On vous a surement déjà tous raconté des histoires quand vous étiez enfant, n’est-ce pas ? Bien souvent, ce sont des contes de fée, ou des histoires qui finissent bien, dans la joie et la bonne humeur. Bien souvent, ces enfants vivent heureux, entourés d’une famille aimante. Mais tous les enfants n’ont pas la chance de pouvoir écouter de telles histoires, ou même de vivre ce genre de vie paisible. Certains enfants vivent plutôt un véritable cauchemar … Et aujourd’hui, j’ai décidé de vous raconter l’histoire d’un petit chien inoffensif qui, en grandissant, est devenu un vrai chien sauvage.


« Chao te protègera quand tu auras peur, tu n’auras qu’à le serrer très fort contre toi, mon ange, et tout ira bien. »

Il était une fois, une jeune femme d’origine sud coréenne, qui vivait à Séoul. Elle vivait avec son père, un homme d’affaire très occupé. Sa mère étant morte, c’est elle qui aidait son père à s’occuper du ménage de la maison. Elle cuisinait, faisait les lessives et les courses. Son père l’aimait d’un amour inconditionnel. Il regrettait de ne pas pourvoir passer plus de temps avec sa fille, mais s’il voulait pouvoir vivre correctement avec elle, il lui fallait garder ce travail. Un jour, en rentrant du travail, il avait annoncé à sa chère fille qu’il avait décroché un poste génial. Un poste où il pourrait être plus présent à ses cotés, tout en était bien payé. Mais pour cela, il allait falloir déménager en Chine, ce qu’ils firent bien vite.  Ils s’installèrent à Wuhan, une ville de l’est de la chine et plus précisément, la capitale de la province de Hubei. Tout se passait pour le mieux. Ils vivaient des jours heureux ensemble. Cela faisait maintenant 4 ans qu’ils vivaient tout deux en Chine. La jeune fille faisait des études  de médecine et en était à sa dernière année. C’est d’ailleurs cette année-là qu’elle rencontra l’homme de sa vie. Un Chinois, lui aussi en médecine. Ils étaient tombés immédiatement sous le charme l’un de l’autre. C’est ainsi que les années sont passées. Cela faisait 5 ans qu’ils étaient mariés, et vivaient ensemble. Le petit couple attendait d’ailleurs un heureux événement ; la famille Fang allait s’agrandir. 9 mois plus tard - ou plutôt,  le 25 décembre 2030 - dans un hôpital de Wuhan, le petit Do Han, fils de madame et monsieur Fang, avait vu le jour. C’était un enfant plein de vie étant bébé. Il était joueur, riait tout le temps, et n’était pas colérique du tout. Il grandissait tranquillement, aimé et choyé par ses parents. Il était devenu un enfant timide et réservé. Il avait du mal à se faire des amis, bien qu’il en avait quelques-uns. Quand il eut 4 ans, monsieur Fang lui fit un cadeau précieux : il lui donna une petite peluche en forme de chien. Cette peluche se nommait Chao. En chinois, Chao signifie « se surpasser ». Il lui offrit en lui disant que, quand il avait peur, ou quoi que ce soit d’autre, il pourrait serrer Chao très fort contre lui, et qu’il le protègerait. Que grâce à Chao, il surpasserait ses peurs. Do Han ne quittait plus sa peluche, il l’emmenait partout avec lui, et l’aimait plus que tout. Pour ses 6 ans, ses parents avaient décidé de se rendre dans un parc d’attraction pour enfant, pour faire une belle surprise à leur petit Do Han. Tout se passait très bien sur la route vers le parc, mais il n’en fut pas ainsi pendant tout le voyage. Une grosse pluie inattendue tomba du ciel d’un seul coup. On n’y voyait pratiquement plus rien, et la route devenait glissante. Monsieur Fang faisait de son mieux pour garder le contrôle de la voiture, et essayait de voir la route, mais malheureusement, le drame ne put être évité. Une collision très violente avec une autre voiture avait projeté le véhicule. Il fit plusieurs tonneaux, avant de violemment se fracasser contre le bord de la route. Les ambulances arrivaient à toute vitesse. Ils firent le constat de l’état de santé des passagers. Un seul survivant, un miraculé, Do Han. Il était inconscient à l’arrière de la voiture, serrant sa peluche dans ses bras. Il était inconscient, mais bien vivant. Il n’avait plus de parents. Où pourrait-il vivre ? Ses grands-parents étaient malheureusement trop vieux pour s’occuper d’un enfant de cet âge. Après que la police ait fait quelques recherches, ils lui ont trouvé un endroit. Son père avait une sœur, une sœur vivant à Shanghai.


« Il fait noir. La pluie coule sur mon visage. J’ai froid, je tremble et pourtant, je ne me suis jamais senti aussi bien. »


Do Han fut alors envoyé chez sa tante. Il n’y avait aucune autre solution, à part les familles d’accueil, mais comme il avait la chance d’avoir encore un peu de famille, pourquoi le séparer d’eux ? Tout se passait pour le mieux. Ses cousins étaient gentils avec lui. Il était encore fort timide, et très réservé, surtout qu’il ne comprenait pas encore pourquoi il était là, mais sa tante et son oncle le rassuraient et s’occupaient bien de lui. Puis, les années passaient. Do Han grandissait vite. Les choses se passait toujours bien, jusqu’à ses 9 ans, où le cauchemar commença réellement. Voilà que sa tante et son oncle se mettaient à lui donner toutes les corvées de la maison. Petit à petit, il passait de simplement passer le balai, à faire les lessives de toute la maison, nettoyer tous les recoins, ranger les chambres de ses cousins. Il devenait la cendrillon de cette maison. Ses cousins commençaient à le malmener, à le maltraiter. Sa tante et son oncle faisaient pareil, dès qu’il cassait, ou faisait mal quelque chose à leurs gout, il se ramassait des coups de tout et n’importe quoi, ce qu’il leur passait sous les mains sur le moment. Il n’allait pas à l’école. Il ne savait pratiquement pas lire, il avait des bleus partout sur le corps. À ses 10 ans, le cauchemar s’approfondit un peu plus. Il coûtait de l’argent à son oncle. Il fallait le nourrir - bien qu’il était privé de nourriture presque tous les soirs -, il fallait le loger - il dormait sur une simple couverture dans le salon - et tout ce qui va avec. Alors son oncle eut une idée : pour qu’il ne serve pas seulement à faire le ménage, mais pour qu’il puisse aussi leur ramener de l’argent, il décida de le prostituer. Il le proposait à de vieux pervers, pour une nuit entière, où ils pouvaient lui faire ce qu’ils voulaient, en échange d’argent. Do Han était faible, il ne pouvait rien faire. Ce n’était qu’un petit garçon de 10 ans, il n’avait aucune chance de luter. Pendant encore trois ans, le pauvre enfant fut malmené de cette manière. Il n’en pouvait plus. Tous les soirs, il pleurait sur sa petite couverture sur le sol, serrant encore et encore sa précieuse peluche dans ses bras, seul souvenir de sa vie passée aux cotés de ses parents. Le soir, quand il était seul et qu’il regardait par la fenêtre, il rêvait de pouvoir s’enfuir de cet enfer sur terre, mais il avait peur. Il avait peur que, s’il ratait son coup, ou qu’on le retrouvait, tout soit bien pire encore. Quelques semaines après l’anniversaire de ses 13 ans, il n’en pouvait réellement plus. Il avait décidé de s’enfuir cette nuit-là, pour de bon. De fuir par tous les moyens et de partir loin de cette famille qu’il détestait de tout son cœur. Il n’avait pas les clés de la maison, évidemment, et la porte était fermée à clé. Do Han était rempli de rage, rien n’allait l’arrêter. Il savait que ses cousins connaissaient l’endroit où était rangée la clé. Il prit alors le plus gros couteau qu’il trouva dans la cuisine, et monta silencieusement les escaliers de la maison, pour s’introduire dans la chambre de son plus vieux cousin, de 2 ans son ainé. Pendant qu’il dormait, il s’approcha lentement de lui et, une fois arrivé au chevet de son lit, lui mit une main sur la bouche, ainsi que le couteau à la gorge. Son cousin ouvrit grand les yeux.  Pour la première fois, c’était Do Han qui pouvait le malmener à sa guise. Il lui chuchota alors qu’il n’avait pas intérêt à faire le moindre bruit, tout en appuyant un peu plus le couteau sur la gorge du garçon. Son cousin hocha la tête pour lui dire oui, Do Han le laissa alors se lever. Il lui demanda de lui donner les clés de la maison, et puis de retourner gentiment se coucher, ce que le garçon fit, sans opposer la moindre résistance. Do Han avait maintenant les clés en sa possession. Il était nerveux, il avait une boule au ventre. Qu’allait-il devenir, seul, dehors … Il n’en avait aucune idée. Il hésitait quelques secondes, et finit par enfoncer la clé dans la serrure et ouvrir la porte. Après tout, quoi qu’il puisse lui arriver dehors, rien ne pouvait être pire que cet enfer. Dehors, l’odeur du bitume mouillé embaumait ses narines. Il pleuvait des cordes. Do Han n’avait pas de chaussures, et des vêtements sales. Il ferma les yeux un moment, puis finit par sortir, laissant la pluie le mouiller. Quelques secondes avaient suffit pour le tremper de la tête aux pieds. Il resta quelques minutes encore sans bouger, sous la pluie, puis il prit une grande inspiration, se mettant à courir dans la ville. Il parcourait les rues pieds-nus, à toute vitesse, bousculant les passants, faisant s’arrêter les voitures en panique sur la route.  Il courait, il ne savait pas où il allait, mais il savait qu’il s’éloignait de son cauchemar. Le lendemain, quand le jour se levait sur la maison de sa tante, la fenêtre du salon n’éclairait plus un jeune garçon endormi sur le sol, mais une simple peluche de chien, posé sur une couverture.


« Cet homme, pourquoi  il me fixe comme ça ? Que me veut-il ? Il me fait peur. Je ne sais pas quoi faire… La Corée est si grande. »


Do Han était arrivé au port de la grande ville de Shanghai. Il s’était assoupi sur un banc et venait de ce réveiller, après sa courte nuit agité. Ouvrant les yeux petit à petit, il vit devant lui, un immense, un gigantesque bateau. Il ouvrit grand les yeux, le regardant la bouche ouverte. Il était impressionné par la taille de ce bateau, qui avait l’air de dominer tout le port. Des habitants par dizaines embarquaient dans ce monstre de fer flottant. Il cherchait à fuir Shanghaï plus vite, alors, peu importait l’endroit où le mènerait ce navire, il trouverait un moyen d’embarquer. Il resta assis encore quelques heures sur le banc, regardant les gens passer devant lui, et monter dans le bateau. Il voyait un véritable défilé de personnes en tout genre, des femmes et des hommes bien habillés, d’autre un peu moins, il les voyait tous passer devant lui sans se retourner. Il avait fini par voir au loin une jeune femme dans la foule, tenant son sac-à-mains ouvert. Ce qui dépassait de son sac avait interpellé le jeune garçon, qui avait fini par se lever pour s’approcher discrètement de la jeune femme. En y regardant de plus près, il avait remarqué que ce bout de papier était en réalité son occasion de fuir ce pays, de fuir ce cauchemar ; c’était un billet de passager pour monter à bord de l’énorme bateau. Il s’approcha alors encore d’avantage du sac de la femme, et finit par discrètement prendre le bout de papier, avant de s’éclipser sans un bruit. Il monta l’escalier menant à bord quatre à quatre, et partit s’installer loin des regards, seul dans un coin et il se rendormit à nouveau.  Le bateau était arrivé à destination, Do Han se fit réveiller par la voix d’un homme, lui demandant de débarquer immédiatement. Il peina à ouvrir ses yeux, mais quand ce fut fait, ce ne fut pas la lumière du soleil qui l’aveugla, mais les multiples lumières venant de la ville où il avait accosté. Il se redressa doucement, regardant le décor autour de lui, les yeux grands ouverts. Il se leva doucement, en regardant toujours tout chaque recoins qu’il pouvait observer. Yeosu, une magnifique ville de Corée du Sud, l’accueillait à son port lumineux et chaleureux. Il descendit du bateau, toujours aussi impressionné par le décor. Il en avait vu pourtant de grandes villes aussi lumineuses et magnifiques que cela, mais le fait d’être loin de la Chine, loin de ces monstres, dans un nouveau pays, et qui plus est, celui de sa mère, c’était un bonheur pour lui. Les larmes lui montaient doucement aux yeux, ses yeux brillaient avec les buildings éclairés et les panneaux publicitaires. Il n’avait aucune idée de où il pouvait bien aller à présent, mais ça lui était totalement égal. Marchant dans les rues depuis un très long moment à présent, il était affamé et fatigué de marcher. Il ne savait pas parler Coréen, et ne savait pas si quelqu’un pourrait bien le comprendre. Il était attiré par les odeurs de tous ces restaurants aux quatre coins des rues, il marchait sans savoir où aller, jusqu’à atterrir dans une rue sombre en cul de sac. Là, il s’était assis à terre, ramenant ses jambes à lui. Il ne voulait plus penser à son ancienne vie, il ne voulait plus penser au froid, ni à la faim.  Après quelque minute, un bruit étrange venant du fond la ruelle, le fit sursauter. Il releva la tête, fixant le coin sombre du fond. De là, un homme, habillé de vêtements sales et troués, le fixait. Il le fixait longtemps, sans dire un mot. Do Han avait peur. Il ne savait pas ce que cet homme lui voulait, il était seul, sans rien pour se défendre. Le lendemain, Do Han se réveilla sous une couverture, avec devant lui de la nourriture, et l’homme toujours dans la ruelle avec lui. C’était cet homme qui lui avait donné tout ça. Cet homme se nommait Dong Chul, il avait la cinquantaine et était à la rue depuis des années. Après ça, Do Han et lui se sont rapprochés. Dong Chul lui donnait à manger, il lui apprit le coréen, et il lui apprit aussi à lire, ainsi qu’à écrire. Cet homme avait complètement pris Do Han sous son aile, aillant eu pitié de cet enfant seul et apeuré. Les années passaient, Do Han et Dong Chul étaient toujours ensemble, ils étaient à présent en compagnie d’autres sans abri. Do Han savait parler Coréen et savait lire et écrire. Il avait maintenant 16 ans, et avait appris seul à se défendre et à défendre son vieil ami. Do Han faisait beaucoup parler de lui dans les rues de Yeosu. Il était déjà craint par beaucoup d’habitants. Il volait les gens, les magasins, agressait les personnes qui lui cherchaient des embrouilles. Le petit garçon trouillard et timide était maintenant bien loin. Do Han s’était fait un nom également, les gens l’appelaient le chien sauvage, car il se comportait comme tel. Aillant bien appris à survivre, étant fort, et volant habilement, il s’était attiré les bonnes grâces d’un bon nombre de gens de la rue plus âgé que lui, qui le suivaient dans tout ce qu’il faisait, et le respectaient réellement.


« Tu n’as nulle part où aller ? Pas de famille ? Tu n’as que 11 ans, c’est malheureux. »


À ses 17 ans, sa popularité n’avait fait que grandir. Il était maintenant très bien entouré, et connaissait ainsi de nombreux malfrats et sans abri, qui n’étaient pas des meilleures fréquentations. Lui non plus n’en était pas une. Ensemble, ils avaient décidé de former un gang. Un gang qui prendrait le contrôle de tous les rivaux, et de la ville entière. Ils s’appelleraient, les SANYANGGAE (chien de chasse). Ce gang grandissait, de plus en plus de personnes les rejoignaient, et Do Han devenait de plus en plus respecté. Pour les premières années des Sanyanggae, ils ne firent rien de particulier, à part réunir des personnes pour les rejoindre, mais après ça, le gang passa à l’action. Braquage à mains armées, de multiples banques, de multiples bijouteries, sans jamais activer une alarme grâce à leur hacker, sans jamais se faire attraper, pas un seul échec.  Do Han commençait à faire du trafic d’argent, ainsi que du blanchiment d’argent, de la contrefaçon, et bien d’autres choses comme ça. Il allait également dans les rues de Yeosu, donner aux enfants à la rue de quoi vivre correctement pendant deux à trois semaines. Les enfants à la rue le préoccupaient beaucoup. Il aimait aller les voir et jouer avec eux.  C’était une facette de lui que les gens ne connaissaient que trop peu. On ne le voyait pas comme quelqu’un d’attentionné et de généreux, mais il l’était, sous ses airs froids, mystérieux et menaçants. Les sanyanggae avaient évidemment un repaire bien caché, où ils vivaient tous ensembles. Dong Chul vivait là, lui aussi. Il devenait vieux et était en mauvaise santé. Do Han faisait de son mieux pour le soigner, mais son heure était proche et il le savait. Il était resté plusieurs jours à son chevet, attendant que l’heure arrive. Cet homme qui lui avait tout appris, sans que Do Han n’ai jamais su pourquoi il l’avait tant aidé, venait de mourir devant lui, quelque jours avant ses 19 ans. La vie continuait, les braquages se succédaient, tout continuait comme avant. En allant voir les enfants dans les rues près de son lieu de vie, il entendit un bruit. On aurait dit un chien qui pleurait. Il chercha dans les herbes à proximité, et derrière un buisson, découvrir l’horreur. Une chienne Cane coso, morte, surement battue, vu les coups et les blessures partout sur son corps. À coté d’elle, trois chiots dans le même état qu’elle, tous morts. Il entendait toujours pleurer, mais c’était maintenant beaucoup plus proche. En cherchant encore un peu, il trouva un quatrième chiot, toujours en vie, mais dans un sal état. Il le regarda pendant un moment, pleurant en se recroquevillant sur lui-même. Il avait l’impression de se voir lui quand il était enfant. Il fini par prendre le chiot avec lui, et il l’appela, Chao.

Quelque mois plus tard, alors que Do Han était dans sa pièce réservé à lui seul, s’occupant de Chao, il se fit déranger par un des membres lui signalant un problème ; il avait trouvé un gosse dans le repaire du gang. Do Han avait donc été voir ce fameux gamin non identifié. C’était un très jeune garçon, il avait des bleus partout et saignait. Il avait l’air de tout juste s’être fait frapper par des imbéciles dehors. Do Han le regardait avec son air glacial. Il lui demanda de sa voix grave, pourquoi était-il là, et où était sa famille, ainsi que son âge. Ce gamin avait à peine 11 ans. Il n’avait pas de famille, nulle part où aller et se faisait maltraiter par un groupe d’adolescents qui le frappait depuis plusieurs jours. Les autres membres recommandaient à Do Han de le mettre dehors et de ne pas s’encombrer de cet enfant inutile. Mais Do Han repensait en cet instant, à Dong Chul, qui l’avait aidé et pris sous son aile, sans qu’il n’ait rien demandé. Il annonça alors d’une voix forte, que cet enfant restera avec eux, et qu’ils s’occuperont de lui. Plus précisément In Su, le hacker du gang, qui s’occupe des alarmes et des sécurités lors des braquages. Le garçon était parmi eux depuis maintenant trois à quatre mois. Il ne participait pas aux braquages, évidemment, et Do Han ne connaissait toujours pas son prénom, il ne lui parlait même pas et ne le regardait pas. L’enfant suivait In Su partout où il allait, et cette fois, In Su allait faire un coucou à son chef. Dans la pièce de Do Han, il y avait donc In Su, le gamin et Chao. Chao était très méfiant et ne s’approchait de personne. Mais ce qui surpris alors Do Han, c’est que son chien venait de sauter sur l’enfant et lui faisait des lèches partout sur le visage, il n’était pas du tout méfiant avec lui. Do Han regarda alors froidement ce pauvre gosse qui était par terre avec le chien, et lui demanda son nom d’un ton sec. Min Ki, ce gosse s’appelle Min Ki. Il allait sûrement bien s’en souvenir à présent. In Su commençait à lui raconter, tout ce que ce gamin savait faire, et qui était d’ailleurs incroyable à son âge.  Il savait déjà faire énormément de chose avec un ordinateur, en hackage, création de programmes et pleins d’autres choses plus géniales les unes que les autres, et tout ça, il l’avait appris seul. Do Han avait demandé à In Su de perfectionner ses compétences là-dedans, pour qu’il puisse un jour prendre le relai. Cela faisait maintenant 1 ans que Min Ki vivait avec eux. Tout le monde l’appréciait à présent, il s’entendait bien avec les membres, rigolait avec eux, il était devenu le petit frère de tout le monde, le petit protégé. Il n’y avait qu’avec Do Han que sa relation restait froide, mais plus pour longtemps. Au file des années, Min Ki grandissait bien, il était très intelligent. Il n’était pas très physique mais niveaux cerveaux, il battait tout le monde. Il était de plus en plus doué dans son domaine, et Do Han devenait fier de lui. Ils avaient fini par beaucoup se rapprocher, Min Ki aillant la permission de passer tout le temps qu’il voulait dans le bureau de Do Han, pouvant jouer avec Chao quand il le souhaitait, et même dormir en compagnie de Do Han, qui est pourtant, totalement associable. Min Ki avait maintenant 18 ans, Do Han 26 ans, et Chao 7 ans. Ça faisait donc 7 ans que Min Ki vivait aux côtés de Do Han. Ils étaient devenus pratiquement inséparable. Min Ki avait pris une place gigantesque dans le cœur de Do Han. La seule personne aillant réussi à percer cette épaisse carapace qu’il s’était forgé. Do Han, même si il ne l’avouerait jamais, avait fini par considérer cet enfant comme son fils, et l’aimait de tout son cœur. Protecteur avec lui comme pas deux, Min Ki n’avait pratiquement pas le droit de sortir, son chef aillant trop peur qu’il lui arrive quelque chose. Pour Do Han c’était déjà un énorme effort d’avoir permis à Min Ki de rester dans le fourgon en compagnie de In Su pour le hackage des codes de sécurité. Ce soir-là, Min Ki allait poser une question qui ne risquait pas de plaire à Do Han. Il avait expérimenté un logiciel de hackage beaucoup plus préformant et rapide que celui utilisé à présent, mais l’inconvénient était qu’il fallait être à proximité des sécurités pour que cela fonctionne. Min Ki avait donc demandé à Do Han la permission de pouvoir le suivre sur le terrain pour pouvoir essayer son système qu’il avait crée seul. Le jour suivant étant un gros braquage, celui de la plus grosse banque de Yeosu,  Do Han était très hésitant quant à sa demande. Ils se prirent la tête pendant presque une heure à propos de cela, si bien que Min Ki s’était mis à pleurer tellement Do Han lui faisait peur en lui criant dessus. Do Han avait essayé de reprendre ses esprits et de se calmer. Il regardait Min Ki dans le coin de la pièce, les yeux toujours larmoyant. Il eut un léger pincement au cœur, avant de lâcher un soupire suivi d’un oui exaspéré. Mais, il y avait des conditions à respecter. Min Ki devrait obéir à tous ses ordres, sans exception, et si cela devait tourner mal Min Ki devait faire exactement ce que Do Han lui ordonnerait de faire. Les conditions étant posé, l’heure du braquage approchait. Tout le monde se préparait, et préparait les armes, les sacs et tout ce dont ils auront besoin. Quand tout fut près, tout le monde embarqua dans les fourgons en direction de la banque. Arrivés à destination, ils sortaient tous un à un, leurs armes chargées, et c’était le moment de passer à l’action.


« Va t-en sans te retourner. Cours, enfuis-toi, ne te fais pas attraper Min Ki. Je t’aime comme mon fils, ne l’oublie jamais. »


Tout le monde s’infiltra un à un par les portes arrière, grâce à Min Ki, tout se passait très bien. Le premier groupe partit dans la salle principale pour maintenir les otages, le groupe deux partit avec Min Ki dans la salle des coffres pour voler l’argent. Do Han, faisant parti du groupe un, laissa alors Min Ki s’en aller, avec tout de même une boule au ventre. Arrivé dans le hall principal, tout le groupe tira vers le plafond en criant à tout le monde de se mettre à terre. Quand Do Han fit son entrée, les choses furent bien moins sympathiques.  Chaque personne qui ne s’était pas mise à terre reçu une balle dans le crâne de la part de Do Han. Il avait déjà tué bien des gens lors de ses braquages, une bonne dizaine, voire une vingtaine par banque ou bijouterie. Tout avait l’air d’être sous contrôle, ils attendaient le signal du groupe deux pour pouvoir partir de la banque, sauf que, les choses ne se passèrent pas comme prévu. Il y avait un traitre parmi eux. Un membre s’était infiltré pour les coincer lors du braquage. D’un seul coup, les forces de l’ordre armées jusqu’aux dents firent leurs entrée, tirant sur les moindres membres leur faisant opposition. Do Han se précipita vers l’arrière de la banque, courant vers la salle des coffres, retrouvant le groupe deux qui venait de finir de vider les coffres. Sans dire un mot, il prit Min Ki par le bras et courra vers la sortie arrière, là où ils étaient rentrés. Ils sortirent de la banque, Do Han s’arrêta, et prit Min Ki par les épaules pour le mettre face à lui. Il le regarda dans les yeux, plus sérieusement que jamais il n’avait pu le faire. Il enleva son collier qu’il portait toujours au cou, le donnant à Min Ki. Il lui expliqua alors que le collier appartenait à Dong Chul, l’homme qui l’a sauvé étant jeune, que ce collier est très important pour lui, et qu’il devait le garder précieusement. Que Min Ki devait maintenant courir et rejoindre In Su dans son fourgon pour fuir le plus vite possible. Qu’il devait partir sans se retourner, sauver sa peau. Que Min Ki devait trouver tous les moyens possible pour ne pas se faire attraper, qu’il n’avait pas d’autres choix que de faire ce qu’il lui ordonnait de faire et finalement, il lui dit ce qu’il n’aurait jamais avoué auparavant ; qu’il considèrait Min Ki comme son propre fils et qu’il l’aimait de tout son cœur. Après ces mots, il poussa Min Ki pour qu’il court et s’enfuit loin. Min Ki se mit alors à courir vers le fourgon plus loin et monta dedans avant de prendre la fuite avec In Su. Do Han le regardant partir les larmes aux yeux, espérant qu’il s’en sorte, car c’est tout ce qu’il lui importait réellement. Il se fit attraper par les forces de l’ordre et se fit emmener en prison, en attendant son jugement pour tout ses crimes. Quand son jugement fut rendu, il se fit emmener hors de la Corée, sur une île appelée Aikoyangi. Là-bas, il se fit administrer un sérum, lui effaçant ses souvenirs, sa vie passée, tout ce qu’il a vécu. Son enfance avec sa tante et son oncle, sa vie à la rue, Dong Chul, Sanyanggae, tout. Sur les tables froides du laboratoire, il était allongé, toujours aussi inexpressif qu’à son habitude On lui persa la peau avec la seringue contenant le sérum, et doucement, tout s’effaça, comme un rêve.


« Bonjour, je suis Fang Do Han, le directeur du nouveau casino d’Iwamune. »

Son ancienne vie n’est plus que mirage, il ne se souvient de rien. Maintenant qu’il vit sur l’ile d’Aikoyangi, il a une toute nouvelle histoire. Il s’appelle Fang Do Han, né en Chine d’un père chinois et d’une mère coréenne. Il a vécu une enfance paisible et tranquille comme n’importe quel enfant. À ses 13 ans ses parents décident d’aller vivre en Corée du Sud, le pays natale de sa mère, là où il apprendra le coréen. Il fera des études de marketing, de gestion et tout ce dont il a besoin pour devenir le directeur d’un établissement. À la fin de ces études, ses parents lui conseillent de partir vivre sur l’ile d’Aikoyangi, étant une petite ile, où il pourra ouvrir son casino dans le quartier luxueux d’Iwamune. Il part donc sur cette fameuse île, où son casino est en pleine construction. Il vit dans le quartier d’Osanju, dans une maison qu’il a acheté, en compagnie de son chien, Chao. Tout ce qu’ils lui ont permis de garder sont ses véritables trais de caractère (à l’exception de quelques-uns, évidement), son chien, et son habilité à se battre, en cas de problème de sécurité dans le casino. Il est toujours aussi antisocial, toujours si froid et inexpressif, toujours sensible aux personnes démunies. Mais rien n’est comme avant. Il a oublié ses souffrances passées, oublié les personnes chères à son cœur, son travail accompli pour les enfants à la rue. Sa haine pour les riches qui ne font rien pour aider les personnes dans le besoin. Tout n’est plus que mensonge, sa vie n’est plus qu’un mensonge.

Fin

Et voilà comment se finit l’histoire du pauvre petit chien, à présent enfermé dans une malheureuse cage de mensonges. Et oui, toutes les histoires n’ont pas une fin heureuse, je vous avais prévenu.