Sujet: La mort de Byul Dim 26 Fév - 14:49 | |
| !!!! Je tenais juste à prévenir les lecteurs que cet OS contient une description de suicide, si ça peut vous choquer, faites attention, je voudrai pas vous faire du mal à vous aussi ;w; J'ai mis avant et après l'ensemble de paragraphes concerné des points d'exclamation (comme au début de ce petit warning, en rouge) je les ai aussi un peu séparé du reste, histoire que vous puissiez sauter ce passage si ça vous dérange ♥
Je levai une main, appuyant sur la sonnette près de la porte puis rabaissai ma main, attendant patiemment qu’on vienne m’ouvrir. Je me trouvais dans un petit immeuble de Kona, attendant devant la porte d’un appartement, au bout d’un couloir avec une fenêtre grande ouverte. Il faisait plus chaud, ces derniers temps, on sentait que l’hiver s’en allait doucement. Il ne neigeait plus mais pleuvait régulièrement, j’avais enlevé le plaid sur mon lit, commençant à avoir trop chaud la nuit, j’avais même pu à nouveau ouvrir la fenêtre de la cuisine, lorsque je travaillais. Il faisait très vite trop chaud dans cette pièce, avec le four presque tout le temps en marche. Mais, durant l’hiver, je n’avais pas trop osé ouvrir la fenêtre, le vent glacial me donnant très vite froid or, depuis que ça s’était réchauffé, c’était plus agréable. La porte devant moi s’ouvrit et je me tournais vers la jeune femme à qui je rendais visite, souriant devant son incertitude. Elle tremblait déjà. « Bonjour, je peux entrer ? » Elle hésita puis hocha la tête, doucement, avant d’ouvrir la porte plus grand, me laissant passer. J’entrais dans le petit appartement en la remerciant et enlevais mes chaussures puis mon manteau, soucieux de ne pas trop m’avancer dans le logement sans son autorisation. Après tout, c’était encore chez elle. « C’est mignon, chez toi, Byul. » Ses joues se colorèrent légèrement alors qu’elle me souriait, me remerciant en silence. Je la fixais quelques instants alors qu’elle se tenait face à moi, les mains croisées, nous n’avions pas quitté l’entrée et je finis par hausser un sourcil à son attention. Semblant soudainement se rendre compte de où nous étions, elle s’éclaircit la gorge et baissa le regard : « Je… Tout est prêt… » Sentant sa nervosité, je m’approchais doucement et caressais une de ses joues, souriant doucement : « Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer. Tu veux parler un peu, avant ? » Son regard croisa le mien alors qu’elle secouait légèrement la tête de gauche à droite. « Très bien, alors » murmurai-je en caressant toujours sa joue de mon pouce. Je la sentais on ne peut plus obéissante et prête à obéir à chacun de mes petits désirs, cependant, alors que je sentais l’excitation m’envahir, à l’idée de ce qui allait arriver, je ne vis pas venir son geste suivant. Sans doute dans un espoir d’un peu plus d’affection, de réconfort ou d’encouragement, son visage s’approcha du mien, ses pieds se tendant pour grimper les quelques centimètres qui me rendaient plus grands qu’elle. Ses lèvres frôlèrent à peine les miennes que je me reculai déjà, ma main sur sa joue glissant pour recouvrir sa bouche, mes ongles n’hésitant pas à mordre sa peau. « On en a déjà parlé, Byul. Mes sentiments n’ont pas changés et nous ne sommes pas là pour ça. » Elle ne rougissait pas mais je voyais ses yeux se remplir légèrement de larmes, la raison m’étant inconnue. Tristesse ? Regret ? Douleur ? Je m’en fichais. La jeune femme redescendit doucement et recula d’un pas, ma main quittant son visage. J’eus tout juste le temps de voir de toutes petites traces rouges sur sa joue gauche, dues à mes ongles, des traces qui, je le savais, disparaîtraient rapidement. « Par ici. » Byul s’éloigna vers le fond de l’appartement et je la suivais en silence, observant son logement. « Tu as un chat ? » Nous venions de passer devant la cuisine où trônaient deux gamelles près d’un gros sac de croquettes pour chaton. « Je l’ai donné à une amie. » Quelque part, j’étais soulagé, je me voyais mal m’occuper de l’animal plus tard… Je ne fis cependant pas de commentaires, appréciant le fait qu’elle était bien organisée. Sans doute était-ce dû au fait que j’avais bien insisté sur cet élément. Byul ouvrit une porte au bout d’un couloir et entra dans ce qui était la salle de bain, la baignoire au fond déjà rempli d’eau. « L’eau est à bonne température ? » La jeune femme sembla hésiter mais finit par plonger une main dans l’eau avant de la retirer, souriant doucement : « Oui. » Je lui souris et hochais la tête. Je me retrouvais ensuite à la fixer une nouvelle fois, un sourcil haussé alors que j’attendais qu’elle agisse. Mais elle semblait hésiter, à nouveau, et je soupirais, me rapprochant d’elle pour prendre une de ses mains, la serrant doucement avant de glisser mes doigts entre les siens : « C’est trop tard pour faire marche-arrière, Byul, tu le sais bien. Il faut aller jusqu’au bout. » Elle hocha la tête et lâcha ma main pour enlever son gilet et retrousser les manches de sa blouse noire. Je lui prêtais une main pour l’aider à entrer dans la baignoire. J’étais soulagé que tout se passe bien, finalement, je n’étais pas très à l’aise de savoir que nous faisions ça dans un appartement entouré d’autres logements, aux murs sûrement pas suffisamment épais pour cacher nos voix si jamais elle décidait soudainement de changer d’avis. Mais je ne pouvais pas me permettre de faire à nouveau ça dehors, comme avec Hauru, je me doutais bien que j’étais plus sous surveillance qu’avant, j’étais sans doute le seul criminel connu par la police à tuer ses victimes en les poussant au suicide, il fallait donc que je sois plus prudent. De plus, j’espérais que Plume n’apprenne pas tout de suite qui était le coupable. Car je sentais qu’il savait qui avait fait ça, qu’il savait que c’était moi. Je ne supportais pas cette sensation mais… Je ne pouvais m’empêcher de recommencer. J’aimais trop tuer pour réussir à m’arrêter. Ce sentiment de puissance qui m’envahissait alors que ma victime était presque prêt à tout faire pour me satisfaire, me rendre heureux. Et cette étincelle de vie qui disparaissait dans son regard alors qu’elle mourrait… C’était tout simplement magnifique. Byul s’immergea complètement puis ressortit la tête et ses deux bras de la baignoire, les posant sur les bords en plastique et posa sur moi un regard sûr, même si elle se mordillait la lèvre inférieure. Je décidais de l’aider, saisissant le rasoir posé sur le lavabo et le lui tendait, souriant doucement pour la mettre en confiance. Elle prit d’une main assurée, contrastant complètement avec Hauru qui n’avait presque pas été capable de se tuer seul, que j’avais dû aider.
!!!! La lame du rasoir coupa la peau et la jeune femme laissa échapper un petit bruit de douleur surprit, alors que le sang commençait à perler. Je vis ses sourcils se froncer alors qu’elle appuyait plus fort sur son poignet, cherchant à bien couper nettement l’artère. Le liquide rouge coulait lentement le long de son bras pour tomber dans l’eau du bain qui, lentement mais sûrement, perdait sa couleur transparente. Je devais me retenir de ne pas sourire de bonheur en voyant le flux de sang s’épaissir et Byul enlever la lame, laissant ses deux bras tomber en dehors de la baignoire, de mon côté. Le sang coulait par terre, près de moi et je m’accroupis, saisissant son poignet ouvert pour le tourner de façon à ce que le sang coule dans l’eau et non par terre. Je sentais le regard de la jeune femme posé sur moi et le croisais, attendant de savoir ce qu’elle me voulait. Après une hésitation, elle finit par murmurer : « Est-ce que… Vous pourriez faire l’autre poignet… ? Je ne suis pas sûre d’avoir la force... » J’hésitais, rechignant encore et toujours à réellement prendre part dans le suicide, je préférais les voir le faire eux-mêmes mais je me doutais bien qu’elle disait vrai, elle commençait déjà à pâlir et sa poitrine se soulevait difficilement. A cause de la douleur ou bien du manque soudain de sang… ? Finalement, je lui souris et pris le rasoir ainsi que son autre poignet, encore immaculé. Je pressais la lame contre la peau, sans encore appuyé et vis, du coin de l’œil, Byul s’installer plus confortablement, rejetant la tête en arrière et fermant les yeux. La surveillant toujours, je finis par appuyer, faisant un mouvement de va-et-vient pour bien pénétrer la chair et appuyais de plus en plus fort, refusant de me laisser ralentir par l’artère. Lorsqu’elle fut coupée, j’entendis Byul pousser un léger soupir, sans doute de soulagement. Malgré tout, elle devait quand même avoir mal. Il n’existait qu’un seul idiot pour oser dire ‘‘Suicide is painless’’… !!!!
Une fois ma tâche terminée, je laissais tomber le bras inerte dans l’eau du bain et me relevais, cherchant quelque chose pour emballer le rasoir. Je l’avais saisi, il y avait mes empreintes, je ne pouvais décemment pas le laisser ici ou j’allais vraiment avoir des ennuis. Après quelques instants de recherche, je finis par prendre de l’essuie-tout à la cuisine et l’emballait dedans généreusement – je ne désirais pas me couper – puis le glissais dans une poche de mon jean et retournais auprès de Byul. Elle n’avait pas bougé, hormis le fait qu’elle avait dorénavant les deux bras dans l’eau et non uniquement celui que j’avais entaillé, sans doute l’autre avait-il glissé. Elle était vraiment pâle, cette fois, et je m’approchais pour caresser doucement sa joue la plus proche, lui souriant alors qu’elle rouvrait les yeux pour les poser sur moi. Elle me sourit : « Merci. » Je secouai la tête, comme pour lui signifier que c’était normal et me rassis par terre, près de la baignoire mais suffisamment éloigné pour ne pas être touché par l’eau si jamais elle bougeait. Sauf qu’elle ne bougeait plus. J’attendis patiemment, assis en tailleur, observant l’eau devenir de plus en plus rouge et son visage de plus en plus blanc. Une horloge, quelque part dans l’appartement, tiquait chaque seconde et faisait battre mon cœur au même rythme, une vague d’excitation me parcourant à chaque fois que je remarquais que Byul était plus pâle, que sa poitrine se soulevait moins haut, que ses yeux roulaient moins sous ses paupières, etc. Chaque petit détail qui la rapprochait de la fin me donnait la chaire de poule et je souriais, sachant bien qu’elle ne pouvait me voir, elle n’avait plus assez de forces pour rouvrir les yeux. Je ne sais pas combien de temps s’écoula mais, lorsque je remarquais que sa poitrine ne s’était pas soulevée depuis plusieurs secondes, je me rapprochais, veillant à ne pas mouiller mes vêtements, et posais deux doigts sur son cou, au niveau de sa jugulaire. Et j’attendis. Je comptais jusqu’à cent avant de retirer mes doigts, aucun battement n’étant venu contrer mon rythme cardiaque qui s’accélérait au fur et à mesure devant la satisfaction du travail bien fait. Je me relevais et retournais en sens inverse, traversant à nouveau l’appartement pour remettre mes chaussures puis enfiler mon manteau et ouvrais la porte, sortant du logement puis quittant l’immeuble. Il n’y avait pas grand-monde dans les rues alors que je retournais à la boutique. Après tout, nous étions un dimanche, en début d’après-midi. Même Sun Hae devait se reposer chez elle, après avoir passé la matinée à travailler. Cette fois, je n’avais pas osé la libérer plus tôt, je m’étais contenté d’agir comme si de rien n’était, sachant pourtant très bien que j’allais tuer quelqu’un. Elle ne devait pas savoir. Tant que je n’étais pas certain de sa réaction, elle ne devait pas savoir, ou sinon elle risquait de tout foutre en l’air.
- Si jamais...:
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