One, two, three : shining day today, it shines more tomorrow.
« Il était une fois, un conte de fées. Une belle histoire d'amour entre un homme et une femme, qui se rencontrèrent dans leur jeunesse, pour ne plus se quitter. Malheureusement, ce ne fut pas moi qui vécus cette histoire. C'était mes parents. »

Dans les pays asiatiques, on peut trouver sur la carte du monde une petite île du nom d'Aikoyangi. Au départ raison de disputes entre les peuples japonais et coréen, aujourd'hui l'île est partagée par les deux civilisations qui connaissent une certaine paix. Tes parents sont tous les deux originaires d'Hanari, la ville aux parfums traditionnels des deux cultures. Ils se sont d'ailleurs plusieurs fois croisé à l'école de cette ville, puisque depuis petits, ils fréquentent la même. Mais pour une raison étrange – certains l'appelleront le destin – aucun mot n'a été échangé entre eux. Pourtant, ils sont ce que l'on appelle des âmes sœurs. Du moins, c'est ce que ton père pense fortement.

Leur rencontre s'est faite quand ils sont tous deux entrés au lycée. Au début, ils se tournaient simplement autour, ton père étant beaucoup trop timide pour approcher ta mère. Mais une fois les premières paroles échangées, ils ne se lâchèrent plus. Et ce, même après le lycée. Ta mère voulait devenir chirurgienne, ton père avocat ; et chacun voulait aller à la célèbre Université d'Harvard. Donc après avoir réussi leurs examens avec brio, ils partirent poser le pied sur le sol américain.

Ton père devint un avocat connu à Cambridge et travailla sur de nombreuses affaires qui leur permirent de faire des économies pour retourner un jour vivre à Hanari. Ta mère quant à elle, continuait de travailler d’arrache-pied pour finir ses études. Avant qu'elle ne commence son internat, quand elle eut les derniers mois de vacances de sa vie, ton père lui fit sa demande en mariage. En deux mois, ils firent une cérémonie très intime où seule la famille était invitée. Tout le monde versa une petite larme, comme dans les films.

C'est à la fin de son internat au Addenbrooke's Hospital que ta mère apprise qu'elle était enceinte. L'annonce tira une nouvelle fois des larmes de joie dans leurs familles respectives mais une seule tâche venait noircir le tableau : tes parents auraient souhaité que tu naisses à Hanari. Malheureusement, ta mère venant tout juste de terminer son internat et commençant donc à travailler au Addenbrooke, il lui était impossible de rentrer sur son île natale. Elle ne put d'ailleurs prendre son arrêt maternité qu'à son septième mois de grossesse, quand elle devint plus encombrante dans la salle d'opération qu'utile.

Le jour le plus heureux de leur vie ? C'est ce que ta mère pensait qu'elle allait vivre. On parle toujours de l'accouchement comme étant la plus belle expérience qu'une femme puisse vivre ; ta mère aimerait dire le contraire.

De deux heures du matin jusqu'à seize heures de l'après-midi, elle eut des contractions. Tu voulais sortir aujourd'hui, mais tu prenais tout ton temps, lui faisant souffrir le martyre, car la péridurale n'avait pas fonctionné sur elle. Pour en rajouter une couche, tu arrivais par le siège, compliquant encore plus l'acte en lui-même en mettant ta vie en danger.

Au final, ta mère recouvrit le sol de la salle d'opération de son sang et toi, tu lui laissas une déchirure qui lui valut cent trois points de suture. Ton père, à la vue de sa femme mutilée par un petit être qui ne pouvait même pas se débrouiller de lui-même, s'évanouit. Et ta mère, affaiblit, le rejoignit bien rapidement. Elle ne posa ses yeux sur toi que le lendemain et enfin, la joie d'être maman vint lui faire oublier la journée terrible qu'elle avait passée.

Lee Sun Ezra, voilà ton nom. Arrivé le 14 mars, jour du white day, où les amoureux se rendent les cadeaux offerts après un mois d'attente. Un signe qui ne pouvait qu'être bon pour tes parents. Afin de te fondre dans la masse qu'est la populace Américaine, dans ce pays qu'on dit libre mais qui ne l'est pas vraiment, tes parents ont décidé de te donner un prénom Américain. Puisque malgré tout, à la suite de l'élection de Trump en deux mille dix-sept – année où tes parents sont arrivés aux USA – ils ont connu beaucoup de racisme, que ce soit pour leurs physiques ou leurs noms, et ont donc voulu éviter cela pour toi. Cependant, ils ne voulaient pas effacer tes origines coréennes pour autant. Alors, comme la tradition le veut en Corée, ils t'ont donné un deuxième prénom : Sun. Soleil en anglais, aussi niais que cela puisse paraître, ils voulaient que tu comprennes à quel point tu avais été un rayon de soleil dans leur vie aux Etats-Unis. Mais ça veut également dire bon coeur en coréen. Ainsi, ta vie commençait, dans ce pays où tu n'avais pas ta place aux yeux de tes parents.


Four, five, six : I'll take one more step, I'll give you happiness.
« Tu as été ma descente aux enfers et je ne m'en suis jamais douté. Tu ne t'en doutais pas non plus. Ce n'était pas ta faute. Aucun de nous n'aurait pu dire comment ça allait se terminer. À quel point on pourrait souffrir tout en s'aidant, l'un et l'autre. Mais même si j'avais su que j'allais souffrir ainsi, je n'aurais rien changé et mes pas m'auraient toujours guidé vers toi. »

Ta vie aux USA se fit jusqu'à tes quatre ans, avant que tes parents décident de retourner à Hanari. Tu avais plus de mal à parler coréen qu'anglais et pour eux, c'était la sonnette d'alarme qui venait de retentir. Tes parents te mirent dans un avion pour Aikoyangi, là où ta nouvelle vie commença, de nouveau à Hanari.

Ce nouvel environnement te rendait plus souriant. Tu trouvais enfin ta place parmi des personnes qui te ressemblaient, te sentant donc plus libre de faire ce que tu voulais. Tu arrêtas de demander des jouets pour remplir ta salle de jeux et décidas de profiter des parcs en extérieur. Ton nouveau caractère te rendait tellement plus adorable, que tu réussis à te faire beaucoup d'amis. Finis le gamin capricieux qui se prenait pour un roi quand il était aux Etats-Unis.

Tu avais plein d'amis mais les relations que tu avais avec eux étaient superficielles. Tu les aimais bien quand t'étais à l'école, mais ça n'allait pas plus loin. Puis un jour, tu l’aperçus, à l'autre bout de la cour de récréation, celui qui changerait tout. Tu ne le savais pas encore, mais ce petit garçon allait devenir le plus important de tous. Jang Aedan seraient les mots que tu répéterais le plus au cours de ta scolarité, car tu ne parlais que de lui. En vrai, c'était le seul qui allait comptait réellement pour toi.

Du haut de tes six ans, tu t'étais approché de lui avec une grande curiosité. Il était dans un coin, ne souriant pas et attendant simplement que l'heure de récréation passe. Tu te sentis obligé d'aller le voir, pour une raison que encore aujourd'hui, tu n'as pas trouvé. Seulement, il avait deux ans de plus que toi. Alors quand il te vit arriver, son premier réflexe fut de te repousser. Tu ne te laissas pas faire. Pendant un long moment, votre relation fut à sens unique. Puis vînt un jour où il te laissa t'asseoir à côté de lui et te laissa parler à en perdre la respiration. Pendant plusieurs mois, tu passas ton temps avec lui aux récréations, à parler dans le vide. Mais tu ne t'en plaignais pas car tu sentais qu'il y avait quelque chose de spécial venant de cet enfant.

Au fil du temps, il devint ton meilleur ami et, au lieu de parler dans le vide à chaque récréations, vous teniez de longues conversations. Tu le mettais sur un piédestal et imitais tous ses faits et gestes. Lui, il te surveillait. Il te regardait d'un œil attentif, faisant attention à ce que tu ne trouves pas tous les secrets qu'il pouvait enfouir. Il t'avait repoussé car il voulait te protéger, néanmoins quand il te vit t'accrocher désespéramment à lui, ses barrières s'écroulèrent et il te fit une place dans son cœur. Il ne te le dit jamais, mais tu fus la première personne avec qui il devînt proche. Tu lui permis de lui faire découvrir le monde et la beauté d'une relation.

Seven, eight, nine : It looks like a moon waiting for the sun to come out.
« Je ne m'attendais pas à ce qui allait m'arriver. Je ne m'attendais pas à ce que quelque chose d'aussi beau – que j'avais connu comme étant toujours beau – puisse devenir un cauchemar. » 

La famille d'Aedan, contrairement à la tienne, n'étais pas d'Hanari. Ils avaient vécus auparavant à Séoul et, pour une raison que tu ignorais, ils étaient venus vivre à Hanari seulement pour quelques années. Aedan du alors partir faire sa dernière année de lycée à Séoul et toi, tu te retrouvas sans meilleur ami, sans ton pilier. Cette année fut longue et vous essayiez de vous voir aussi souvent que vous le pouviez. Aedan te tenait au courant de sa vie dans la grande capitale Sud-coréenne et toi, tu lui racontais ce qui changer dans la petite ville d'Hanari.
 
Si auparavant tu avais réussi à te faire pleins d'amis, quand Aedan te laissa seul, tu restas ainsi. La solitude était devenue ton amie en attendant que tu puisses le voir pendant les vacances, mais ça ne te dérangeait pas. Un jour, il te proposa de venir sur Séoul. Tu en parlas à tes parents rapidement et ils réservèrent les billets d'avion dans la minute qui suivit, pour les vacances de noël. Aedan était tout aussi excité que toi, bien qu'il ne le montrait pas. De plus, il voulait te faire découvrir la capitale mais aussi, te présenter à une amie. Apparemment, elle pouvait te plaire. Tes yeux devinrent des soucoupes tellement tu étais choqué et Aedan ne fit que te rire au nez.

L'amour. Tu n'y avais jamais réellement pensé. C'était quelque chose pour toi que tu voyais tous les jours en rentrant à la maison, c'était devenu habituel, alors tu ne le cherchais pas. Tu te disais que toi aussi un jour tu rencontrerais une personne avec qui tu aurais un lien aussi fort que celui entre ton père et ta mère.  Que tu avais une personne qui t'était destinée. Une jolie jeune fille avec qui tu ferais une belle famille à ton tour, à qui tu pourrais donner tout l'amour que tu renfermais et qu'en attendant, tu donnais à ton meilleur ami. Ou même un beau jeune garçon, qui pourrait être ton petit ami. Tes parents étaient très ouverts d'esprit et, quand ils te virent avoir une relation aussi forte avec ton meilleur ami, ils décidèrent d'avoir une discussion avec toi. Ils t'expliquèrent que les sentiments ne s'expliquent pas et que l'attirance t'arrive sur le coin de la figure, que du jour au lendemain tu peux te réveiller et voir une personne de manière totalement différente. Car comme ta mère l'a dit « Après tout, l'amour n'est qu'une réaction chimique dans le cerveau qui peut arriver en 0,2 seconde. ». Tellement romantique. Ton père lui lança un sale regard ce soir-là.

« Si seulement j'avais su. »

Ton premier amour. Tu t'étais dit que toi aussi, ton premier amour serait ton seul et dernier. Que tout se passerait bien et que tu vivrais heureux jusqu'à la fin de tes jours avec cette personne à tes côtés. Malheureusement, si tu demandes à la populace et ce, de n'importe quel pays, ils te diront que leurs premiers amours, ils préfèrent l'oublier.

C'est une après-midi en hiver que tu la rencontras. Tu passais tes vacances de noël chez la famille Jang comme il en était convenu, à Séoul. Depuis ton arrivée dans la grande ville, tu avais été tout de suite charmé. Hanari paraissait bien pâle à côté de ce que pouvait offrir Séoul, après les nombreuses visites que tu avais fais avec ton meilleur ami. 

Puis un jour, elle vint à l'improviste chez lui. Apparemment, ils avaient des devoirs durant ces vacances et elle avait besoin d'aide. Aedan en profita pour faire une pierre deux coups : il voulait te la présenter et t'avait dit qu'elle te plairait. Il ne s'était pas trompé. Quand tu l'avais vu arrivé, avec ses longs cheveux noirs encadrant son visage, le rouge t'étais rapidement monté aux joues. Jamais tu n'avais vu une fille aussi jolie. Paniqué, tu avais regardé Aedan pour qu'il t'aide à ne pas être ridicule. Et en bon meilleur ami, il te ria au nez, comme à son habitude.

Moon Luna était la jeune fille devant toi et pour qui ton cœur se mettait à battre la chamade.Tu trouvais ça ridicule, que de te sentir comme cela alors que tu venais tout juste de la rencontrer. Puis tu te rappelas les paroles de ta mère : il faut 0,2 seconde pour tomber amoureux. Il t'aura fallu un millième de seconde certainement et tu trouvais ça embarrassant.

Pendant le reste de ces vacances, Aedan pris un malin plaisir à jouer les cupidons - même s'il ne l'avouera jamais. Mais il ne fit pas ça pour rien car, avant de partir, tu avoua à Luna que tu l'appréciais vraiment. Peut-être même un peu trop. Chance ou non, elle t'avoua qu'elle aussi avait des sentiments pour toi. Il vous fallut seulement quelques mois avant d'officialiser votre relation. Cette dernière commença par être à distance, le temps que tu finisses ta seconde année au lycée de Hanari. Pour ta dernière année, tu fis ressortir ton côté d'enfant capricieux pour aller terminer tes études à Séoul. Tes parents eurent du mal à te laisser partir mais, quand tu leurs dis qu'Aedan serait là pour te surveiller, leurs soucis s'envolèrent (en partie). L'argent coulant à flot, ils te payèrent un petit appartement dans la même rue que ton meilleur ami, qui se trouvait proche de votre lycée. Et ainsi commença ta vie à Séoul mais également, ta vie de couple. Cette relation, tu en étais fier. Tu présentas Luna à tes parents après trois mois, via un appel vidéo, et ils l'acceptèrent, en te voyant aussi heureux. Ils se disaient que toi aussi, tu aurais le droit à ton conte de fées. Mais ce n'était pas vrai.

Pendant un an, votre relation fut comme un film. Parfaite de A à Z. C'était une relation sereine, sans jalousie maladive mal placée ou avec des disputes inutiles à n'en plus finir. Puis un jour, tout changea. Puisque tu habitais seul, elle venait souvent dormir chez toi - quand ton temps n'était pas occupé par Aedan, car relation ou pas, il restait l'une des personnes les plus importantes pour toi. C'est à partir de la première fois où elle passa une semaine entière chez toi que votre relation se détériora.

Au début, ce n'était que de petits changements, de légères disputes inutiles qui commençaient à s'installer entre vous et qui te faisaient broyer du noir. Puis après les disputes, ce devint plus grave. Le ton montait de plus en plus et la colère dans les yeux de Luna ne cessait de s'intensifier. A chaque nouvelle dispute, tu la trouvais toujours plus changé, elle s'énervait toujours plus rapidement, se sentait agresser à la moindre remarquer et elle partait au quart de tour. A tel point que un jour, Luna te frappa.

Tu ne t'y attendais pas, après tout, c'était une dispute stupide : tu avais prévu une sortie avec Aedan et tu ne pouvais pas rester avec elle plus longtemps. Son poing rencontrant ta mâchoire te laissa un magnifique bleu et ce jour-là, alors qu'elle était partie en furie de chez toi, tu restas enfermé dans ta chambre à te demander comment ta relation si parfaite pouvait partir en mille morceaux sous tes yeux ainsi. Et tu devint un spectateur, ne pouvant agir, comme si tu avais les pieds et poings liés. À partir de cet instant, Luna te frappant devint quelque chose de naturel. Tu rentrais chez toi, pour retrouver un appartement vide, avec la lèvre ouverte ou un œil au beurre noir. Heureusement que tu ne vivais pas avec tes parents.

Cette relation néfaste devint ton quotidien, mais il faut savoir que Luna n'était pas toujours comme ça. Elle te frappait que durant vos disputes, aussi minimes qu'elles puissent être, et le reste du temps, vous passiez de bons moments. Ton cœur battait toujours autant pour elle, tu te sentais bien quand elle prenait soin de toi ou quand tu prenais soin d'elle. Alors tu ne la quittas pas, tu enduras la violence. C'était presque devenu une habitude, tu t'attendais à te faire frapper et quand ça arrivait, tu attendais simplement que cela passe. Sans jamais lever la main ou essayer de te défendre. Tu te disais que plus vite elle se défoulait, plus vite ça passerait et votre relation s'améliorerait.

Ton meilleur ami se rendit compte de ce qu'il se passait après plusieurs mois. Un jour, il vint à l'improviste, comme il avait l'habitude de le faire maintenant que vous viviez à quelques pas l'un de l'autre. Tu t'attendais à ce que ce soit peut-être le postier puisqu'il était tôt ce matin-là, mais non. Et tu lui ouvris la porte avec les cicatrices de la veille encore rougies et du sang séché un peu partout sur celles-ci.

Tu te rappelleras toujours de son regard inquiet qui te serra le cœur. Tu détestais le voir avec une expression comme celle-ci sur le visage. Alors ce soir-là, tu lui dis tout. Que ta relation était devenue un cauchemar, mais tu aimais trop Luna pour même envisager de la quitter. Tu ne savais pas ce qu'Aedan en pensait, car il resta silencieux tout le long de ton discours. Après tout, tu parlais d'une de ses plus proches amies, la situation ne devait pas être facile pour lui. Mais tu ne lui en voulais pas et, le temps qu'il te soutenait, ça t'allait. Il devint donc ton médecin attitré quand tu rentrais de chez Luna ou qu'elle partait de chez toi. Et pour te consoler, il venait souvent passer la nuit avec toi après que tu aies vu ta petite amie. Sans t'en souciais, tu devint un esclave de l'amour.

Puis vint l'année de tes dix-neuf ans. Les bons moments de votre relation disparaissaient de plus en plus pour être remplacés par un cauchemar perpétuel. Tu te devais d'agir. Alors un jour tu allas te plaindre à la police. Malheureusement, tu n'avais aucune marque récente, la dernière remontait à un mois – un record – et bien sûr, tu étais un garçon. Donc quand les policiers entendirent la phrase « Ma petite amie me bat », un rire retentit dans le poste de police. Sur le coup, tu ne comprenais pas ce qui était drôle. Puis il finit par te dire qu'il ne te croyait pas et que tu devais certainement mentir, qu'elle devait être sado-masochiste au lit et que tu avais pris peur, « parce qu'une fille ne peut pas taper un homme ». Tu ressortis de ce poste de police le cœur en miettes et une rage bouillonnante dans le creux de ton estomac. À chacun des pas que tu faisais vers chez toi, cette rage était de plus en plus difficile à contenir. Et c'est le moment où tu décidas de prendre les choses en main.

La dispute qui suivit fut votre dernière. Dans la soirée, quand tu vis que le ton montait de plus en plus, tu ne perdis pas de temps et appela directement la police, pour être sûr qu'ils arriveraient à temps. Tu leur dis que ton père était armé et que tu avais peur pour ta sécurité, afin qu'ils viennent plus rapidement. Après tout, ils auraient certainement raccroché si tu leur avais dit que ta petite amie allait te frapper. Pourtant, c'était ce qu'il se passait.

Pour la première fois de ta vie, tu dis « Fuck it » à tes valeurs et tu lui décochas une droite dans la joue après qu'elle t'ait battu pendant plus de dix minutes. Elle fut tout aussi surprise que toi par ton geste mais la surprise dans ses yeux fut soudainement remplacée par une rage folle. Rapidement, l'amour que vous vous portiez éclata en morceaux, pour laisser place à un champ de bataille avec quartier libre. Et alors qu'elle était allongée sur le sol, tentant de se remettre du dernier coup que tu lui avais mis, ta porte sortit de ses gonds pour laisser place à la police.

La scène sous leurs yeux n'était pas du tout ce qu'ils croyaient. Oui, tu l'avais frappé, mais il fallait bien que tu te défendes. Cependant, ils ne voulurent rien entendre. C'était toi le fautif, car tu étais un homme et que la violence envers un homme, ça n'existe pas. Parce que l'homme, c'est le sexe fort. Parce que l'homme, il ne pleure pas. Parce que l'homme, il n'a pas mal. Pourtant, ce soir-là, dans ta petite cellule dans la prison de Séoul, tu avais mal et tu pleurais.

Tu passas qu'une seule nuit dans cette cellule. Le lendemain, tu étais amené dans un local, les bras liés à la table de métal froid sur laquelle tu étais allongé, toujours à Séoul. La peur et la fatigue te firent verser toujours plus de larmes alors qu'ils t'endormaient. Tu ne savais pas ce qu'ils voulaient faire, mais dans leurs discours, tu entendit plusieurs fois le nom de l'île où tu avais grandit.

Ten : Between the unspecified futur and my past.

La seule chose dont tu es sûr à ton réveil, c'est que tu es sur Aikoyangi. Apparemment, ces quatre murs blancs qui t'entourent sont aussi là où tu habites. Pourtant, rien de personnel ne s'y trouve. Aucune photo, aucun souvenir pour venir décorer la pièce qui est censé être ta chambre. Seuls des meubles. Dès le début, tu ne te sens pas chez toi. Tu te sens vide, tu as l'impression qu'il te manque quelque chose. Qu'une grande partie de ta vie t'a été arrachée. Au début, tu n'y prêtes pas attention. L'année scolaire vient de commencer et, ayant été refusé malgré tes bonnes notes dans l'université où tu voulais aller à Séoul, tu t'es rabattu sur l'Université d'Aikoyangi. Du moins, c'est ce que tu penses qu'il s'est passé. Même si ça te laisses un goût amer dans la bouche. Malgré ces étranges sensations, tu continues à aller en cours et à travailler dur pour réussir ton semestre. Puis vinrent les rêves. Chaque fois que tu en fais un, tu te réveilles en sueur, mais tu ne comprends pas pourquoi. Ce ne sont pas des cauchemars, loin de là. La première fois, tu vois un petit garçon, de dix ans tout au plus, qui joue avec un autre garçon plus âgé que lui, dans une chambre dont les murs sont recouverts de posters. Puis une jolie femme entre avec un plateau dans la main : c'est l'heure du goûter. Les deux jeunes garçons se jettent sur la nourriture avant de reprendre leur partie de jeux vidéo. Ils rigolent, ils se taquinent. Et tu ne sais pas pourquoi, mais ton cœur se serre.

Puis vint ensuite le visage d'une jolie jeune fille. Le garçon qui avait auparavant dix ans doit en avoir dix-sept maintenant, les traits de son visage étant plus mature. Et dans ce rêve, ils s'embrassent. Ça va même plus loin que ça. Et une nouvelle fois, en te réveillant, tu as l'impression qu'il manque quelqu'un à  côté de toi. Chacun de tes rêves te montrent de nouveaux visages et de nouveaux paysages, allant toujours plus loin. Au bout d'un moment, tu te poses des questions. En cours, tu ne prêtes plus attention à ce que les professeurs dit, tu passes ton temps à essayer de trouver un lien entre chacun de tes rêves.

Ça te prend peut-être deux semaines, voire trois, avant que tu n'arrives à recouvrir tous tes souvenirs. Tu étais en train de te préparer à manger dans cette demeure qui est trop froide pour que tu te sentes comme chez toi, quand un grand mal de tête te prend. Tu te raidis et impossible de garder ton équilibre : tu tombes à la renverse. Des flashs passent devant tes yeux, comme dans un film. Tu restes peut-être immobile une trentaine de minutes, avant que tu ne te relèves. Tu restes assis sur le sol pour le reste de la soirée, à te remémorer ta vie entière, revivre chaque moment, même les plus pénibles.

Tu ne sais pas qui et tu ne sais pas comment, la seule chose dont tu es sûr, c'est qu'on a tenté de t'enlever tes souvenirs. Dommage pour eux, car maintenant tu as tout retrouvé. Toutes ces images que tu avais pu voir avant tes rêves, d'un enfant vivant avec une mère seule et un père absent semblait plus que faux à tes yeux. Tu savais au fond de toi que ce n'était pas dans une telle famille que tu avais grandis. Car la première émotion qui te venait quand tu pensais à ton père et ta mère, c'était la joie. Alors il était impossible que tu puisses avoir grandi avec un père que tu ne voyais que trop peu. Et si toi tu avais réussi à te souvenir de ton passé, tu ne peux pas dire pareil de tes parents, qui ne se rappellent plus de toi. D'un côté, c'est peut-être mieux, tu ne sais pas encore. Tu les observes de loin, vivre heureux, quand tu as l'occasion d'aller à Hanari. Tu as tellement changé, que tu as peur de ce que ta vie d'aujourd'hui pourrait leur faire subir.

Tu habites sur Aoruji, toujours dans cette demeure qui te semblait froide, mais tu y as apporté ta touche maintenant. Un peu comme l'appartement que tu avais à Séoul avant que la police ne vienne t'arrêter. Et tu es étudiant en médecine, en deuxième année. Ça, c'est ce que tout le monde voit en dehors. L'image que tu donnes, du jeune étudiant studieux avec toujours des vingt sur vingt à chaque devoir. Mais ta vie est bien différente.

Quand tu t'es souvenus de ce que tu as vécu, ce que la « justice » de ce pays t'avait fais subir, tu ne peux t'empêcher de te sentir en colère. Alors tu as décidé de faire le héros et de créer ta propre justice. Maintenant, tu es dans la mafia. Une ancienne mafia chinoise, qui tente de prendre le contrôle de l'île et tu leur apporte ton aide, en t'occupant du trafic d'organe. Seul rôle que tu pouvais prendre grâce à tes études de médecine qui aident bien.

Ton entrée dans la mafia s'est faite après une conversation que tu as eu avec Aedan au téléphone. Quand tu es arrivé sur l'île, lui était encore à Séoul, mort d'inquiétude puisqu'il n'avait plus de tes nouvelles pendant un mois. Alors tu lui as raconté que tu es parti de Séoul pour retourner vivre sur Aikoyangi, car tes parents te manquaient. Mais tu ne lui racontes pas qu'on a essayé de t'enlever tes souvenirs. Le connaissant, il serait prêt à prendre le premier avion pour venir te rejoindre. Et tu ne veux pas qu'il vienne sur cette île : après tout, si quelqu'un a bien essayé de t'enlever tes souvenirs, c'est pour une raison. Et tu comptes bien le découvrir.

Au cours de votre conversation, Aedan te dit qu'il a quelque chose à t'avouer. Tu viens tout juste de finir de lui dire ce qui vient de se passer avec Luna et que tu t'es fais arrêter pour ça, à tort. Et de la rage que tu éprouves. Même si, ayant que dix-neuf ans, ils n'ont pas pu te garder – alors qu'en fait, ils t'ont envoyés ici. Pour rigoler, tu dis que tu vas finir comme tueur à gages dans la mafia pour te venger. Et c'est là qu'il te le dit : que lui en fait partie, contre son gré et qu'il en faisait partie avant même de partir sur Séoul. Il te parle alors de son histoire, de comment il y est entré et de son ressentit. Entendre ces paroles sortirent d'entre ses lèvres te font mal au cœur et tu décides, sur un coup de tête, que tu vas t'intégrer à cette mafia. Comme ça, tu espères pouvoir faire le sale boulot à sa place. Aedan n'aimerait pas ça, mais tu t'en fiche : c'est à ton tour de le soutenir. Une erreur s'est cependant glissé dans ta décision. Tu ne te doutais pas, qu'il y avait deux mafias sur l'île. Encore jeune, tu ne pensais qu'il n'y en avait qu'une seule, alors tu es allé trouver Fang Min Ki.... De la mafia ennemie à celle où Aedan se trouve. Mais ça, il ne le sait pas encore et toi non plus.  

Et en quoi le trafic d'organes t'aident à te venger, à rétablir la justice que toi tu n'as pas eue ? En aucun cas. Il te sert simplement à passer tes nerfs et chaque jour, après chaque homme ou femme que tu découpes, tu te rapproches un peu plus du moment où la mafia renversera le gouvernement. De ta révolution, pour un pays plus juste et sans préjugés. Car vraiment, tu te retrouves ici à cause de préjugés. Si une enquête avait été menée, peut-être que tu n'aurais jamais eu à vivre ainsi. Peut-être même, que tu serais heureux avec une nouvelle personne, faisant tranquillement tes études pour devenir chirurgien, comme ta mère. Mais maintenant tu vis seul, dans un quartier trop animé à ton goût et la seule personne que tu considères comme ta famille est Aedan.

L'année de tes dix-neuf ans, tu l'as passé seul sur Aikoyangi. Tu as continué tes études et aujourd'hui, alors que tu as vingt et un ans, tu es à ta seconde année de médecine et tu continues de travailler pour la mafia. L'argent que ça te rapporte te permet de vivre confortablement à Kyul et de prendre soin de toi. Mais aussi de tes parents, quand tu le peux, de manière totalement anonyme. Quelquefois tu te fais passer pour un voisin qui a acheté trop de courses, alors tu leur en donnes un sac. Tu restes énormément attaché à eux, même s'ils ne se rappellent pas de toi. Tu n'as eu personne dans ta vie depuis Luna, tout simplement car avec ton travail, tu ne peux pas te le permettre. Qui voudrait être avec quelqu'un qui découpe des personnes, leur vole leurs organes, comme métier ? Très peu de personnes certainement. Alors tu préfères rester seul sur ce point-là.

Il y a de cela quelques mois, tu as retrouvé ton meilleur ami. Vous n'avez pas encore eu le temps de parler de sa venue sur l'île et pour l'instant, tu profites juste du fait que tu n'es plus seul. Maintenant, comme quand tu étais plus jeune, tu te remets à apprécier la vie que tu as. Malgré les ombres noirs qui peuvent la tâcher.

Tout juste validé, tu viens de rejoindre le groupe Memoria. Avant de pouvoir jouer avec nous n'oublie pas d'aller créer ton journal des rps, ta fiche personnage ainsi que ta fiche de lien dans l'espace réservé aux Memoria. N'oublie pas que ton personnage est un criminel. Il connait l'existence du sérum mais, contrairement aux Wasure, il se souvient de tout et se cache parmi les citoyens... Attendant le bon moment pour passer à l'action.

Les rps rapportent des points et, pour savoir à quoi ils peuvent te servir, c'est ici que tu trouveras tes réponses.
Si tu recherches des rps pour lancer ton personnage, il t'est possible de faire une demande de rp.

Pour garder contact avec les autres habitants de l'île, il y a la zone sms qui rapporte aussi des points.
Dans cette zone, il y a aussi un flood privé des Memoria pour comploter contre l’île, pour faire en sorte que des Wasure retrouvent des souvenirs ou se rebellent aussi contre l’île. Vous pourrez aussi parler dans ce flood des notes qui vous sont laissées par @Plume concernant les derniers événements sur l'île.

Entre les rps, il t'est possible de te détendre sur la zone du flood ! N'hésite pas à y aller pour faire un petit bonjour, personne ne mordra !
Si tu cherches un avatar, une création graphique ou que tu es un artiste dans l'âme, le coin graphique est fait pour toi ! N'hésite pas à y faire un tour ou passer commande.

Pour toutes questions ou demandes, n'hésite surtout pas à contacter le staff qui t'aiguillera ou te répondra au plus vite et avec plaisir !

Bon jeu à toi !