Un grand décoloré regardait à travers les barreaux. Il ne criait pas. Il se contentait juste de fusiller du regard le pauvre mec en face de lui. Il se fichait d'où il était, il se fichait de ce qu'on allait lui faire. Il voulait juste sortir de cette cellule miteuse pour aller la retrouver. Pour la sortir de là. Il lui avait promis. Il lui avait murmuré à l'oreille tant de fois, qu'il serait là pour toujours à ses côtés. Que jamais personne ne la lui enlèverait. Mais, ils les avaient séparés l'un de l'autre à peine le pied posé dans cet endroit inconnu.

Il devait la trouver. Il devait la sortir d'ici. Il avait promis.

Mais pour le moment, il pouvait juste attendre, le front posé contre les barreaux glacés de cette prison aussi vide qu'un cimetière. Il ferma les yeux, fixant ses pensées sur des choses plus futiles. Sur des choses qu'il ne voulait pas oublier peu importe ce qu’il pouvait se passer par la suite. Sur elle. Parce que tout se rapportait à elle après tout. Alors il se souvenait, se remémorait son visage, la première fois qu'il l'avait vue. Ça lui semblait tellement lointain aujourd'hui, et pourtant, c'était imprimé sur sa rétine, dans ses souvenirs, dans son cœur. Il en avait fait des conneries depuis qu'il avait découvert la vérité sur ses origines. Ou plutôt sur l'absence d'origine. Parce que oui, tout ce qu'il croyait faire sa vie, n'était que mensonge. Il s'était toujours dit qu'il n'avait rien à faire dans cette famille qui était la sienne. Que ses parents préféraient toujours son petit frère, plus jeune que lui de quelques mois à peine. Il en avait finalement appris la raison. Il avait été adopté, ses parents n'arrivant pas à avoir d'enfants. Quelques mois plus tard, il était grand frère et ceux qui avaient sa garde avaient décidé qu'un enfant suffisait, alors autant que ce soit le leur, le biologique qu'ils aiment.

À partir de ce moment, quand la vérité avait éclaté après un accès de colère de ses représentants légaux, l'année de ses douze ans, il avait enchaîné les conneries., s'enfonçant toujours plus loin dans la noirceur de la criminalité. Pour se venger du mensonge dans lequel ses « parents » adoptifs l'avaient enfermé. Sa première action avait été de se barrer loin. Très loin. Après, il avait juste plongé dans l'univers noir des criminels : consommation de drogues, vol, contrebande, vente et possession de drogue... Meurtres. La liste était longue. Mais il était intelligent. Ça l'avait même plutôt aidé quand il avait décidé de grimper les échelons. De viser plus haut. Diverses intimidations plus tard et quelques corps retrouvés - ou non - par la police, il était à la tête d'une des mafias les plus importantes de Séoul.

Ce poste, il le chérissait. C'était sa vie alors il faisait en sorte de ne pas se faire prendre ou seulement pour presque rien. Rares étaient ses passages en prison, et qu'est-ce qu'il pouvait détester quand il se retrouvait dans cet endroit clos. Jusqu'au jour où il l'avait vue.

Elle était là, assise sur une des tables de la cafétéria, semblant s'ennuyer. Si innocente et si pervertie. Il le voyait, elle était sûrement plus dangereuse que la plupart des enflures présentes et ça, irrémédiablement, ça l'attirait, comme un papillon, vers elle. Sans un mot, il s'assit en face d'elle, les yeux rivés sur son visage. Puis sur ses yeux. Il avait comprit quand il avait croisé le regard de la jeune prisonnière que c'était fini. Qu'il venait de s'enchaîner à elle, à la vie, à la mort, comme une promesse murmurée du bout des lèvres. Maintenant, son présent et son futur, il le ferait avec elle : Park Ae Rim. Au diable ce qu'on pourrait penser de lui, il l'aurait elle à ses côtés et il en était persuadé, c'était la plus délicieuse des compagnies qu'il pourrait avoir jusqu'à la fin.

Ils avaient bien fini par sortir de cette prison à deux ronds. Il l'a détestait et pourtant l'adorait pour ce qu'elle lui avait offert. Pour lui avoir permit de rencontrer Ae Rim. Depuis qu'il l'a vu pour la première fois, il ne l'a plus jamais quitté. Elle était devenu son ombre, sa moitié. Sans elle, lui n'était rien. Quoiqu'il puisse arriver, ils étaient ensemble. Ô, il tentait de la préserver des horreurs qu'il commettait, des tortures qu'il faisait subir aux autres mais inévitablement, il revenait couvert de sang vers elle. Mais jamais il ne l'avait répugné, au contraire. Souvent, ses hommes de main lui demandaient s'il devait tuer l'inutile jeune femme. Pour eux, Ae Rim n'était que le jouet de leur patron. Mais bien vite, ils comprirent de ne plus jamais reposer cette question. Parce que dans ses moments, il ne contrôlait plus rien. Il avait perdu des éléments précieux dans sa rage, mais il en avait rien à faire, Ae Rim était présente, à ses côtés.

C'était son tout. Sans elle, il n'était qu'une demi-âme qui lentement mourrait.

Mais un cri le tire brusquement de sa torpeur. Cette voix, il la reconnaîtrait entre mille. Pour la première fois depuis longtemps, pour la première fois depuis qu'il était entré dans le monde du crime, il avait peur. Une peur monstrueuse, qui prenait de plus en plus d'ampleur. Une peur panique qui obstruait ses voix respiratoires. Une peur qui le tétanisait plus sûrement qu'un coup de feu en pleine tête. Parce que celle qui s’époumonait, celle qui criait à en mourir, c'était Ae Rim. C'était sa fiancée. Celle qu'il avait juré de protéger au péril de sa vie, celle pour qui il pourrait tuer le monde entier.

Il hurlait, secouait les barreaux de sa prison. Appelait Ae Rim de toutes ses forces. Mais seul le silence lui revenait en écho.

Plus rien. Juste le silence. Horrible, envahissant. Le silence et le noir.

Le silence qui le ramenait à leur procès, à tous les deux et le reste de leur réseau. Il se souvenait qu'il y avait un silence semblable. Pesant. Écrasant. Étouffant. Elle était passé avant lui. Il l'avait dévoré du regard se fichant bien du lieu où ils se trouvaient. Suivant la courbe de ses formes. Gravant son sourire dans sa mémoire. Ce sourire qui disait qu'elle n'était là que pour lui, qu'elle avait fait toute cela pour lui. Puis il l'avait appelé pour témoigner.

C'était droit et fier qu'il s'était approché et qu'il avait fait face aux juges. Il ne prenait plus le rôle d'une petite frappe comme auparavant. Cette dois-ci, il leur faisait face en tant que chef. Il les regardait, sans rien dire, un sourire narquois plaqué sur les lèvres. Sourire qui ne quittait pas ses lèvres. C'est sans avoir répondu à une seule des questions qu'on lui qu'il est réparti sur le banc des accusés, puis en prison. Mais il y avait Ae Rim avec lui, alors il s'en fichait.

Mais maintenant, elle n'était plus là et il se plongeait dans le silence.
Toujours plus loin dans le noir.

La suite, il s'en souvenait à peine. Il devait être tombé au sol parce qu'on l'avait relevé lorsqu'il avait quitté la cellule. Les lèvres des gardiens avaient bougés, il ne se rappelait pas de ce qu'ils avaient put lui dire. Il s'en fichait. Il voulait juste rejoindre Ae Rim. Il voulait tuer les hommes en face de lui. Il voulait pleurer. Il voulait tellement de choses qu'il était juste incapable de faire. Non, il restait dans cette douce apathie où les cris de sa compagne l’avaient plongé.

Trois ans.

C'est environ le temps qu'il a passé sur cette île. Dans cet enfer. Son enfer personnel. Devait finalement y avoir une justice sur cette terre. Pour tous les crimes qu'il avait commis, on lui avait enlevé sa seule raison de vivre.

Il avait pensé qu'elle était morte. Ô ça, il l'avait crût de toute son âme. Il avait souhaité la rejoindre. Il aurait préféré mourir. Mourir plutôt que de vivre dans cet endroit. La vie aurait pu être douce. Il aurait pu être un brillant médecin. Si seulement les souvenirs qu'on avait cherchés à lui implanter avaient pris place dans sa mémoire. Mais lui... Il se souvenait de tout.

De chaque moment passé avec elle.

Ae Rim... Ae Rim, elle, avait tout oublié. Elle ne se rappelait pas de lui. Ne se souvenait d'aucuns de leurs moments. Elle ne le reconnaissait pas quand il l'a croisait dans la rue. Elle était un doux agneau qui vivait sa vie. Une vie qu'il aurait rêvé pour elle, si seulement elle n'avait pas tout oublié..

Mais il la protégeait. Il la surveillait de loin. Au moindre temps libre qu'il avait, il la suivait. S'assurait que sa vie était aussi parfaite qu'on la lui avait créé. Il était une ombre, son ombre.

Mais il l'aimait et la protégerait jusqu'au bout.

Tout juste validé, tu viens de rejoindre le groupe Memoria et, avant de pouvoir joué avec nous n'oublie pas d'aller créer ta fiche de lien dans l'espace réservé aux Memoria. N'oublie pas que ton personnage est un criminel. Il connait l'existence du sérum mais, contrairement aux Wasure, il se souvient de tout et se cache parmi les citoyens... Attendant le bon moment pour passer à l'action.

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Bon jeu à toi !