LA NAISSANCE D’UNE ÉNIGME

Comme l’indique ton prénom dépourvu de consonance coréenne, tu viens du pays du monstre du Loch Ness. Cette légende qui reste collée sur toutes les bouches depuis les années mille neuf-cents-trente. Ce monstre vivrait dans le lac appelé « Loch Ness » dans les Highlands, en Ecosse. Tu aurais aimé y vivre, cependant tes parents avaient décidé de s’installer à Glasgow, l’une des plus grandes populations du pays.

Tu n’es, en contrepartie, pas né sur le territoire écossais. Tes premiers cris se sont fait sur le sol Aikoyangien. Prévu pour le mois de septembre, ta mère profite de pouvoir prendre une dernière fois l’avion pour se rendre chez sa sœur. La jeune femme voulait passer du temps avec cette dernière, les occasions de la voir se faisaient rares. Ta mère était restée vivre en Angleterre avec l’élu de son cœur ; tandis que ta tante a préféré suivre le sien sur le territoire asiatique. Voilà donc la raison de la venue de ta génitrice à Hanari, ville d’Aikoyangi. Ta vie débute alors dans l’hôpital de cette fameuse ville. Sans crier gare, tu provoquas des contractions à ta mère ; visiblement pressé de sortir et de faire la connaissance de ce monde. Ton père n’eut le temps de venir jusqu’à l’île, il ne peut donc participer à ta naissance. Mais ta tante a pu avoir l’honneur de voir ta mise au monde, ainsi que de soutenir ta maman dans son accouchement. C’est une petite semaine que tu restes en couveuse, afin de suivre ton développement. Tout se passant plus que bien, ta maman pu te récupérer assez vite. Lorsque le séjour de ta maman chez sa frangine pris fin, vous rentrez à Londres, où tu pourras rencontrer ton père pour la première fois.

La raison de ta naissance prématurée n’a jamais vraiment été trouvée. La barrière de la langue avait beaucoup gênée les transmissions des informations de la part des médecins, malgré la présence de ta tante pour traduire. Mais tout ce qui importe ta maman, c’est que tu sois en bonne santé. Quelque mois après ta naissance, tu du t’envoler pour l’Ecosse. Ton père y a été muté pour son travail. Ta famille a alors posé ses bagages à Glasglow.

PREMIER AMOUR

Ce jour-là, tu as impressionné toute ta classe, ainsi que ton professeur. T’avais un peu plus de huit ans. Cette année-là, tu étais en P2 (primary school, deuxième année). Afin de faire travailler votre logique, la maîtresse de la classe vous avait distribué une feuille contenant quelques énigmes. Tu es celui qui les avait résolus le plus rapidement, sans faire une seule erreur. Tu devais avoir ça dans le sang.

Ton père est inspecteur au sein de la police criminelle. Les énigmes, les enquêtes, les manières de procéder, ça le connaissait. Et il semblait t’avoir transmis sa passion. Son héros ? Sherlock Holmes. Qui devient rapidement le tien aussi. Tu pouvais passer des heures à parler ce personnage pourtant fictif. Mais il reste tout de même une légende ; une icône dans le monde policier. Les livres et différents ouvrage le concernant commencèrent à alors à envahir ta chambre. Entre les films, les séries et les romans : tout s’y trouvait. Même les plus anciens, qui datent d’il y a presque deux cents ans.

UN CADRE BRISÉ

Tu rentres des cours. T’avais hâte de rentrer ; tu venais de recevoir une superbe note pour ta dissertation sur Sherlock Holmes. Tu t’y étais vraiment appliqué, tu avais pris tellement de plaisir à faire ce devoir, et te voir recevoir la meilleure note t’avais rendu fout de joie. Sauf que tout ce bonheur s’envola au moment même où tu franchis la porte d’entrée de la petite maison où tu vivais avec tes parents. Tes oreilles furent agressées d’injures, d’insultes, de cris. La demeure d’habitude si calme, fut souillée par ces tonnes de vulgarité en cette après-midi du mois d’avril. Tu te glissas doucement dans la pièce d’où venait tout ce vacarme, qui mena donc à la cuisine. Tu pu y apercevoir, comme tu le craignais, tes parents se disputer. Ce n’était pas la première fois, ni sûrement pas la dernière, mais tu avais peur que ce soit la dernière dans cette maison. Depuis quelque mois, ils te parlaient de divorce, de garde partagée. Tu ne voulais pas, mais alors vraiment pas. Tu ne te voyais vivre une semaine chez l’un d’eux, et la deuxième chez l’autre. Tu ne voulais pas deux maisons, tu ne voulais pas deux familles. Tu n’en voulais qu’une, de famille, qui vivrait sous le même toit. Mais tu n’eus ton mot à dire.

C’est donc l’année de tes quatorze ans que tes parents mirent fin à leur amour et à leur vie commune. Une histoire qui avait si commencée, malgré le choc des cultures, s’est vue mettre un terme après presque quinze années de pure bonheur. Tu fais donc le deuil de cette vie à trois, pleine d’amour et de douceur, de cette vie idéale. Tu n’y étais définitivement pas prêt.

TON CORPS CONTRE TON ESPRIT

Cela faisait seulement deux moins. Tu alternes tes lieux de vie ; passant une première semaine chez ta mère, la deuxième chez ton père. Cette situation te tuait à petit feu. Cette envie de vivre, cette lueur dans tes yeux d’habitude si pétillants, disparaissaient petit à petit. Tu perds le goût de vivre. Un manque de motivation et d’investissement se ressent dans tes cours : normal, tu passes tes après-midi à pleurer. Des cernes se dessinent sous tes yeux, elles deviennent de plus en plus visible : normal, tu fais des insomnies. Depuis quelque temps, c’est une vraie bataille. Ton corps se bat pour survivre, tandis que ton esprit, de son côté, désire se tuer. C’est ce qu’on appelle la dépression. Oui, tu étais devenu dépressif. Un changement trop brutal, cette impuissance dans la situation qui te ronge de l’intérieur. Tes mots, ta voix, tes émotions ne sont ni reconnues ni écoutées. Ta maman qui semble t’obliger perpétuellement de faire un choix entre elle et ton paternel. Mais il t’est impossible te répondre à sa requête : tes sentiments pour tes parents sont égaux entre eux. Tu ne cesseras donc de la décevoir, en lui disant la vérité. Sa colère et sa déception te rajoute alors sur tes épaules supportant déjà pas mal de chose. Elles étaient pourtant si fragiles, si frêle. Il n’en fallu pas plus pour te briser, pour te faire écraser par tout cela.

BOUÉE DE SAUVETAGE

Ta première séance se déroula sans encombre. Une rapide prise de contact, échange de banalité. Ensuite vint la première question. « Comment te sens-tu ? » Tu n’as pas su y répondre tout de suite. Savais-tu vraiment comment tu te sentais ? Savais-tu ce que tu ressentais ? Ce fut un véritable travail, une vraie réflexion. Tu n’arrivais pas à mettre de mots sur tout ça, c’était trop. Tu sentais cette boule se former au fond de ta gorge. Elle bloquait ta respiration, empêchait ta voix de sortir correctement. Elle te faisait mal. Finalement les larmes prirent la place des mots. Tu passas donc ta première séance à extériorisant toute ta souffrance à travers des sanglots.

Il est inutile de détaillé tes séances suivantes ; ce serait bien trop long. Mais cette femme t’as suivi pendant presqu’une année entière. Elle en a déduit que ta mère était nocive pour toi ; il a fallu donc limiter ton temps passé auprès d’elle. Un nouveau jugement a été posé ; c’est ton père qui obtient ta garde. Mais au bout de quelque mois, tu finis par décider de couper les ponts avec ta génitrice, celle-ci tentant éternellement de te manipuler afin que tu reviennes à elle.

REMONTÉE À LA SURFACE

Cette histoire finie, ta vie repris un cours normal. Tu t’étais d’avantage rapprocher de père, continuant de partager vos intérêts communs. Tu suivais même ses traces : à l’âge de seize ans, après ton parcours scolaire basique, tu t’engageas dans une formation policière. Ton but ? Devenir détective privé, comme l’était ce bon vieux Sherlock Holmes. Tu faisais preuve d’une logique implacable durant tes études, ainsi qu’une vivacité d’esprit hors norme. Tu prenais du plaisir dans ce que tu faisais, dans tes études, et cela se voyait. Tu réussi à avoir ta licence sans trop de problème, pour ne pas dire que tu l’obtiens avec brio.

Vers le mois de janvier 2057, tu te fais contacter par le maire d’une île se situant entre la Corée du sud et le Japon. Tu réalisas tout de suite qu’il s’agissait de l’île sur laquelle tu avais vu le jour. C’était une offre d’emploi. Tu n’y cru pas dans un premier temps, pensant à une blague de la part de ton cousin. Mais lorsque tu lui en parlas, il t’affirma que la demande était bien réelle. Le maire te voulait en tant que gardien de son île. Ce statut te permettait de garder ton emploi actuel sur l’île ; tu continuerais alors ta carrière de détective là-bas. C’est alors seul que tu t’envolas pour Aikoyangi, plus précisément à Hanari où tu y retrouveras de la famille. Les secrets que tu apprendras sur l’île lors de ton entretien d’embauche, te laissent perplexe. Mais tu ne peux faire demi-tour, cela te coûterais ta mémoire.

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