Un souffle quitta tes lèvres alors que tu quittais le bar dans lequel tu venais de passer une grande partie de la nuit. Tu espérais y trouver celle que tu cherchais désespérément mais encore une fois, ta quête se soldait par un échec. Même si tu refusais d'y croire, au fond de toi, tu le sentais. Ce désespoir immense qui t'habitais, tu le savais prêt à t'engloutir ,au moindre faux pas. Il était tapi au fond de toi, prêt à te submerger dès que tout espoir aurait quitté ton corps. Mais ce n'était pas encore l'heure, tu le savais. On t'avait assuré qu'elle serait ici, pour le moment tu y croyais, cela ne faisait que deux semaines que tu étais là, il te suffisait juste de trouver pas vrai ?

Tu courrais partout dans l'immense maison, à la recherche d'Ah Yeon. Tu savais qu'elle était quelque part, sûrement dans une de ses pièces préférées, mais tu devais la trouver avant de pouvoir lui annoncer ta « grande » nouvelle. Ton sourire enfantin s'étirait sur ton visage, révélant tes petites quenottes et les trous que certaines avaient laissés en tombant. Les mêmes se trouvaient dans la bouche de celle que tu cherchais, celle que tu appelais « sœur ». Ô, vous n'aviez aucuns liens de parenté, tes parents t'ayant abandonnée quelques minutes seulement après ta naissance, mais vous étiez tout l'une pour l'autre. Toujours fourrées ensemble, à rire et vous amusez de tout. Elle était ta meilleure amie, ta confidente et c'est bien pour ça que tu la cherchais avec autant d'entrain.

Finalement, c'est dans la salle de tir que tu l'as trouva. Elle regardait avec un œil aiguisé l'homme qui tirait et qui semblait lui apprendre les bases. Mais tu t'en fichais, toi, tu souhaitais parler avec ta jumelle et c'est ce que tu décidas de faire en prenant sa main et en la tirant dans les grands jardins de la propriété.

« Ah Yeon, Ah Yeon, il a dit oui !
- Oui ? Mais à quoi ?
- Il a dit qu'il allait nous enseigner tout ce qu'il savait ! »

Ta voix contenait toute l'excitation possible suite à cette nouvelle, que vous attendiez toutes les deux depuis... Plusieurs mois. L'homme qui vous avait adoptés, Mr. Jeong, était un grand homme, pas seulement parce qu'il les avaient adoptés. À tes yeux, il était un modèle et après moult supplications de ta part et de celle d'Ah Yeon, il avait finalement accepté votre requête : vous apprendre tout ce qu'il savait.

Cet homme qui était comme un père pour vous, s'empressa alors de vous donnez tout son savoir : maîtrise des couteaux, d'arts martiaux divers... Il faisait de vous de vrais machines et de vraies tueuses. Pour n'importe qui d'autres que vous, cela semblerait étrange mais vous, vous aviez grandis dans cet univers. Autour de vous évoluait une grosse mafia séoulite. Vous voyiez défiler des tueurs à gage, des dealers, des prostituées et encore bien d'autres personnages qui y évoluaient. C'était votre famille, vos amis et vos professeurs. Certains t'apprenais le plaisir d'entendre un cri de souffrance, d'autres le bonheur de voir couler le sang. Tu absorbais tout comme une éponge et le ressortais en compagnie d'Ah Yeon.

Vous étiez redoutables ensemble : deux corps, deux cerveaux, un être. C'est comme ça que tu voyais la chose quand vous vous entraîniez ensemble. L'une complétait parfaitement l'autre, vous vous relayiez parfaitement. Vous n'étiez qu'une et en même temps, deux avec vos pensées, vos goûts...

Oui, tu n'étais peut-être pas la sœur de sang d'Ah Yeon mais tu étais tout le reste, sa jumelle de cœur, et tu en avais la certitude.

Tes pas se faisaient maladroits alors que tu avançais dans cette ruelle mal-famée. Deux mois étaient passés. Tu ne savais plus où chercher pour retrouver ta sœur. Tu avais écumé tous les bars, chercher une hypothétique prison. Tu avais même écarté les cuisses pour plusieurs personnes, espérant glaner des informations qui te serait utiles. Mais tu faisais face au néant. Personne ne semblait avoir entendu parler de Jeong Ah Yeon. Elle avait comme disparu après avoir été envoyé sur cette île.

Tu étais certaine qu'elle s'y trouvait, tu avais fait tes recherches. Utiliser tes masques pour attendrir et amener dans ton lit, un des gardiens de prison. C'est lui qui t'avait indiqué que ta sœur se trouvait sûrement sur cette île. Tu t'y étais précipitée mais maintenant, tu noyais ta peine dans l'alcool ou dans le lit d'hommes et femmes quand tu ne la cherchais pas désespérément. Mais doucement, l'espoir te quittait, disparaissait pour ne laisser qu'un vide immense dans ta poitrine.

Ta main serrait compulsivement celle de ta sœur alors que vous fessiez face au bâtiment dans lequel vous alliez être scolarisées. Votre père voulait que vous appreniez la vie en « société », à la lumière et où tout n'est que mensonge. Il vous l'avait dit, ce serait pour vous le moment de mettre en place vos masques, le visage qui serait le votre devant toutes ses personnes chaque jour. Au fond, tu étais effrayée. Oh, tu ne devrais pas, tu étais forte, impitoyable et du haut des douze années tu le savais. Mais ça n'empêchait que tu allais être séparée d'Ah Yeon, que vous ne ferriez plus tout complètement ensemble et tu avais un peu de mal à te faire à cette idée. Tu l'aimais tellement.... Vous entendirent la cloche sonner, vous indiquant qu'il était temps. Avec un dernier sourire, vous vous séparèrent, partant vers vos classes respectives.

Les premiers jours, tu restas silencieuse, assise dans un coin de la classe, observant. Tu voulais te faire une idée de quels types de personnes partageaient ta classe pour cette année. La conclusion qui se fit était qu'ils étaient tous insipides. Fades. Aucuns d'eux n'avait d'éclat, à part peut-être celui de victime. Ah Yeon te manquais... Tu t'échappais de ses cours en pensant à elle, à vos entraînements, à la fierté qui brillait dans le regard de Mr. Jeong quand il vous regardait.

Finalement, c'est dans ses moments où tu n'écoutais qu'à peine le professeur, qui débitait des choses que tu savais déjà, que tu décidas de ton masque. De la personnalité qui cacherait celle que tu étais vraiment. Tu semblais déjà être une élève moyenne, assez renfermée. Tu transformas ça en timidité et décidas de cacher ton réel niveau. Tu fis semblant d'hésiter quand ce midi-là, tu te dirigeas vers un groupe de filles insipides. Tu adressas un sourire éblouissant à celle qui étais « la chef » la mettant dans t apoche en moins de deux. Tu devenais, publiquement en tout cas, le contraire de ta sœur jumelle.

Tu étais populaire, moyenne scolairement parlant. Aimée de tout le monde, adorable, souriante... Beaucoup se demandait comment Ah Yeon et toi pouviez être sœur, mais tu t'en fichais. Parce que tu savais qu'il ne voyait que ce que vous montriez. Qu'au fond, vous étiez pareilles, l'une et l'autre, liée jusqu'à la mort. Tu le savais.

Sans aucune grâce, tu te jetas sur les toilettes pour y rendre tout ce qui avait pu passer par ton estomac les deux derniers jours, soit pas grand chose. Tu te mettais dans un état de plus en plus alarmant, mais tu t'en fichais. Tu avais besoin d'oublier pour y croire encore. Besoin d'oublier que tu piétinais dans tes recherches en devenant quelqu'un d'autres. Ou en restant toi ? Tu ne te souvenais plus de ce que tu faisais, de plus en plus régulièrement. Trop bourrée pour ça. Tu devais sûrement chercher un indice dans ta peine, mais tu étais submergée. Tu te noyais.

Tu avais besoin de plus pour oublier. Plus que l'alcool, plus que ses coups monotones, qui ne t'apportaient rien et ne te faisaient oublier qu'un temps. Alors tu pris simplement une veste en cuir, tes chaussures et ton air malade avant de partir vers un endroit que tu exécrais : l'hôpital. Sur cette île, tu savais que c'était ici, et seulement ici que tu trouverais de quoi oublier pour un temps infiniment plus long qu'avec de l'alcool. Tu préparais ton mensonge avec attention, créant quelque chose qui te permettrait de fuir rapidement ce lieu tout en obtenant ce que tu souhaitais. Tu étais une bonne actrice, tu avais menti tellement longtemps que c'était devenu une seconde nature chez toi.

Mais la porte passée, tu te retrouvas pétrifiée, à mi-chemin entre l'accueil et la sortie. Tes yeux fixés sur celle que tu avais tant chercher.
Ah Yeon te faisais face.

Comme si tu n’existais pas, elle passa devant toi, posant tes yeux sur toi, t'adressant un doux sourire avant de t'indiquer l'accueil et de partir. Tout en toi se glaçait et une nouvelle fois... Tu te sentais mourir.

Vous aviez grandis toi et Ah Yeon. Plus grandes, plus belles, liées l'une à l'autre. Vous commenciez tout juste vos missions sous les ordres de votre père quand elle était arrivée, troublant votre vie parfaite. Tu n'avais rien à craindre d'elle, tu étais forte... Mais pourtant, la nuit, tu tremblais de peur en pensant que peut-être... Peut-être, quelque part au fond d'elle Ah Yeon souhaitait peut-être vivre avec sa mère.

Tu l'a croyais quand elle te disait qu'elle l'a haïssait. Tu confierais ta vie sans hésitations à ta sœur. Mais il y avait toujours cette petite voix dans ta tête, celle qui venue le soir, te chuchotait que bientôt, Ah Yeon partirait avec cette femme, loin de toi et de ton caractère tordu. Qu'elle te alisserait seule. Sans elle, tu le savais, tu serais vraiment sans personne. Elle était la seule qui te comprenais, la seule qui savait ce que tu voulais dire par un geste ou un regard. Elle était la seule qui savait lire tes yeux et pas le masque. Tu ne voulais pas la perdre.

Tu cherchas alors mille moyens d'échapper à ses pensées. Tu te plongeais dans ton travail « secret » devenant plus cruelle à mesure des jours. C'est peut-être à ce moment qu'un peu de ton esprit se brisa, que tu commenças à tellement aimer faire souffrir que tu voyais tes victimes comme des œuvres d'art. Tu t'exprimais à travers ses corps morts. Mais tu avais toujours peur de perdre Ah Yeon même si tu faisais ton possible pour oublier. Tu commenças même à ouvrir les cuisses pour de parfaits inconnus, récoltant de l'argent par ce biais. Mais à part le plaisir, tu ne gagnais pas le réconfort. Le réconfort te fuyais alors que la peur t'habitais.

Quelques jours étaient passés depuis que tu avais face à ta sœur dans cet endroit. Tu te sentais toujours aussi vide, comme morte. Plus rien n'avait de sens à tes yeux. Tout te semblait vide, sans saveur. Tu voyais en noir, tes pensées tourbillonnaient sans sens dans ta tête. Tu avais peur. Cette peur que tu n'avais plus ressentit depuis si longtemps. Elle prenait place en toi, comme un parasite. Elle mangeait tout.

Ah Yeon était partie, c'était tout ce que tu comprenais. La femme que tu avais croisé avait les traits de ta sœur, ses yeux, certains de ses gestes, mais elle n'était pas elle. Il y avait trop de paillettes dans ses yeux, trop de douceur dans son sourire. C'était une inconnue dans le corps de ta sœur. Tu ne pouvais le supporter, tu ne pouvais vivre sans elle. Quand elle était en prison, tu aurais put le rejoindre où la faire sortir mais à présent ?

Tu mourrais juste doucement, à petit feu, cette parodie d'Ah Yeon ancrée dans ta mémoire. Comment cela pouvait être arrivé ? Qui était assez fou pour faire ça ? Qui t'avais enlever ton seul bonheur ? Oui qui ? Pourquoi ? Un sourire fou prit place sur tes lèvres. Tu avais une dernière chose à faire avant de rejoindre ta sœur autre part. La haine remplaçait la peur. Brûlante, elle envahissait tout ton corps, consumant toute rationalité.

Tu trouverais qui avait fait ça. Tu vengerais Ah Yeon. Puis tu la rejoindrais.

La peur t'avais quitté depuis longtemps. Ah Yeon était à tes côtés et elle avait tué sa génétrice. Vous étiez redoutables, impitoyables, votre réputation n'était plus à faire à l'une comme à l'autre dans les milieux sombres. Quand vous aviez quitté votre père, lui donnant tout l'argent que tu avais put amassé par ton corps, vous étiez parties dans une mafia autre de Séoul. Votre nouvelle maison, votre nouvelle famille. Les chances de revoir votre père adoptif étaient nulles. Mais tu aurais toujours cette tendresse envers lui, que tu réfutais de toute ton âme. Ce profond respect de l'avoir eu comme tuteur.

Vous étiez à présent tueuses à gage pour une mafia qui tournait autour de la prostitution, tuant sur les commandement de votre chef. Jeux d'argent, de sexe, vous y étiez chez vous. Vous en profitiez. Votre couverture était simple : strip-teaseuse pour toi, serveuse pour ta sœur. Tu n'hésitais jamais à vendre plus que ce qu'il fallait ton corps, tu en étais fière et au fond... Tu aimais voir l'envie qu'il provoquait chez les autres. Vous étiez heureuses.

Mais tout avait prit fin à cause d'une taupe, un traître dans vos rangs. Les policiers, tu t'en souvenait, étaient arrivée brutalement dans la boîte où vous travailliez. Tu étais sur scène, ta sœur en train de servir un verre à un client. Vous ne pensiez pas qu'il trouverait cet établissement qui servait à blanchir l'argent qui provenaient d'à côté. Vous étiez trop confiant. Votre perte était sous vos yeux, elle vous sautait à la gorge.

Tes yeux avaient cherchés Ah Yeon mais elle s'était déjà jeté sur toi, te poussant à fuir. Tu l'avais laissé, elle avait été prise. Le procès avait été rapide, expéditif. Sans appel. Mais tu ne baissais pas les bras, tu sauverais ta sœur, seule. Tant qu'elle vivait, tu n'aurais pas peur.

Tes pas se font discrets dans cette ville que tu hais. Tu vas te présenter à un rendez-vous, tu reprends tes activités de strip-teausuese. Tu n'arrivera à rien sans couverture. Histoire crée de toutes pièces, empreinte de vérité, sourire innocent sur les lèvres, ton masque est de retour. Mais si on sonde tes yeux, on peut voir la haine, la colère et la vengeance. Tu n'oubliera jamais. Promesse muette que tu adresse à ta sœur, tu jures de détruire cette ville et son gouvernement.

« Je te le promet Yeonnie, il ne restera que des cendres, peu importe comment je dois m'y prendre. »

Tout juste validé, tu viens de rejoindre le groupe Civilis. Avant de pouvoir jouer avec nous n'oublie pas d'aller créer ton journal des rps, ta fiche personnage ainsi que ta fiche de lien dans l'espace réservé aux Civilis. N'oublie pas que ton personnage ne sait rien de tout ce qui se passe sur l'île et, de ce fait, il est libre de toute relation. Ils sont surveillés par les AOA pour éviter tout débordement mais aussi parce qu'ils cherchent toujours de nouvelles recrues.

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Bon jeu à toi !