son état nécessite des soins rapides. Et sa pensée fut d’ailleurs rapidement confirmée puis qu’avant même qu’elle ne puisse arriver à la hauteur du groupe, les jambes de l’inconnu finir par le lâcher l’envoyant directement les genoux à terre.
-« Préparez-moi un anesthésiant, des antidouleurs, du désinfectant et de quoi le recoudre » Ordonna-t-elle à l’infirmière avant de se rapprocher au plus près du patient qui repoussa une nouvelle fois l’aide du docteur. Décidément, ce garçon semble réellement borné. Elle n’a cependant pas le temps de le lui faire remarquer que son bras se fit agripper.Surprise, son regard coula doucement vers son nouveau patient, elle ne le comprend peut-être pas, mais il est évident qu’elle ne peut pas le laisser ainsi. Laissant donc ses questions de côté, la jeune femme se colle doucement aux jeunes hommes pour lui offrir un appuie.
-« Ça va aller, je vais m’occuper de vous ne vous inquiétez pas, dit-elle d’une voix douce et rassurante en glissant un regard entendu à son collègue. Occupe-toi de la personne qui l’accompagne pour le dossier, je m’occupe du reste.»
Sans attendre de réponse, So Hee se dirige alors dans une salle libre non loin. À aucun moment, son regard ne se détache du jeune homme. Elle est certaine ne jamais ne l’avoir vu et pourtant, c’est après elle qu’il a demandé. Pourquoi ? Et comment peut-il la connaitre ?
-« Vous n’auriez pas dû refuser l’aide de mon collègue, vous savez. Qu’auriez-vous fait si je n’avais pas été là ? »
Bien que cette situation la perturbe, la jeune femme ne montre pas son trouble. Professionnelle jusqu’au bout, sa voix reste calme et posé tandis qu’elle aide son patient à s’installer sur le lit.
-« Bien, on va regarder tout ça. Évitez de trop bouger, je vais vous aider à enlever vos vêtements. »
Frôlant sa peau de ses doigts, So Hee l’aide donc à enlever sa veste ainsi que son haut dans des gestes lents et parfaitement calculés pour éviter toute souffrance inutile au jeune homme. Une fois fait, son regard de se pose alors immédiatement sur la blessure.
-« Comment est-ce arrivée ? » Lâche-t-elle dans un froncement de sourcil en voyant la forme de la blessure. Jamais elle n’avait encore vu ce genre de blessure ou du moins, c’est le genre de chose que l’on peut voir seulement sur des accidents tragiques de construction. Des hommes empalés par des barres de fer ou ce genre de chose. Pourtant, en remontant lentement son regard plus haut sur son torse, So Hee comprend très vite que cet homme ne doit pas être un simple ouvrier. En effet, cet homme a visiblement une vie plutôt mouvementé. Sans mal la doctoresse peut distinguer plusieurs cicatrices dues à des objets coupant, voir même à certains endroits des marques ressemblant à des impacts de balle. Elle se retient cependant de faire une quelconque remarque. Après tout, elle n’est pas là pour juger la vie des gens, mais simplement pour leur sauver la vie.
-« Vous avez de la chance, la blessure n’est pas trop grave, lâcha-t-elle tout en posant une compresse sur la blessure pour stopper le sang. Quelques points de suture suffiront, en revanche, il faudra éviter de faire des folies avec votre corps pendant un petit temps après ça. »
Cette fin de phrase, elle l’a lâché tout naturellement dans un sourire avant de plonger son regard dans celui de cet homme dont elle ne connait toujours pas le nom. Cela lui arrivait souvent de détendre l’atmosphère avec ce genre de réflexion, ne sachant que trop bien à quelle point certaines personnes peuvent angoisser à l’idée même de se trouver dans un lit d’hôpital. Et puis, honnêtement ce garçon est plus que charmant. Nul doute qu’il doit avoir un succès fou auprès des filles, voir même des garçons.
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| | | | Sujet: Re: I want to go back to our first meeting + So Hee Mer 8 Nov - 16:37 | |
| I want to go back to our first meeting Su Ha & So Hee. J'avais oublié. La chaleur de sa peau sous la blouse que je serrais et la profondeur de ce regard levé vers moi. So Hee. Je reconnaissais la pulpe de ses lèvres mouvantes et la couleur chaude qui ruisselait dans ses iris. Mais au delà … elle n'était plus la femme que j'avais côtoyé. Le feu qui brûlait jadis ses pupilles s'était effacé, assassiné par une gentillesse et une empathie qui affadissait sa personnalité. La colère ombra un visage contracté et dont la pâleur soulignait la douleur. Je haïssais ces enfoirés dont la prétention et la suprématie fictive les avait conduit à penser qu'ils pouvaient manipuler nos vies à leurs guises. J’exécrais ces salopards qui l'avaient touché et transformé en marionnette au caractère lisse et bienveillant. Une sourde chaleur empoisonna mes veines et l'envie de les démembrer noircit deux obsidiennes dissimulées sous des cils voyageurs. J'aurais leur peau … après l'avoir réveillée. Les mouvements de mon ancienne compagne m'éloignèrent de mes fantasmes mortuaires et son épaule offerte en effaça les images sanglantes. Interpellé par sa soudaine proximité, je me laissai faire mais sans réellement m'appuyer sur elle. Son parfum effleura mes narines et rebondit sur mes lèvres entrouvertes. Les siennes dansaient. Je l'entendais. Elle ne s'adressait pas à moi et pourtant, j'étais sensible à chaque son exhalé et à chacune des vibrations qu'elle émettait. Ses mimiques, sa manière de bouger, sa façon de s'exprimer étaient celles d'une femme au souvenir dérobé. Une femme qu'elle n'était plus et dont l'ignorance me blessait plus sûrement que la plaie béante qui s'ouvrait dans mon flanc. Les muscles raides, je relevai la tête et quittai des yeux son visage familier. Néanmoins, je sentais son regard, comme je percevais les questions silencieuses qui l'importunaient. L'une d'entre elle finit d'ailleurs par échapper vocalement à la barrière de ses lèvres, me donnant ainsi l'occasion de desserrer les miennes. « J'ai des problèmes de confiance. Si vous n'aviez pas été là, je me serais démerdé. » répondis-je d'un ton rauque. Mon environnement éveillait des souvenirs auxquels je n'étais pas attaché et que l'enfant en moi haïssait. Je serrai légèrement le poing et m'efforçai de faire abstraction des médecins qui parlaient, des patients qui vadrouillaient et de cette odeur si particulière qui noyait les lieux. Heureusement, elle me fit entrer dans une pièce vide et relativement calme. La mâchoire contractée, je m'assis et posai une main sur ma cuisse pour étirer légèrement mon flanc douloureux. Le sang, froid et collant, imbibait ma peau et mes vêtements.. J'y passai les doigts mais me focalisai davantage sur elle que sur la plaie que j'aurais pu rafistoler seul. Le visage lisse et sans expression réelle, elle s'approcha pour poser les mains sur ma veste. Ses doigts s'y enfoncèrent et le tissu glissa sur mes épaules pour révéler la chemise au blanc souillé de carmin. Lente et professionnelle, elle retira les pièces de tissu et dévoila aussi bien la blessure que ma peau nue et marquée par les ombres d'une existence à laquelle elle avait tourné le dos inconsciemment. Nulle émotion ne colorait ses yeux, nulle flamme ne les enflammait. Elle était une étrangère, un « médecin » à l'intérêt professionnel et froid. Un rictus fit tressaillir la commissure de mes lèvres et mes muscles se tendirent sous ma peau claire. J'avais envie de la secouer, de la gifler, de la plaquer contre un mur et de la forcer à prendre conscience de la vie fade et inintéressante qu'elle acceptait. Comment le pouvait-elle ? Comment pouvait-elle ne serait-ce que consentir, même inconsciemment, à cette mascarade ? J'inspirai profondément et baissai légèrement la tête, les sourcils froncés. Donnant ainsi l'image d'un homme abruti par la douleur, je pris sur moi de ne pas écouter mes désirs les plus primaires et de réfléchir à la manière la plus intelligente de l'approcher. S'ils avaient effacé les crimes de sa mémoire, son dernier souvenir se situait-il avant sa chute dans le monde criminel ? Je plissai les paupières et me redressai légèrement pour la regarder. Je me suis empalé pour t'approcher. Une ombre voilà mon regard et je fermai les yeux. Une … deux secondes. Quand mes cils battirent et dévoilèrent à nouveau deux obsidiennes creusées dans un visage pâle, ils révélèrent une souffrance émotionnelle. « Je me suis battu et mal réceptionné. Rien de plus. » lâchai-je sombre, du moins cherchai-je à lui en donner l'impression. Le mensonge avait plus d'impact quand on disait peu que trop. Se justifier longuement trahissait un besoin de convaincre, tandis que la brièveté intriguait et révélait un besoin de cacher une vérité. Armée d'une compresse, elle la posa contre mon flanc. Je me raidis instinctivement mais restai silencieux, n'éprouvant pas le besoin de réagir sur la gravité de ma blessure. En revanche, sa réflexion presque déplacée m'offrait l'opportunité d'attaquer. « Faire des folies de mon corps ... » repris-je avec amertume, « Elle s'est barrée avec un autre homme. Rassurée docteur ? » La tristesse noya deux pierres que je lui dérobais en détournant légèrement la tête pour effleurer la porte dans son dos. Je n'avais jamais été homme à lui poser de nombreuses questions mais je savais qu'elle avait basculé à cause d'un homme et de leur rupture. Se pouvait-il que sa nouvelle vie se repose également sur cet événement ? Puisant dans la douleur de mes propres souvenirs, je fis naître une larme éphémère dans mon œil droit, que je fis disparaître d'un clignement de paupière en me tordant sous sa main. « On m'avait dit que vous étiez plus douce. » grommelai-je en appuyant « instinctivement » sur la compresse, effleurant ainsi ses doigts des miens. La situation, au delà du mensonge et de la manipulation dont j'usais, était troublante. Je l'avais eu à mes côtés des années et elle était l'une des rares personnes à connaître ma franchise et mon ton sarcastique. Le naturel sous les armes. Mais aujourd'hui, elle goûtait à l'ennemi et à ces talents dont je n'avais jamais usé contre elle. « Je n'aurais pas à rester plus que nécessaire n'est-ce pas ? » lui demandai-je brusquement en plongeant dans son regard. « Je ne sais pas rester immobile. » Pas plus que dans cet endroit. sous entendis-je silencieusement.
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| | | | Sujet: Re: I want to go back to our first meeting + So Hee Mer 8 Nov - 21:43 | |
| I want to go back to our first meeting Su Ha & So Hee. So Hee avait pensé pouvoir détendre l’atmosphère avec sa phrase, après tout ce genre de chose fonctionne toujours avec les patients. Seulement, pas de chance pour elle la réponse de son inconnu ne fut pas celle attendue. A l’instant même où, les mots du jeune homme parvinrent à ses oreilles la doctoresse ne put s’empêcher de se traiter d’imbécile mentalement. De tout ce qu’elle aurait pu dire, il avait fallu qu’elle touche un point sensible. Si elle n’était pas occupée en plein soin, elle se donnerait des baffes tant sa maladresse pouvait faire des ravages par moment.
-« Je suis désolée…. »
Ce sont les seuls mots qu’elle réussit à prononcer. Elle s’en veut, cela peut d’ailleurs certainement se lire sur son visage, malgré le professionnalisme qu’elle tente de garder. Elle-même à l’époque a vécu une séparation de ce genre, c’est d’ailleurs ce qui a fini par la refroidir en amour. Malgré les années passées, So Hee se souvient encore parfaitement de la douleur qu’elle a pu ressentir dans son cœur à ce moment-là. L’air lui avait manqué, sa poitrine lui avait fait mal et les larmes n’avaient cessé de couler pendant plusieurs semaines. Pour elle, il n’y avait rien de pire que de recevoir un sms annonçant une rupture. Elle s’en était tellement voulue, pourquoi ne l’avait-elle pas suivit à Séoul ? C’est souvenir son extrêmement flou à ce sujet, bien qu’elle ait l’impression d’être resté dans cette ville pour ses études. Quelle idiote, ne pouvait-elle pas aller étudier là-bas ? Si elle avait suivi son plus grand amour, elle serait encore certainement avec lui à l’heure qu’il est.
Perdue dans ses pensées douloureuses, la jeune femme du certainement appuyer plus que prévu sur la compresse qui se trouve entre ses doigts, puisque la voix plaintive du jeune homme fini par la ramener à elle. Surprise, elle posa un instant sur regard sur celle-ci ainsi que sur les doigts effleurant les siens avant de les retirer vivement. Elle le sait pourtant qu’il n’est pas bon pour elle de se perdre ainsi dans ses pensées.
-« Je suis désolé, c’est le cas d’habitude …. »
Entre ça et ses crises verbales non contrôlé, la jeune brune commence à se dire qu’il est vraiment temps pour elle de songer à prendre un jour de congé. Seulement, avant de penser au moindre repos forcé, il faut qu’elle s’occupe de son bel inconnu. Reprenant ses esprits, elle repose donc son regard sur lui avant de lui enlever la compresse. L’hémorragie semble maitriser, elle va donc pouvoir passer à la suite.
-« Je fais faire plus attention, je vous le promets » Sur ces mots, la jeune femme se détourna un instant pour préparer le désinfectant qu’elle posa sur une nouvelle compresse tandis que le jeune homme vient à lui poser des questions quant à sa condition à l’hôpital. Ce qui la fit sourire, visiblement ce jeune homme n’est pas de ceux qui portent grandement l’hôpital dans son cœur.
-« Vous en avez déjà assez de moi ? Lâcha-t-elle avant de reporter son attention sur lui. Ne vous en faites pas, vous n’aurez pas à rester ici. En revanche, désolée pour vous, mais il faudra repasser me voir dans quelques semaines pour que je vérifier l’état de votre suture. »
Par chance pour son patient, il ne devra pas rester bien longtemps allongé sur ce lit car les soins que So Hee doit lui prodiguer sont déjà presque terminés. Elle approche d’ailleurs la compresse imbibée de désinfectant près de la plaie avant de s’arrêter à quelques centimètres de celle-ci.
-« Attention, ça risque de piquer »
Sur ces mots, la jeune femme apposa le bout de tissus sur la blessure et le passa méticuleusement sur l’ensemble de la plaie. Cette partie n’est pas des plus agréables, elle le sait, cependant c’est un passage obligé pour éviter toute infection. Et malgré elle, elle ne peut s’empêcher de penser que le jeune homme présent devant elle en a suffisamment bavé dans la vie que pour supporter ce genre de chose. De plus, bien qu’il lui ait avoué s’être battu, elle a toujours du mal à envisager la cause d’une mauvaise réception à cette blessure. Bien sûr, elle n’a rien dit. Après tout, c’est le droit de son patient de ne pas lui dire la vérité. Cependant, sa curiosité ne peut s’empêcher de faire tourner son cerveau à plein régime en cherchant les réponses à ses interrogations. C’était-il battu à cause de sa petite amie ? Au vu de ses dires, c’est finalement l’hypothèse la plus plausible. À moins, bien sûr, que ce jeune homme ait une vie semé de problème…
-« Vous savez …. J’ai aussi vécu une déception sentimentale. » Certes, cette phrase peut sembler bizarre et subitement sortie de nul part. Cependant, dans la bouche de So Hee tout ceci est parfaitement calculé. En effet, l’étape du désinfectant étant terminé, il est temps pour elle d’endormir la zone à recoudre. Et malheureusement, pour ce faire, il va falloir piquer la zone. Voilà pourquoi la jeune femme c’est subitement aventurer sur le terrain de sa vie privée. So Hee fait partie de ses médecins qui préconisent la distraction pendant la piqûre. Ainsi le patient ne pense, ni ne voit l’aiguille et donc passe le cap de ce moment traumatisant, pour beaucoup, plus facilement. Alors bien sûr, elle aurait pu parler de toute autre chose, seulement c’est étrangement la première chose qui lui a traversé l’esprit au moment où elle introduit le produit dans la seringue.
-« Mon ex. petit copain m’a plaqué par sms. Continua-t-elle sur sa lancée tout en rapprochant l’aiguille de la peau du jeune homme. Visiblement, il n’a pas supporté la distance et à trouver mieux à Séoul. L’aiguille vient alors se planter dans la peau du jeune homme. Je ne sais que trop bien à quel point l’amour peut faire mal, mais ce n’est pas une raison pour se retrouver dans un tel état. Termina-t-elle avant de planter son regard dans celui de son vis-à-vis. Et voilà, il n’y a plus qu’à recoudre. J’espère que j’ai été plus douce cette fois-ci» |
| | | | Sujet: Re: I want to go back to our first meeting + So Hee | |
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